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Faire des études littéraires, ou choisir un parcours différent.
Crédit: Iamthatgirl

Je viens d’une famille où le parcours de vie moyen des gens est pas mal traditionnel. Finir le secondaire (le plus possible), se trouver un emploi, acheter une maison, un chien et faire des enfants. J’ai toujours su que mon chemin serait différent. Aussi parfait soit-il pour mes frères, cousins, parents, oncles et tantes, ce parcours ne me convenait pas du tout.
 


Crédit : Giphy

Toute petite, je lisais sans arrêt. Adolescente, mes journées étaient réglées au rythme des mots dans les livres et les cahiers que je noircissais de mes pensées. Je voulais écrire et lire dans la vie, c’est tout ce qui m’intéressait. En finissant le secondaire, j’ai décidé de m’inscrire au cégep en arts et lettres puis de faire un bac en littératures de la langue française. Pour moi, les cours de choix de carrière de secondaire 4 ne menaient qu’à une conclusion : littérature. Malgré le faible pourcentage de placement, je n’y pouvais rien. Rien d’autre ne m’interpellait autant.

J’ai choisi un chemin qui n’est pas facile. Étudier en littérature, c’est décider que ce que l’on aime est plus important que les débouchés sur le marché du travail auxquels les étudiants aspirent tant. J’ai fait de mon parcours universitaire une expérience constructive et merveilleuse. Je passais des heures à la bibliothèque et des nuits à rédiger des travaux sur des sujets qui me passionnent. J’avais la tête dans les livres et j’étais à ma place.

J’ai toujours eu l’impression que ma famille ne comprenait pas tellement ce que je faisais de mon temps. À leur avis, les études postsecondaires sont un luxe, puisque les vraies étapes importantes de la vie se résument à trouver un emploi, devenir propriétaire et faire des petits. Je suis, à 26 ans, encore loin de là. Je ne serai probablement jamais la femme que mes parents imaginaient me voir devenir.
 


Crédit : Giphy

J’entame la prochaine étape de mes études en septembre : la maîtrise. Pour ma famille, il s’agit probablement de la dernière étape de mon parcours et d’un soulagement : la suite est importante, l’emploi que je dénicherai est important, les enfants que j’aurai sont importants. J’ai souvent l’impression que pour ma famille, je traverse une phase facultative de ma vie de femme.  Je ne me sens pas appuyée ni encouragée la plupart du temps. Je ne deviendrai intéressante qu’à partir du moment où je passerai aux choses sérieuses et où je me sortirai la tête des nuages.

Pourtant, je ne regrette rien et je ne changerais aucune des étapes de mon parcours. La morale est un peu simpliste, mais suivre votre cœur est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire, qu’importe ce que les autres peuvent en penser.

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