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Quand le grand amour ne dure pas pour toujours
Crédit: John Jennings/Unsplash

J’essaie de dormir, mais je me sens seule. Seule, entourée de ta présence. J’entends nos mots d’amour silencieux résonner partout dans la maison. Le bonheur se fait désirer, le signal du départ sonne de plus en plus fort. 

C. était à la fois jeune et sérieux. D’un air sensible aux yeux bruns doux, il aimait l’affection. Une affection pour guérir son coeur un peu cabossé, trop petit pour sa grande cage thoracique. Voici comment C. se sentait. Une histoire d’amour qui m’a demandé de l’apprentissage, beaucoup. Apprendre à aimer autrement, sérieusement. À comprendre les limites de l’amour, à guérir par la douceur. 

Il m’aimait.

Nous en avons vécu des choses en 4 ans. Des routes parsemées de roses et des montagnes plus grandes que notre amour. Il m’a aimée profondément, je l’ai aimé à m’en oublier, à me laisser crouler sous nos piliers trop brisés. Avant tout ça, il y avait les rires d’enfant et les bisous d’adultes, l’amour inconscient et l’amour véritable. 

On s’aimait.

On s’aimait tellement que nous sommes embarqués dans l’aventure de se passer la bague au doigt. Je me souviens de ses mains d’homme comme on se souvient de la douceur d’une veste en cachemire. Mes oreilles entendent parfois ses chuchotements d’amour lorsque j’ai froid de notre souvenir.

Je l’aimais.

J’essaie de dormir, mais je me sens seule. Seule, entourée de ta présence. J’entends nos mots d’amour silencieux résonner partout dans la maison. Le bonheur se fait désirer, le signal du départ sonne de plus en plus fort. 

Je me réveille en sursaut, la mort au coeur. Cassure inévitable, je ne vois rien, si ce n’est qu’une laide réalisation. C. n’était plus. Il avait laissé place à un étranger, vivant un changement sans moi. Me laissant bredouille au chantier de construction qu’était devenue notre relation. Seule et sans outils, j’ai appris vite, j’ai aimé fort. Chaque fois, plus perdue que la veille. Je me suis brisé l’âme au chantier, j’ai quitté la barque dans laquelle j’étais sans coéquipier. 

Le signal ne s’arrête plus. Tu l’as entendu depuis longtemps toi; tu l’as écouté. Ton silence me parle beaucoup. Mot écrit, bagages pliés, je n’attends plus ton retour. Nostalgie de ce que notre vie était à 2, j’avance vers la porte de sortie et puis… Yeux droit devant, au revoir mon C. 

Ce soir-là, la mort au coeur et l’amour au ventre, j’ai aidé ton coeur un peu cabossé. Je me suis endormie en t’aimant plus fort. 

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