Lorsque je pars en vadrouille, sortir de ma zone de confort est sans aucun doute ce que je préfère.
Mes meilleurs moments sont ceux où j’ai la chance de toucher à la culture véritable, sans fard ni maquillage. Où je me laisse guider vers des sentiers moins fréquentés. Chaque fois, je repars grandie, conquise, l’âme nourrie et le désir d’aventure encore plus fort. Une vraie drogue s’t’affaire là!
Sans plus tarder, voici le best of de mes expériences les plus puissantes, dépaysantes, life changing même.
1. Le dépaysement total au Sri Lanka
Jaffna est la partie la moins touristique et la plus difficilement accessible du pays. À mon arrivée, j’ai été à la fois déstabilisée et charmée. Déstabilisée parce que les regards pouvaient parfois être gênants. Parce que le coin a été ravagé par une longue guerre civile et par le puissant tsunami de 2004.
Charmée parce que les ruines se mêlent désormais aux maisons chatoyantes, aux mille temples hindous, aux vaches sacrées, aux saris magnifiques et à la musique à toute heure du jour.
J’ai eu la chance d’assister à la Pûjâ, cérémonie d'offrandes, chants et prières. De partager un repas avec les fidèles ensuite. De déambuler dans les rues, plus surprenantes les unes que les autres. De prendre un p’tit bateau de fortune vers Nainativu, l'île sacrée. Si vous allez au Sri Lanka, ne ratez pas Jaffna.
Le Myanmar (ou Birmanie) reste bien ancré au top de ma liste des pays que j’ai le plus aimés. Le territoire au complet est dépaysant. Les gens y sont exceptionnellement accueillants et chaleureux. On sent que le peuple renaît et qu’il a soif d’aller à la rencontre de l’autre après 50 ans de dictature militaire (bien que ce soit très fragile avec la tragédie des Rohingyas).
D’abord, j’aurais besoin d’écrire un article au complet pour vous parler de l’expérience la plus puissante de ma vie au Dhamma Joti Vipassana Meditation Centre. Le vipassana est l’une des techniques de méditation les plus anciennes de l’Inde. En résumé, on parle de dix jours de silence total et cent heures de méditation pour la purification du corps et de l’esprit.
Ensuite, le périple de trois jours de marche de Kalaw à Inle Lake est la plus belle randonnée qui m'a été donnée d'expérimenter. Toucher à la culture, passer de village en village, dormir chez l’habitant et dans un temple bouddhiste, aller à la rencontre de tous ces visages lumineux. Je vous souhaite sincèrement de vivre le Myanmar, c’est magique (et ce n’est pas encore touché par le tourisme de masse!).
3. Le paradis perdu au Cambodge
Le Cambodge tout entier est aussi un must, que ce soit pour Angkor Wat, pour son histoire ou ses plages splendides. Il est également possible de sortir des sentiers battus. C’est ce qui est arrivé lors de mon séjour chez la douce Kheang à Kampong Cham. J'ai été hébergée par une famille cambodgienne, sans électricité, loin de toute attraction touristique et accueillie par les enfants les plus heureux de l’Asie. J'ai aussi pu aller jaser avec des adolescents à l’école du village, en apprendre plus sur les rudiments de la vie agricole et, surtout, j'ai eu la chance de discuter sans filtre des enjeux du pays.
L’endroit a été super dépaysant pour deux raisons. D’abord, c’est une réserve et non un parc national parce que la tribu Masaï y vit toujours. Avec mon amoureux, nous sommes allés visiter le village d’une des communautés. Nous nous sommes vite rendu compte que nous faisions affaire à une société traditionnelle, patriarcale et polygynique. La richesse d’une famille est, encore à ce jour, évaluée en nombre de vaches possédées. L’expérience a été à la fois enrichissante et malaisante.
On a beaucoup appris. Cela dit, on avait parfois l'impression d'assister à un show, les enfants faisaient tellement pitié. Un peu à la Vision Mondiale et l’image qu’on s’en fait des bambins avec les mouches dans les yeux. C’était difficile à voir et ça m’a fait sentir mal d’être témoin de tout ça. En bon touriste blanche privilégiée qui paie son entrée, prend ses photos et repart aussitôt. Avec le recul, je ne suis pas certaine que ce soit une bonne chose à encourager…
L’autre raison du dépaysement a été la quantité, complètement hallucinante, d’animaux vus lors du safari. C’est comme voir Le Roi Lion en live. Les zèbres et les girafes à perte de vue, les familles d’éléphants, les courses de gazelles, les lions amoureux, la chasse des hyènes, le léopard solitaire sur son acacia…
5. La longue route désertique en Colombie
Il y a 5 ans exactement, j’ai fait mon premier voyage solo en sac à dos. Cabo de la Vela est l’endroit qui m’avait le plus marquée. Une journée de transport difficile sur des routes cahoteuses et désertiques, sans indications ni rien, impossible de savoir comment le conducteur pouvait s’orienter. Dans le minivan pour s’y rendre, j’étais avec une famille de Colombiens, personne ne parlant français ni anglais, et moi parlant un espagnol approximatif. Cela dit, ils m’ont tous prise sous leur aile comme si je faisais partie de la parenté. Quand j’y repense, j’en suis émue. Les Colombiens sont fabuleux.
Évidemment, nous sommes restés pris plusieurs heures dans les sables mouvants, pas capable de repartir, moi avec ma peau de coups de soleil. Arrivés à destination, j’ai vu des enfants terminer nos assiettes avec appétit… J’ai aussi vu des gamins jouer avec trois fois rien et rire à gorge déployée. J’ai vu la pauvreté et j’ai vu la grande beauté de la mer se mêlant au désert, aussi.
J’ai été la seule game de dormir dans un hamac sous le ciel étoilé du désert où je me sentais p’tite p’tite p’tite. Pis ça, c’est une leçon d’humilité devant l’immensité. Vous, quelle a été votre expérience de voyage la plus dépaysante?
Crédit photos : stephanie Gélinas