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Être ou ne pas être blonde? Là est la question.

Si on en croit un petit tour de nos amis masculins, les blondes ont la cote. Mais les blonds ont beaucoup moins de succès chez les filles. C’est que de nos jours, on associe cheveux blonds et féminité. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle sa copine « sa blonde »…

On a voulu en savoir un peu plus là dessus, voici un mashup de nos découvertes historiques et de nos expériences en fausse blonde.

Petite histoire et symbolique de la blonditude 
Wikipédia nous suggère que la blondeur serait associée à la maternité, alors que les brunes et les rousses seraient les aventurières, les femmes plus indépendantes, quoi. C’est d’ailleurs une sélection sexuelle qui aurait favorisé la transmission du gène en Europe lors de son apparition il y a 11 000 ans.

​Être blond est synonyme de pureté (et on ne parle pas de l’aberration aryenne). Pensez à la blondeur des anges, la blondeur des enfants. Avoir les cheveux blonds équivaut à s’approprier un petit air de jeunesse et gagner quelques points de rareté. Bref, c’est définitivement ancré dans notre culture : la blondeur est synonyme de beauté, de féminité, et même de la femme-objet.

Crédit photo : en.wikipedia.org

Icônes de la blondeur
De Marilyn Monroe à Lady Gaga en passant par Brigitte Bardot et Madonna, la blondeur est portée par les plus sexy de la gente féminine. Et aussi peut-être les plus avant-gardistes. Marilyn a contribué à perpétuer le stéréotype de la dumb blonde tandis qu’elle mettait le monde à ses pieds. Madonna s’est appropriée sa sexualité et son image corporelle : on l’accuse de nuire au féminisme ou d’en propager une nouvelle forme.


Crédit photo : madonnachartdiary.files.wordpress.com

On admire les Beyoncé et Miley Cyrus de ce monde comme des femmes fortes, en contrôle de leur empire, ou on les perçoit comme des victimes d’une société de consommation dans laqelle elles ne sont qu’un produit. Le problème, c’est que la femme ordinaire ne peut  jamais atteindre ce niveau de « rêve », et monsieur tout le monde ne peut l’avoir. L’industrie du cinéma et de la musique a donné naissance à une Galatée moderne.

Crédit GIF : giphy.com

Nos expériences perso! 

Camille : J’ai eu les cheveux de toutes les couleurs, et je n’ai jamais eu droit à autant de propositions indécentes que lorsque j’étais blonde. Il faut y penser avant de passer au peroxyde. Je n’aime pas passer inaperçcue, c’est pas pour rien que j’ai un style louche que j’agrémente de coupes de cheveux flyées. Mais il y a vraiment quelque chose de différent qui s’opère quand on passe au blond. J’ai remarqué tout de suite. C’est que malheureusement, j’étais un peu trop facile à repérer avec ma tête blonde qui flashait dans la noirceur des bars.

Une fois, un gars dans la rue m’a juste swigné un billet sous le nez. Une pipe, il m’a dit. Je ne pouvais ABSOLUMENT PAS porter de rouge à lèvres, sinon j’étais certaine de me faire suivre. Rapidement, je suis revenue au brun parce que c’est niaiseux, mais je me sentais plus safe. Je suis certaine que plein de filles vivent ce type d’expériences désagréables. Une fois les cheveux bruns à nouveau, les incidents de ce genre ont cessé. Maintenant que mon identité de femme est mieux affirmée qu’avant, je reviens au blond. Quand même, je me demande si ce ne sont que les hommes ou bien tout le monde qui perpétuent le stéréotype de femme blonde/femme-objet.


Crédit GIF : wifflegif.com

Amélie : En 2008, j’ai teint mes cheveux en blond vénitien. Puis, à l’été 2009, je les ai coupés très court puis j’ai osé le platine. Je l’ai fait parce que je voulais tout essayer, capillairement parlant, et que je trouvais ça beau. Mais jamais je me suis sentie autant scrutée par les gens… Et j’aime trop passer inaperçue pour dealer avec ça. Après un été durant lequel j’ai eu mon lot de regard-creepy-objectifiants, j’ai rasé mes cheveux. Mettons que le contraste était radical! (Je parle pas de mon apparence mais bien du regard des gens.) Après que Camille m’ait parlé de son idée d’article, j’ai réalisé que moi aussi j’ai davantage tendance à m’attarder pour regarder le visage d’une fille si elle est blonde. Comme quoi le mythe de blondeur = beauté n’atteint pas juste les hommes.


Amélie, été 2009

Quand on regarde quelqu’un, on lui donne automatiquement une étiquette. En blonde, disons que les intellos en nous passaient inaperçues plus souvent qu’autrement…  Mais lorsqu’on ouvrait la bouche, on avait le loisir de voir la perception des gens se transformer. Faut savoir si vous êtes prête à vivre avec ça avant de passer chez la coiffeuse.

Et vous, c’est quoi votre expérience de la blondeur?

Sources: fr.wikipedia.org, en.wikipedia.org, theguardian.com

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