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Insta-thérapie : les comptes Instagram de thérapeutes à découvrir
Crédit: Unsplash

Les réseaux sociaux ne sont pas seulement un lieu de prédilection pour magasiner une nouvelle robe, trouver de l’inspiration pour redécorer son appart ou juger le outfit of the day d’une instamodel. Pour bon nombre d’entre nous, c’est aussi l’endroit parfait pour suivre des nutritionnistes, des journalistes, des musiciens, des bricoleurs ou des comptes qui nous en apprennent plus sur divers sujets.

Les professionnels en santé mentale n’échappent pas à ce nouveau virage technologique qui leur permet de rejoindre un auditoire immense. Le plus grand avantage pour Monsieur-Madame-tout-le-monde est d’avoir accès gratuitement à des théories vulgarisées par des professionnels, comme, par exemple, la théorie de l’attachement de Bowlby et Ainsworth, ou alors les principes des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse de Gottman, qui sont des indices de séparation.

Plusieurs comptes de thérapeutes sont des véritables perles puisqu’ils ouvrent un dialogue sur des sujets personnels et intimes, provoquent des réflexions profondes, en plus d’éduquer les followers.

Voici des comptes recommandés qui ont le sceau d’approbation du Sofa Sexologique!

@SexoMcLove

 

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Dysmorphie corporelle, grossophobie, anorexie, boulimie, hyperphagie; la souffrance liée au corps est plus que présente. Cachée derrière l’illusion d’un souci de santé, l’insatisfaction face à l’apparence corporelle est omniprésente dans la société. Le corps est jugé, analysé, catégorisé et critiqué au-devant de l’être humain qui l’habite. Dans ce tourbillon de critères sociaux, il semble de plus en plus difficile d’aimer son corps tel qu’il est, sans souhaiter le modifier. Au-delà des médias qui véhiculent des corps souvent sans diversité, on remarque une discrimination à l’intérieur même des insatisfactions corporelles. Certaines personnes n’osent pas parler de leur inconfort face à leurs corps parce qu’elles correspondraient « trop » aux normes de beauté. Mais qui détermine la ligne de la souffrance? Qui peut se permettre de dire qui a le droit de ne pas aimer son corps ou une partie de celui-ci? Chaque corps est différent, alors pourquoi devrions-nous catégoriser les souffrances corporelles? La souffrance n’a pas de préjugés, c’est l’humain qui a développé des jugements face à celle-ci. Essayer d’arrêter de minimiser la douleur face à l’apparence de chacun.e, afin de la reconnaitre pour en prendre soin. Des commentaires comme « voyons, t’es tout petit.e », « arrête, t’as pas pris.e de poids » vont plutôt renforcir le sentiment de honte et d’isolement, alors qu’on remet en doute notre souffrance et on l’entretient. Aidons-nous dans cette lutte vers l’acceptation en entendant la souffrance de tous face à leur corps. Peu importe notre apparence, la pression sociale et les messages sont les mêmes. Ce cri d’alarme constant, cette petite voix culpabilisante quand on mange un repas considéré comme « cheat », quand on magasine et que les coupes des vêtements ne nous avantagent pas ou que la lettre sur le morceau nous fait sentir horrible. On sait qu’il faut s’aimer tel qu’on est, mais le « body positivity » c’est d’abord d’accepter et d’accueillir chaque petit combat personnel sur l’apparence physique de chacun.e. En acceptant que personne n’est parfait, se soutenir dans nos imperfections est un bon départ! #sexomclove

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C’est un compte géré par deux sexologues-psychothérapeutes de chez nous, alors je ne pouvais pas passer à côté! Le contenu est accessible, ludique tout en restant scientifiquement rigoureux.

Le plus grand bénéfice de suivre des sexologues québécoises réside dans le fait que nous sommes toutes régies par un ordre professionnel qui fait en sorte que quiconque porte le titre réservé de sexologue au Québec ne publiera pas un texte sans référence scientifique avec un titre sensationnaliste-clickbait. Pas de fake news ici, assuré, garanti.

@SilvyKhoucasian

Elle est une relationship coach américaine. Elle travaille avec la théorie de l’attachement mentionnée plus haut et elle a le mérite de souvent citer ses sources.

