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Les hauts et les bas d’une profession pas banale : camionneuse!
Crédit: Marie-Eve Tougas

Au moment où j’ai écrit ce texte, j’accompagnais ma mère en Floride pour sa run de la semaine. Ma mère est « truckeuse », comme on dit en bon québécois, mais en plus, elle a choisi de conduire majoritairement aux États-Unis. Je sais que TPL n’est peut-être pas le public cible des femmes qui s’orientent vers ce type d’emploi, mais je profite quand même de cette tribune pour parler de ces dames.
 
Je crois qu’il est bien de challenger cette séparation des métiers selon les sexes qui subsiste en 2015 (je suis AUSSI d’accord pour avoir plus d’infirmiers et d’enseignants masculins, by the way). Il reste encore que trop souvent, il est plus difficile pour une femme de se faire accepter dans les corps de métiers à forte présence masculine (ex. : Gamergate).
 

Matriarchy Sophie Turner

Crédit : fuckyeahreactions/Tumblr

 
Ma mère a toujours voulu conduire des camions, comme son père avant elle. Ses expériences de vie l’ont amenée à réaliser ce rêve il y a seulement trois ans. Durant notre trip, je lui ai posé mille et une questions sur sa job, pas juste pour cet article, mais parce que j’étais sincèrement curieuse de savoir en quoi consiste a day in the life d’une camionneuse. Je vous ai donc concocté des réponses, commentaires et autres anecdotes en rafale :
 

  • Les statistiques se font plutôt rares, MAIS : le pourcentage de femmes occupant un poste de camionneuse au Canada était de 3,5 % en 2006 (source ICI) ; cet article du Guardian annonce que les femmes forment 0,5 % de la profession au Royaume-Uni en 2013 ; ce site américain parle de 200 000 femmes dans la profession, mais les hommes sont probablement des millions en comparaison.
  • Les États-Unis sont beaucoup plus agréables à parcourir que le Canada grâce à leur meilleure offre de services pour camionneurs et pas juste dans les haltes routières. Des entreprises privées comme Pilot Flying J ou TravelCenters of America mettent espaces de stationnement, douches, buanderie et autres commodités à leur disposition.
  • Une remorque de 53’, c’est difficile à manœuvrer et ça ne passe pas partout : les accrochages avec le mobilier urbain sont multiples (terre-pleins, plantes, trottoirs), la circulation dans certains quartiers peut leur être interdite et il faut faire attention de ne pas passer sous un viaduc trop bas…

 

Dashboard
Le dashboard est légèrement plus complexe que celui d'une voiture.
Crédit : Marie-Eve Tougas

 

  • Être camionneur, ce n’est pas juste posséder sa classe 1 : c’est également de la paperasse à remplir (le logbook, les formulaires de douane), du kilométrage à noter, aider à décharger la marchandise, etc. Il faut aussi savoir être alerte sur la route!
  • Anecdote no1 : Dans le sud des States, ma mère tenait absolument à faire laver le camion et la remorque. Pourquoi ? Parce que les autorités sont plus soupçonneuses et font davantage de vérifications-surprises si le camion est sale. Moins de vérifications = moins de temps perdu à ne pas livrer.

 

Le cab
Après une visite au lave-auto camion.
Crédit : Marie-Eve Tougas

 

  • Le sexisme est hyper-présent : sans être nécessairement sous forme d'insultes, les femmes ont l’impression de devoir constamment faire leurs preuves lorsqu’il y a une situation difficile qui se présente.
  • Dans la même veine, les hommes ont été avenants et galants dans tous les truck-stops où l’on s’est arrêtées. Ils font beaucoup la conversation par curiosité (vu que les femmes sont rares dans la profession), mais l’intention de finir ça à la bascule dans la cabine du camion est souvent présente dans le non verbal.
  • Anecdote no2 : « Étant donné qu’on est assis plus haut que les voitures, on peut voir à l’intérieur de celles-ci. Une fois, un homme m’a dépassée sur l’autoroute, puis il a décidé de ralentir pour que je le rattrape… Quand je suis arrivée à sa hauteur, il se masturbait en conduisant. »

 

Stanley nope
Crédit : giphy.com

 

  • Au lieu d’arrêter dans des restos sur la route, ma mère mange des repas congelés maison préparés par… ma grand-mère! Elle apporte également un truckload (tudumtsi!) de collations : fraises, framboises, bananes, petites carottes, croustilles de riz, céréales.
  • Les 5 essentiels à ne pas oublier : Duct Tape, outils, cellulaire, iPod, pipi pot (pour les nuits où sortir de la cabine est hors de question!).
  • Anecdote no3 : le turbo du camion a sauté sur le chemin du retour. Il a donc fallu faire preuve d’ingéniosité afin de pouvoir nous conduire à bon port pour le faire réparer!

 

Turbo patché
Crédit : hippiemary/Instagram

 
Avez-vous déjà pensé à faire un métier non traditionnel?

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