Ça fait quelques semaines que je rumine là-dessus et après que Marie-Hélène Ire (lolol) ait envoyé son gros fuck y’all à l’Univers, je me suis dit que c'était finalement l'occasion rêvée de coucher sur papier ce qui me préoccupe ces temps-ci. Ce billet-là a fait résonner plein de choses en moi (omg!), mais ça a surtout poussé ma réflexion ailleurs, et je vous avertis tout de suite : j'ai aucune piste de solution à proposer, juste un shitload de questions à poser. Ça fait que j'me lance!
Tout d’abord, voici quelques renseignements sur ma personne qui vous aideront sans doute à mieux saisir mon genre de crise existentielle : j’ai gagné le titre de « la plus poupoune » au secondaire; plus jeune, j’allais souvent clubber en combo camisole-devenue-robe et talons hauts; j’ai travaillé dans un café-bar italien (pas full pour mes talents de barista, on s’entend); j’ai déjà fait de la promotion pour des événements comme le Golf Coors Light et le Grand Prix. Hé oui.
En gros, j’ai quelques issues plus ou moins réglées qui font que j’ai longtemps pensé que j’avais besoin d’être sexy pour plaire aux hommes.
Bien qu’aujourd’hui je me suis débarrassée de la majorité de ces complexes, je demeure très sensible à tout ce qui touche la représentation de la femme dans les médias. Je comprends personnellement de quelles façons on peut en être affectée.
En plus, ces temps-ci, y’a comme un vent de révolte dans l’air. Juste au cours du dernier mois, chez TPL nous avons parlé de :
- l’esthétique porno des pubs d’AA;
- la représentation sexiste des femmes dans le monde geek;
- dire non (ou pas) aux tailles zéro;
- les pubs contradictoires de Dove (et Unilever);
- l’hypocrisie de la Journée sans maquillage;
- le mouvement FEMEN et le malaise qu’il nous inspire;
- les pubs sexistes de WLKN;
- la collection taille plus d’H&M lancée sans grande pompe (yay!);
- la journée sans diète et le « douchebagism » d’A&F;
- le renversement des rôles dans les pubs par des étudiants de la Saskatchewan;
- et le fameux fuck y’all au besoin d'être cute, tout le temps, de Marie-Hélène.
Ça en fait beaucoup, et c’est justement très représentatif de nos revendications actuelles : on commence à exiger des médias qu'ils diffusent des modèles féminins réalistes et diversifiés et à refuser la marchandisation du corps de la femme dans la publicité. Notre génération tend à réaliser les répercussions négatives qu’entraînent de telles représentations médiatiques, tant face aux attentes irréalistes créées chez les hommes (il n’y a qu’à penser à l’excellente chronique Victime de la porn) qu’à la pression exercée sur les femmes. Pis là, on commence à dire un beau gros NON à toute c'te marde-là, yessir.
Sauf que parfois, ça m’arrive d’avoir envie, fuck, qu’on me trouve sexy. De vouloir plaire, d’espérer entendre mon chum échapper un « OH. SHIT. » quand il me voit, juste parce que je lui fais de l’effet.
Où me situer, alors, entre mon refus de me conformer aux modèles proposés par les médias et le désir que j’ai parfois de séduire, c’est-à-dire en me mettant chix pis toute?
Est-ce que c’est juste moi qui suis encore méga affectée par les pubs de maillots de Beyoncé ou bien c’est normal de vouloir plaire physiquement, une fois de temps en temps? J’peux-tu dire fuck y’all au « règne » constant du cute mais avoir envie, des fois, d’me mettre sexy quand même? À quelle fréquence ça demeure correct et à partir de quand ça devient catin?
Si je vois une fille superbe à la télé et que je me dis que ça a pas d'allure de présenter un modèle de femme aussi inatteignable, mais qu'en même temps j'aspire à être aussi séduisante qu'elle, ça fait de moi une victime ou une complice?
Vous en pensez quoi? Je suis en train de m'inventer un faux dilemme ou vous vous posez, vous aussi, ce genre de questionnement?
P.-S. : Il nous faut définitivement une « Victime de la pub »… Who's up? 😉