J’ai essayé de trouver comment décrire mon année. En 7 ans d’existence, j’ai toujours toujours publié mon bilan annuel. Je ferai pas exception cette année! Je cherchais l’image pour décrire mon année. Depuis ma semaine en République dominicaine, j’ai le mot « houle » qui me traîne dans la tête. J’ai l’impression que ça représente bien!
En cherchant comment je pouvais utiliser cette image, je suis tombée sur un terme qui me plaît et qui définit encore mieux mon année 2017. Cette année, c’était une série de vagues déferlantes. Dans le fond, la vague déferlante est propulsée par la houle, cette espèce de force tranquille qui est poussée par des vents lointains, et elle produit de l’écume. C’est une vague qui se produit pas exactement sur les rives ou sur la plage. Bref, elle est quand même dangereuse parce qu’imprévisible.
C’était ça, mon année. J'étais poussée par la force tranquille d'enfin pouvoir avoir une vie, un horaire qui ressemble à ce que les gens peuvent vivre quand ils ne sont pas TDAH. J’ai essayé de payer mes dettes, de faire ma place, de mettre mes culottes, et j’ai l’impression qu’à chaque petite affaire qui allait bien, j’avais une maudite bad luck out of nowhere qui essayait de chier mon mood. Je mâche pas mes mots, mais comprenez ma fatigue de voguer sur des eaux QUI FONT PAS DE SENS.
Ç'a été pire dans les six derniers mois. On dirait que je commençais à prendre de l’assurance, que ma vie c’était pas de la marde. Tout le travail que j’ai mis dans les dernières années sur deux projets, deux livres, ça commençait à payer. Disons qu’à partir de juin, le principal stress de mon travail est parti et qu’enfin je pouvais voler de mes propres ailes. Enfin, j’allais arrêter de me sentir surveillée et jugée comme ç'a été le cas toute ma vie avec mon père. Genre. Je me disais que ça allait bien aller et que je méritais, dans une certaine mesure, d’être heureuse.
Mais mon doux, chaque fois que je pensais que je menais mon bateau correctement, je me faisais frapper par une de ces vagues déferlantes de marde. Je trouvais ça presque drôle. Je veux dire, faut bien en rire, sinon j’aurais passé mon année à pleurer.
J’ai enfin pu voyager comme j’en avais envie. Parce que j'ai les moyens de le faire, mais aussi parce qu'on m'a invitée dans des super voyages. J’ai pris l’avion vingt fois en 2017, et j’ai eu cinq vacances en voiture. Il n'y a pas eu un mois complet que j’ai passé dans mon fameux bungalow du Mile-End. Mais chaque fois, il y avait quelque chose pour me rappeler que mon cerveau est pas comme les autres, que quand je suis fatiguée, il y a tellement de choses poches qui arrivent (même si cette fatigue-là implique que je me réalise vraiment et que je suis enfin où je voudrais être). Mais en même temps, j'ai pas le goût de m’arrêter, pas le goût d’arrêter d’avoir des projets parce que je me fais voler mon ordinateur, genre.
J’en suis venue à me dire que si un jour j’ai une biographie — chose peu probable, je pense — elle pourrait se nommer « La vie mouvementée de Josiane Stratis ». C’est pile le titre de mon article en fait. Ma vie ne sera JA-MAIS simple. Parce que mon cerveau ne fonctionne pas comme ça. Mais ça fait que, et par chance, je continue d’avancer dans la vie avec une certaine naïveté. Je suis contente de faire des découvertes après tout le monde et je continue de fighter tout, tout le temps.
L’année passée, pendant un voyage, on m’avait parlé d’avoir de l’humilité. J’étais comme nice, c’est vrai que je n’y pense pas, à ça. Que c’est important. Depuis, j’essaie le plus possible de prendre ma gorgée d’humilité avant de partir le matin (ça, et du café, et du biphentin). Cette année, disons que mon truc, c’est aussi de me rappeler que c’est facile pour personne la vie. Pis c’est rien contre moi. C’est juste de même. Fucking pas simple.
Pis qu’est-ce que je peux faire à part rire quand ça fait pas de sens? Quand je réussis à pitcher un Pisco sour dans mon ordinateur. Quand je me fais voler mon ordi neuf et que je perds mon nouveau cellulaire, pis qu'il est fermé en l'espace de 10 minutes. Tout ça en moins d'un mois. Absolument rien. Fuck all. Je peux rien faire contre ça. C’est la vie! Je la gagne assez bien pour réparer tout ça moi-même et devoir rien à personne (mais j’ai des bonnes assurances haha).
Donc, même si je suis fatiguée et qu’il y a des drôles d’erreurs de parcours, que mon bateau se fait pogner dans des vagues quand il y a des tempêtes, je sais que je peux naviguer n’importe où, n’importe quand et qu’à la fin de la journée, les personnes qui comptent le plus pour moi sont couchées dans mon lit (king), ronflent et prennent bien de la place.
Ma vie est peut-être bien mouvementée, mais je suis fucking bien entourée — et je parle pas juste de ma petite famille —, mais de mes ami.e.s, de mes collègues de travail, et d’un paquet de gens qui me permettent d’oublier que ça marche pas tout le temps mes affaires, mais au moins j’essaie.
Sur ce, je vous laisse sur ma prédiction de l’année 2018 qui se résume à : on y a goûté et on sera jamais capables d’oublier le goût de la victoire contre la masculinité toxique. On a encore rien vu.
Bonne année! Je reviens un peu moins lourde en 2018. JOOOOOKE!