Par contre, les professionnels aux États-Unis en counseling et en santé mentale ne sont pas tous régis par un ordre professionnel comme le sont les sexologues (et les psychologues) ici, au Québec.

Concrètement, ça veut dire que pour certaines professions (comme les relationship coachs), n’importe qui pourrait s’autoproclamer coach de relations et publier des informations sur Instagram. Ceci est un point à garder en tête pour toutes les prochaines recommandations.

@LisaOliveraTherapy

 

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Ses citations nous rappellent l’importance de s’accepter et de ne pas être trop dur.e envers soi-même. Ses graphiques présentent des informations faciles à digérer. Rien à redire.

@The.Holistic.Psychologist

Elle est une psychologue avec un PhD. Le contenu de ce compte présente beaucoup de théories intéressantes…sans citer les sources. Dommage! Ceci est un bel exemple de ce que je tente d’expliquer: elle allie souvent thérapie avec spiritualité, chose qui serait condamnée ici par des ordres professionnels dû à un manque de rigueur scientifique.

Le fait qu’elle ait un PhD lui donne beaucoup de crédibilité auprès de la population générale, qui pourrait avoir tendance à lire ce qu’elle publie sans réfuter les idées.

Un thème intéressant qui revient souvent dans ce compte est l’influence des parents dans nos relations et nos mécanismes en tant qu’adulte.

@DrLaurenFogelMersy

Rien à redire sur elle! Elle travaille avec les outils de Gottman, un chercheur éminent dans le domaine de la thérapie de couple, et elle cite ses sources! À ne pas manquer.

@les3sex

 

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Le dernier et non le moindre, Les 3 Sex n’est pas un compte de thérapeute en tant que tel, mais de Québécoises en sexologie. Pssst avez-vous lu ma première chronique, où j’explique que les sexologues ne font pas toutes de la relation d’aide en bureau privé? Ce compte promeut la santé sexuelle et a pour but de nous sensibiliser aux enjeux sexologiques dans une optique d’amélioration des droits sexuels. Dit autrement, ce compte aborde des sujets reliés à la sexualité – domaine plus vaste que la thérapie – pertinents en contexte québécois.

 

Le gros bémol concernant ces comptes de thérapeutes est que ça ne remplace pas un suivi thérapeutique. Les gens qui viennent me consulter, s’ils pouvaient simplement lire des citations et des one-liners qui leur donnent une sensation « eurêka! », ils le feraient. Tout le monde ferait ça. En effet, la citation inspirante sur Instagram peut être le début d’une réflexion, mais le vrai chemin se fait dans mon bureau (ou celui de votre thérapeute). Rien ne peut remplacer le travail personnel que vous ferez en thérapie.

Par contre, dans un monde où les services psychologiques et sexologiques ne sont pas couverts pour tous, il est compréhensible que beaucoup d’entre nous se tournent vers ces contenus gratuits. Encore une fois, je dois rappeler que ces contenus peuvent inspirer, mais qu’il ne sont en aucun cas un remplacement efficace d’une démarche avec un.e professionel.le.

De plus, ces comptes faciles d’accès contribuent à perpétuer l’idée qu’une relation d’aide consiste « juste » à obtenir des conseils ou des théories à appliquer. Si c’était le cas, j’aurais écrit un livre avec les recettes relationnelles gagnantes depuis longtemps! La réalité, c’est que le mot « relation » dans l’expression « relation d’aide » est primordial: c’est par une relation établie avec un.e professionnel.le dans le cadre d’un suivi thérapeutique que nous pouvons guérir et cicatriser nos blessures.

Bref, les comptes Instagram que je vous suggère de suivre sont excellents, mais c’est tout de même important de demeurer critique face à ce que vous trouverez sur le web: prenez ces conseils avec un grain de sel. L’essentiel est que ces comptes sèment parfois une graine de réflexion en nous…

 

On se retrouve pour une prochaine chronique sexologique bientôt?

 

Kanica, l’auteure de ce texte, est sexologue; le saviez-vous?

N’hésitez pas lui écrire via la page Facebook Le sofa sexologique pour lui dire quels sujets vous aimeriez qu’elle aborde prochainement. Elle attend vos suggestions!

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