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Je n’ai pas de filtre

Auteur: Isabelle Pépin
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Je n’ai pas de filtre
Crédit: Cassie Matias on Unsplash

Les gens qui me connaissent savent que je suis discrète, mais me font remarquer affectueusement mon petit côté un peu awkward et intense par moments. Je ne suis pas vraiment impulsive, mais disons que quand on me pose une question, j’ai de la misère à répondre seulement « oui » ou « non ».

Quand je parle, je dis donc souvent tout ou rien. Parfois c’est bienvenu, parfois ça passe moins bien. Ça dépend souvent des circonstances, on va dire, mais ça reste que j’ai besoin de me vider la tête régulièrement. Je fais mon gros possible pour mieux doser mes paroles, mais je trouve quand même ça compliqué.

Le meilleur exemple que je peux donner, c’est le fameux « ça va? ». J’ai mis un certain temps à comprendre que c’est une formule de politesse plutôt qu’une question sincère. Avant, je pouvais répondre à des personnes que je connaissais depuis peu que je ne feelais pas très bien et en raconter les raisons de long en large. J’ai fini par remarquer, un peu à la dure, que ce n’est pas le type de réponse recherché, la plupart du temps…

D’ailleurs, je passe souvent pour une personne marginale par mon comportement, mais en vérité, je fais simplement ce qui semble naturel pour moi, et je n’aime pas particulièrement devoir dissimuler ce que je dis.

Je suis au courant que certaines vérités peuvent blesser lorsqu’elles sont exprimées et j’ai appris à éviter d’en parler. En revanche, j’ai toujours du mal à savoir ce que l’on peut dire ou non. Souvent, je ne prends pas de risques et il m’arrive de ne rien dire à des moments où je devrais m’affirmer. En fait, soit je n’ai tout simplement aucun filtre, soit je bascule dans un mode d’autocontrôle en puissance maximale qui n’est pas toujours à mon avantage.

Crédit: Giphy

Ca dépend aussi des personnes. Nous en connaissons tous.tes avec qui nous nous sentons à l’aise de parler de presque n’importe quoi. Le sans filtre est permis! Nous en connaissons aussi avec qui on a l’impression de marcher constamment marcher sur des oeufs, par la crainte de dire quelque chose qu’il ne fallait pas.

Mais je trouve que le plus dur, c’est en contexte de travail.

Dans la plupart des emplois, il y a une sorte de « culture du paraître » qui est super importante. Ça dépend des milieux de travail, mais je ressens encore plus de pression sur ce que je dois exprimer et cacher. Quand je sais que ça joue sur la performance, ça rajoute une coche de plus en difficulté.

Quand j’ai une émotion, j’ai beau essayer de la camoufler, elle finit par paraître. Cela ne vient pas d’une émotion trop forte, mais plutôt d’une difficulté à contrôler l’expression de l’émotion. J’essaie très fort de camoufler mon stress, mais lorsqu’il m’arrive une situation anxiogène, c’est difficile de garder mon calme sans qu’on ne se doute de rien. Par chance, j’ai pu rencontrer des personnes de confiance à qui je pouvais me confier et qui m’ont permis de reprendre le dessus, mais je suis consciente que ce n’est pas comme ça partout, tout le temps.

Crédit: Giphy

Cela dit, avoir cette difficulté à filtrer mes ressentis n’est pas seulement un défaut. C’est grâce à cela que l’on a pu me faire remarquer que certains milieux de travail n’étaient pas faits pour moi, ou qu’il était temps de lâcher prise sur une situation problématique. Parfois ça fait mal sur le coup, mais je dois passer par-dessus le sentiment d’échec qui vient avec. Ce n’est pas un crime d’avoir de la franchise.

Avez-vous de la difficulté à avoir un filtre avec les autres?

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