Je vous avouerai franchement que je m'attendais à ce qu'on me propose d'être ambassadrice de Bell Cause pour la cause cette année. Étais-je utopiste, moi, la blogueuse et auteure qui ne figure sûrement pas dans les trois premières lettres de l'alphabet du classement de coolness connuess? Peut-être, mais on m'a appris qu'on peut toujours rêver. Pis rêver encore.
C'est en prenant le mauvais autobus que je me suis rendu compte que j'étais en dépression, la première fois, puis en cherchant du foutu Kimchi à l'épicerie pour le second épisode. Entre les deux, j'ai fait une tentative de suicide, une thérapie, j'ai pris 1 825 antidépresseurs (en 5 ans là), j'ai fait deux thérapies, j'ai écrit je–ne–sais–plus–combien-de-
Je me rends compte que tout ce que j'ai fait pour la cause des maladies mentales, je ne l'ai pas fait pour moi. Puis, ça m'importe peu d'être ambassadrice d'une cause aujourd'hui parce que ça ne m'empêche pas d'en parler aujourd'hui, pis demain et après-demain… et tous les autres jours de l'année. Aujourd'hui, mercredi 25 janvier, c'est la journée Bell Cause pour la cause qui sert à inciter les gens à parler, mais l'organisme le fait aussi pour récolter des sous qui serviront à aider des initiatives en santé mentale.
Les maladies mentales causent des tonnes de maux aux gens qui en sont atteints, à leurs proches aussi, mais pas que. Les maladies mentales causent aussi la mort. Puis, j'ai expérimenté ça après le suicide d'une amie, il y a deux étés. Il ne se passe pas une journée sans que j'y pense. Il ne se passe pas une journée sans que je me dise que ça aurait pu être moi.
Puisque le système de santé est aussi malade que les gens qui le consultent pour essayer d'aller bien, des campagnes comme Bell Cause pour la cause sont primordiales pour essayer le plus possible de ne plus échapper qui que ce soit. Utopiste, encore? Non, crissement réaliste!
Parce que j'ai la chance d'avoir les moyens d'aller me soigner au privé, mais que je connais une trâlée d'humains en détresse tous les jours qui ne peuvent pas le faire. Pour les personnes moins fortunées (pas juste monétairement), qui se font envoyer valser d'un bord à l'autre du système de santé, une journée comme aujourd'hui peut leur donner une tape dans le dos, le souffle nécessaire pour reprendre la vague qui mène vers un petit peu de « mieux ».
C'est sûr que le gouvernement devrait prendre, dès aujourd'hui, plus d'actions pour aider les gens qui souffrent, c'est sûr que la société doit aussi revoir ses attentes face aux autres et la pression qui vient avec. Mais ça, c'est utopique, pis pas à peu près, car ça ne changera pas d'ici demain.
Si vous allez mal, n’hésitez jamais à demander de l'aide à une personne de confiance ou une personne qui pourra vous aider à faire les actions nécessaires pour aller mieux. Pas besoin qu'elle soit un.e ami.e, il suffit de quelqu'un qui est là, avec un minimum d'empathie. Je le sais, je l'ai fait. Pour ce qui est d'après, d'aller un peu mieux, je ne vous dis pas que c'est le chemin le plus facile, mais ça vaut la peine (pis toute la peine là, même celle que vous trouvez illégitime).
Vous valez de quoi, n’oubliez jamais ça. Puis, pour les autres qui ne souffrent pas, vous devriez au moins mettre un hashtag #BellCause ou texter (avec Bell) en beast aujourd'hui. Ça ne vous coûte rien. Pis votre petit geste va peut-être aider quelqu'un dont vous n'aviez aucune idée de la souffrance qu'il ressent.
Le battement d'ailes d'un motherfucking papillon.
Lien vers le site de Bell Cause pour la cause : ICI.
Lien vers notre livre : Ton Petit Look II : est-ce que les filles sont folles? : ICI