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Tes petites menstruations : quelques conseils pour apprivoiser son cycle menstruel
Crédit: Ana Roy/Instagram

Comme l’a très bien expliqué Marie-Hélène dans son récent article, les règles sont souvent considérées comme une condition embarrassante. Pourtant, c’est une phase naturelle qu’une majorité de femmes vivent mensuellement.
Je me suis donc posé la question : comment mieux intégrer son cycle menstruel dans sa vie?
Mais avant, petite leçon de bio!

Crédit : futura-sciences

 
Une fois par mois, un des deux ovaires, généralement en alternance, produit un ovule, qui se déplace progressivement dans les trompes de Fallope en direction de l’utérus. La paroi de l’utérus (endomètre) s’épaissit afin d’accueillir un ovule potentiellement fécondé. Si l’ovule est fécondé, la femme devient enceinte.  Sinon, la paroi utérine se détache, emportant avec elle l’ovule non fécondé, ce qui provoque les menstruations.
Le cycle menstruel est régi par les hormones féminines, principalement l’œstrogène et la progestérone.
Un cycle typique dure plus ou moins 28 jours. Bien sûr, la durée varie d’une femme à l’autre. Le début du cycle correspond au premier jour des règles et se poursuit jusqu’à la veille des menstruations suivantes.

Voici un exemple basé sur un cycle typique de trente jours, sans prise d'anovulant, comme la pilule contraceptive.

La phase menstruelle (1er au 6e jour) : 
C’est les règles en tant que telles, donc la période où le liquide menstruel s’écoule. C’est pendant cette période que l’endomètre est partiellement éliminé s’il n’y a pas eu de fécondation.
 
La phase pré-ovulatoire (7e au 15e jour) :
Une plus grande quantité d’œstrogène est secrétée et l’endomètre s’épaissit. Il atteint son épaisseur maximale juste avant l’ovulation.
 
La phase post-ovulatoire (16e au 30e jour) :
14 jours avant la prochaine menstruation, un des deux ovaires libère un ovule : c’est l’ovulation. Dès lors, le corps sécrète plus de progestérone. Si l’ovule n’est pas fécondé, les taux d’œstrogène et la progestérone chutent, ce qui déclenche les menstruations.

Crédit : Mathilde Corbeil/Instagram

Voici trois conseils pour tenter de mieux intégrer ses règles et son cycle menstruel dans son quotidien.

  • Télécharger une application pour suivre son cycle

Personnellement, j’utilise Period Tracker et je ne pourrais plus m’en passer. Ça se présente comme un calendrier sur lequel on peut suivre l’évolution de son cycle. On peut prévoir la date (fixe pour les femmes réglées comme une horloge, approximative pour les femmes moins régulières) de ses menstruations et sa période de fertilité. C’est aussi possible de rentrer les symptômes ressentis au fil du mois ainsi que les journées où l’on a eu une relation sexuelle.
Je trouve que c’est une bonne manière de se réapproprier son corps et ses fluctuations, et de se rendre compte des éléments récurrents. Par exemple : « J’ai toujours mal à la tête quand j’ovule », « J’ai des rages de sucre deux jours avant mes règles », « Je suis plus instable émotionnellement une semaine avant d’être menstruée ».
 

  • Établir une relation de proximité avec son corps et ses fluides

Depuis environ deux ans, j’utilise une Diva Cup et ça a complètement changé mon rapport à mon corps. Avec les tampons, on n’a pas autant conscience de la quantité de sang qu’on perd. C’est comme si c’était conçu pour avoir le moins de détails possible. L’applicateur empêche que les doigts aient un contact direct avec l’intérieur du vagin. Quand vient le temps de retirer le tampon, il suffit de tirer sur la corde, de le laisser tomber dans la cuvette et de flusher : ni vu ni connu! C’est comme si le concept même du tampon présupposait et entretenait un dégoût. Avec la coupe menstruelle, le contact avec le corps est beaucoup plus réel, intime et normalisé, tout comme avec les serviettes lavables dont vous a parlé Josiane dans cet article.
 

  • Normaliser les menstruations dans son discours

Je sais que ce n’est pas possible dans tous les milieux de travail, mais moi, quand j’ai mes règles, tous mes collègues le savent : je me promène au boulot avec ma bouillotte (en forme de cœur!). Dans l’absolu, ça peut être une bonne chose de prendre conscience de tous les moments où l’on se cache d’avoir nos règles et essayer de déconstruire progressivement cette attitude. Par exemple : ne pas se sentir contrainte de cacher ses serviettes hygiéniques ou ses tampons, ne pas justifier son manque d’énergie par une raison inventée et assumer que c'est plutôt notre utérus qui veut nous sortir du bas-ventre, en discuter ouvertement avec son/sa/ses partenaire(s), etc.

Globalement, j’ai le sentiment qu’en ayant une meilleure connaissance théorique du cycle menstruel et en normalisant cette condition naturelle de sa vie, c’est possible de se sentir beaucoup plus en harmonie avec son corps. En percevant ses règles comme faisant partie d’un tout, on peut leur faire une meilleure place dans nos vies. Et surtout, en diminuant, voire en éliminant son propre tabou vis-à-vis de ses règles, on peut contribuer à changer les perceptions de son entourage!

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