Il y a souvent des gens qui affirment que je n’ai pas d’amis, que je semble impopulaire, que je suis seule… Il est effectivement vrai que je n’ai pas beaucoup d’amis, mais il s’agit là d’un choix de vie que j’ai fait.
J’ai quelques amis avec qui j’ai gardé contact au travers des années, mais ils sont rares (et précieux!). Nous nous voyons rarement, quand nous arrivons à arrimer nos emplois du temps, et c’est toujours comme si nous nous voyions chaque semaine. Je sais que ces amis-là, je peux les appeler en pleine nuit, en crise, et ils viendront me chercher, autant que je peux les appeler en hurlant de bonheur à cause d’une bonne nouvelle.
Parce que je n’ai pas vraiment d’amis, je n’ai pas, comme la plupart des gens, de soupers d’amis, de soirées interminables autour d’une bouteille de vin ou de road trips improvisés. Ma vie sociale est habituellement composée de mon cercle du moment, soit mes collègues d’école ou de travail, selon le cas. Quand j’ai un copain, ses amis deviennent mon cercle social.
D’abord, parce que je suis de nature solitaire. Parce qu’un soir de congé, j’aurais tendance à commander des mets chinois, prendre un bain, me faire un masque, m’offrir du temps pour moi quoi!
Ensuite, parce que je suis occupée. J’aime être dans 1 001 comités, projets, événements, m’impliquer dans ma communauté et occuper plusieurs emplois à la fois tout en étudiant à temps plein.
Finalement, parce que je suis souvent en voyage. Mon entourage me demande souvent « Où es-tu? » plutôt que « Comment vas-tu? » et la réponse est rarement Montréal. Je dois d’ailleurs avouer que je pense avoir autant d’amis autour du monde qu’à Montréal.
Je sors souvent seule et n’attends pas d’avoir des amis avec qui le faire. Je suis abonnée au musée, je m’achète des billets de spectacle, vais au restaurant, au spa, en voyage, etc. Je fête même ma fête seule chaque année. Même ma famille ne peut pas m’enlever cette soirée solitaire-là! C’est ma journée à moi, à personne d’autre.
Ça me manque d’avoir des amis? Parfois! Quand le serveur au restaurant me dit qu’ « habituellement le menu est fait pour se partager », quand je vais à un cours de yoga et qu’on demande de se trouver un partenaire (et que tous semblent être venus accompagnés!), quand je me retrouve à avoir un tour guidé privé d’une brasserie parce que personne d’autre que moi n’a réservé, quand Ben Lefebvre fait des blagues sur les gens qui assistent aux shows d’humour seuls durant son spectacle, quand on me demande si j’attends quelqu’un au restaurant…
Je réalise souvent à quel point mon mode de vie me convient beaucoup plus que d’avoir des amis. Je réalise à quel point je suis heureuse de n’attendre après personne, de ne compter sur les opinions de personne pour choisir un restaurant, une bouteille de vin, un film à voir. De n’attendre personne après les douanes ou la sécurité à l’aéroport, de ne pas avoir besoin de maintenir une conversation quand je suis fatiguée et de ne compter que sur mes horaires et mes choix.
Alors, la prochaine fois que quelqu’un m’abordera en me demandant si j’attends quelqu’un, je répondrai « Non et j’en suis fière! » Il n’y a pas de honte à aimer la solitude.