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Le petit manifeste de l’empathie
Crédit: olakumalo/Shutterstock

Côtoyez-vous ou avez-vous déjà côtoyé des gens qui sont « malades »? Et par « malades », je veux dire : plus capables d'aller travailler, peur d’aller dans un show, douleur à une ou plusieurs parties de leur corps sans nécessairement avoir un diagnostic quelconque. Votre premier réflexe est-il de penser qu'ils essaient d’attirer l’attention? Qu'ils sont des fakeux de première, ou bien qu'ils sont juste carrément lâches?

Ouais, malheureusement, ça nous arrive de penser ainsi. Pourquoi? Parce que c'est un peu normal. Des préjugés, nous en avons tous (oui, oui!). Qu'est-ce qu'un préjugé? C'est un jugement que nous portons envers une personne ou une situation avant même de connaître le contexte. Il faut quand même garder en tête, très chères amies, que ce comportement n'est pas adéquat dans la vie en général!

MAIS, après le préjugé, il y a l'étape suivante : celle où nous ne faisons preuve d'aucune empathie. L'empathie, c'est être capable de se mettre à la place d'autrui. C'est l’étape où nous ne nous sommes pas arrêtées à nous poser la question suivante : « Est-ce que cette personne “malade” donnerait TOUT pour avoir ma qualité de vie au lieu de la sienne? Cette vie qui ne la limitera pas dans ses sphères personnelles et professionnelles? ».

Parce que, t'sais, pendant que nous allons voir notre huge show de Céline au Centre Bell pis que nous trippons ben raide, le « malade » donnerait tout pour être en état d'aller au TRH-Bar voir le band de son ou sa meilleur(e) chum… #AnxiétéSociale #Agoraphobie #Claustrophobie

Parce que, t'sais, pendant que nous vaquons à nos occupations en allant faire du magasinage et en nous occupant de nos kids, le « malade » aimerait être en état de sortir de son lit et simplement aller prendre un bon bain chaud. Mais il va rester au lit et pleurer à chaudes larmes, parce que sa tête lui dit qu'il n'en sera pas capable… #Dépression #BurnOut #Sevrage

Parce que, t'sais, pendant que nous nous claquons un 30 heures par semaine au travail, le « malade » aimerait être en état d'en faire 35-40, voire même de dépanner des collègues qui en auraient besoin. Il se culpabilise de ne pas pouvoir le faire, mais même s'il le voulait de tout cœur, son corps, lui, n'est pas en mesure de le suivre… #MaladieAutoImmune #Cancer #MaladieDontVousNAvezPasBesoinDeSavoirLeNom
 
Là où je veux en venir avec tout ça, c'est que selon certaines études, l’empathie, celle que l’on a pour la condition générale d’une autre personne, se développe en principe dès l’âge de 6 ans. Selon d’autres études, elle serait même innée, mais doit tout de même être encouragée durant son éducation (évidemment, cela peut varier d'un individu à l'autre, selon le niveau de développement cognitif atteint et selon les expériences de vie). Ce qui me désole, c'est de constater que parfois les gens ne soient pas ouverts à la réalité des autres, alors qu'au cours d'une autre étude, lorsqu'une femme simule avoir une grosse peine parce qu'elle a brisé son ourson, un enfant de 18 mois lui tend un toutou de substitution et un jouet pour la consoler.

Y’a les maux qui se voient, puis y'a ceux qu'on ne voit pas. Souvenons-nous d'une chose : ce n’est pas parce que nous ne les voyons pas qu’ils n’existent pas! Je n’ai pas besoin d’être amputée d’un bras pour avoir mal à l’âme, je n’ai pas besoin de boiter pour souffrir dans tout mon corps, et j’ai encore moins besoin d’un diagnostic de cancer pour qu’on me respecte dans ma souffrance.

Mettons-nous à la place de l’autre, arrêtons de juger et de prétendre savoir. Posons des questions. Mettons notre main sur leur épaule. « Je suis là si tu en as besoin! »

Des « Ouin, on sait ben, toi pis ta condition… », on n'en veut pu. Parce qu'un jour, ce sera peut-être à notre tour d'être « malades »…
 


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