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S’accepter telle que l’on est
Crédit: Soleil Rls

Bonjour, je me présente : jeune femme de 23 ans, 5'5 ou 165 cm, 168 lb ou 75 kg, IMC de 27,5. ce qui me place en surpoids selon l'Organisme Mondial de la Santé avec 46 % de gras corporel. En haut du corps, je porte une taille très grande. En bas du corps, c’est plutôt du 8 ou du 29. Et tant qu’à y être, je chausse du 8 et demi, voire du 9.
Avec ces informations qui ne me définissent pas, quelle image vous faites-vous de moi?
 
Tout comme Josiane en parlait dans son excellent billet, vue de l’extérieur, je suis de taille moyenne. J’ai des formes. Dans mon cas, j’ai de larges épaules, des jambes musclées, mais quand même une poignée d’amour dans le bas du dos, et un visage plus rond, selon ce que j’ai mangé dans la semaine. Je suis un hybride mi-fit, mi amoureuse-de-la-pizza.
 
Quand je fais les magasins, c’est le cauchemar. Mon corps n’est pas celui pensé par les designers lorsqu’ils confectionnent un vêtement. Il ne correspond pas à la norme, il faut croire.
Mon corps ne trouve pas de vêtements adéquats pour lui. C’est peut-être en partie parce que je ne suis pas à l’aise avec lui, alors je le cache sous des vêtements plus amples. Mais c’est surtout parce que les tailles et les coupes offertes dans les magasins ne me font pas.
 
Je suis entre deux tailles. Je ne suis pas mince. Dans mon entourage, on me fait comprendre que je manque cruellement de volonté. T’sais, je ne vais pas assez au gym, je n’ai pas bu assez de smoothies et clairement, ma dernière poutine était de trop. Comme si on tentait de me culpabiliser d’être juste dans la moyenne, d’avoir fourni d’efforts et donc, d’avoir ce corps par ma faute.
 
Pourtant, mon corps constitue le corps moyen d’une femme en Amérique du Nord pas nécessairement avec le même pourcentage dans les différentes proportions. Malheureusement, celui-ci n’est pas représenté dans les médias ou les publicités. Ce n’est pas le corps que l’on voit sur les passerelles de mode. Ce n’est pas le corps que l’on tente de faire accepter de plus en plus dans les magazines. On voit plus de modèles plus-size, mais on ne voit pas plus de modèles de taille moyenne. La diversité des corps dans les médias, finalement, il n’y en a pas tant que ça.
 
Haïr mon corps ne me sert à rien. Je ne peux pas le troquer contre un autre. Je tente chaque jour de l’apprivoiser, de l’apprécier pour ses qualités et ses différences et je travaille à le rendre plus fort. J’apprends également, tranquillement mais sûrement, qu’une étiquette sur un vêtement, ça ne vaut rien. Parce qu’au final, les tailles, ce n’est pas une question de pointage, mais simplement de bien-être.

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