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Diaboliser la maladie mentale : bienvenue en 2016
Crédit: David Reimer / Freeimages

Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas dans la vie. Une de ces choses, c’est pourquoi la maladie mentale est aussi taboue. Je ne comprends vraiment pas. Je souffre d’arthrite, et je ne me suis jamais fait insulter parce que j’avais du mal à marcher. Encore moins de me faire pousser en bas d'un escalier parce que je descends trop lentement. Alors, par pitié, aidez-moi à comprendre pourquoi les gens qui souffrent de maladie mentale, se font autant traiter comme de la marde? Je ne serai pas tendre avec mes mots, parce que j’ai envie de répondre aux détracteurs de façon aussi virulente qu’ils s’en prennent aux gens qui souffrent de maladie mentale.

J’ai juste envie de faire une Mariana Mazza de moi-même et de lever ma main bien haut dans les airs, avec un beau doigt d’honneur, quand j’entends #LesGens dire : « Ah toi, on sait bien que tu ne fais rien pour t’aider. » Ou encore : « On crée son propre bonheur : si tu es malheureux c’est que tu veux le rester ». Osti. J’ai jamais connu une personne qui souffre de maladie mentale qui se dit le matin en se levant : « Ah moi je suis malheureuse, je ne vais pas m’aider je vais rester malheureuse ». J’ai envie de tout casser quand je lis une personne dire à une femme enceinte qui souffre de dépression que prendre des antidépresseurs durant sa grossesse, c’est irresponsable. Qu’elle devrait se faire soigner avant de penser à concevoir un enfant. Oui c’est arrivé. Parlez-en à Carolane Stratis.
 
Y a rien qui m’écœure plus qu'une personne qui prend la maladie mentale pour en faire une insulte et pour s'en prendre à quelqu'un. Parlez-en à mon amie Nathalie, une des collaboratrices TPL. 

Vraiment? Nous en sommes rendus là? Si je peux – à la limite – comprendre que les choses que nous ne connaissons pas puissent faire peur, je ne comprends pas pantoute comment en 2016, les gens choisissent de rester ignorants sur ce genre de sujets. À une époque où l’information est disponible en tout temps et partout, c’est inconcevable que la maladie mentale reste un sujet tabou.
 
Et c’est impardonnable de s’en prendre aux gens qui en souffrent. Il existe des tonnes de déclinaison de la maladie mentale. Non, la maladie ne se voit pas sur le corps. Et non, ça ne se guérit pas comme une grippe. Pis non, ce n’est pas contagieux. T’sais, je dis ça au cas où. Mais la souffrance et le mal qui vient avec, il est réel, lui. Et je suis désolée de vous apprendre que, dans bien des cas, on n’en guérit pas. Nous apprenons à vivre AVEC. La dernière chose que les personnes atteintes veulent entendre, c’est un tas d’insultes parce qu’elles vivent avec un mal qu’elles n’ont pas choisi.

Toute l'hypocrisie qui découle de ces situations me dérange tout autant. T’sais, le double discours? C’est tout fier de participer à des causes comme celle de Bell (cause pour la cause). Ils donnent des sous et participent. Bravo. Mais dès que c’est terminé, ils ne font plus rien quand ils rencontrent des cas concrets. Ah tiens donc, « il faut en parler de la santé mentale », « il faut prévenir le suicide ». Mais dès que des gens prennent le courage de parler de leur maladie, souvent nous leur mettons une belle grosse étiquette de victime. Et ils crient que ça les dérange. #ClapClap

Mettons les choses au clair : aucune personne souffrant de maladie mentale n’est une victime. Ça prend de la force, du courage et une grande volonté pour choisir d’aller chercher de l’aide. De prendre les traitements qui viennent avec. Et de faire ce qu’il faut pour continuer.

Il serait vraiment temps que nous commencions à cesser de faire porter le fardeau de la honte aux gens qui souffrent de maladie mentale. Parce qu’il n’y a aucune honte à avoir une forme de maladie mentale et aucune honte à en parler. 

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