20 styles inspirés par la musique, pas par les magazines

Nous avons tous vu l’uniforme punk: une veste déchirée, des bottes éraflées et des épingles à nourrice utilisées non pas comme des outils mais comme des décorations. Ceux qui arboraient ce style compensaient leur manque d’argent par leur attitude. Mais qui n’a jamais vu une boucle d’oreille à épingle à nourrice et n’a jamais ressenti l’impact durable des Sex Pistols?

Seattle nous a donné des chemises à carreaux superposées à des tee-shirts, des Doc Martens et des jeans qui se coinçaient sous les talons de nos chaussures. Ce style était chiné et surdimensionné, mais il transcendait d’une manière ou d’une autre la tenue de tous les jours pour devenir de la haute couture. Nirvana ne s’est pas habillé pour Vogue, c’est Vogue qui a imité Nirvana.

Nous avons tous vu les lourdes chaînes scintiller sous les lumières de la scène, les survêtements Adidas et les chapeaux Kangol inclinés à l’angle parfait. Les premiers jours du hip-hop ont été marqués par un mélange de musique et d’apparat. Il n’était même pas nécessaire de voir les artistes pour imaginer parfaitement ce qu’ils portaient.

Si vous êtes entré dans un club enfumé dans les années 1940, vous avez remarqué que tout le monde avait l’air assez élégant pour couper du verre avec ses costumes zoot, ses chapeaux à larges bords et ses chaussures cirées. Avec le jazz, s’habiller est redevenu cool, non seulement pour les réceptions officielles, mais aussi pour les soirées de solos de saxophone.

The Cure, Siouxsie and the Banshees et Bauhaus sont les précurseurs de ce style. Leur musique était lunatique et leur garde-robe était à l’avenant. Avec leurs gants en dentelle noire, leur eye-liner épais et leurs vestes en velours, ils avaient l’air d’appartenir à une race d’aristocrates vampires. C’était sombrement exagéré, et c’était le but.

Les cheveux lisses à la pommade, les jeans à revers et les vestes en cuir étaient les accessoires de ce look. Elvis a rendu ce look célèbre, mais les jeunes du quartier l’ont entretenu, faisant tourner les moteurs et s’appuyant sur les murs des restaurants comme s’ils n’en avaient rien à faire. La musique était forte, mais les tenues l’étaient encore plus.

Il ne s’agit pas du spectacle de Nashville d’aujourd’hui, constellé de strass, mais de la version countryfolk, plus simple, qui mettait l’accent sur le denim, les bottes de cuir usagées et les chapeaux bas. La musique parlait de la vie à la campagne et les vêtements reflétaient l’essence du mode de vie des éleveurs.

Les lumières scintillantes des boules disco nécessitaient des tenues tout aussi voyantes. Danser sur cette musique avec autre chose que des pantalons à clochettes, des chemises à paillettes et des cols assez larges pour servir de voiles, c’était presque un mauvais service à rendre. Ces tenues étaient faites pour capter la lumière lorsque vous tourniez sous elle.

Avec ses carreaux noirs et blancs, ses chapeaux de porc et ses fines cravates, le look associé à ce genre était aussi vif et décalé que les cuivres qui l’animaient. Aujourd’hui encore, la vue de Vans à carreaux est un clin d’œil discret au rythme enjoué du ska.

Autre classique, la simple évocation du heavy metal évoque l’archétype de la tenue: vestes en cuir ornées des logos du groupe, chaînes et jeans déchirés. Il ne faut pas non plus oublier les cheveux longs qui se balancent sur les fronts en sueur. Le style de l’ère Metallica était bruyant avant même que les amplis ne soient allumés.

La musique véhiculait des messages de paix et de résistance, et les couleurs vous disaient exactement d’où ils venaient avec leurs tricots, leurs chemises amples et leurs dreadlocks. Le look reggae a dépassé les frontières de la Jamaïque et s’est installé dans tous les cafés des villes universitaires où quelqu’un fredonne les airs de Bob Marley sous l’effet de son souffle.

Blur et Oasis ne se battaient pas seulement sur les palmarès; leur influence se manifestait par des vestes décontractées, des baskets Adidas et des cheveux hirsutes qui n’avaient pas été coiffés depuis des jours. C’était le streetwear britannique avant même que le streetwear ne fasse partie de notre vocabulaire de la mode.

La rave, ce n’est pas seulement de la musique, c’est aussi un kaléidoscope que les gens se mettent sur le corps. Les raveurs portaient des pantalons amples, assez larges pour trébucher, et des perles de couleur bonbon empilées sur les poignets. Les accessoires comprenaient des bâtons lumineux, des chapeaux à godets et des vêtements qui brillaient sous la lumière UV.

Avec ses guitares acoustiques, ses chansons contestataires, ses pantalons et ses sandales, le folk revival des années 1960 semblait tout droit sorti d’une cour de récréation, ce qui était souvent le cas. Ici, le style n’est pas une question d’impression, mais d’authenticité et de puissance du lyrisme.

Les Talking Heads portaient des costumes surdimensionnés, tandis que Devo arborait des dômes d’énergie rouges en plastique en guise de chapeau. La nouvelle vague n’était pas un look unique, mais une expérience ludique entre artistes qui utilisaient un mélange de maquillage brillant et de tenues excentriques qui remettaient en question le statu quo.

Pensez aux tissus métalliques, aux vestes à épaulettes et aux lunettes de soleil portées sans complexe à l’intérieur. Des groupes comme Duran Duran et Depeche Mode ne se contentaient pas de se produire; ils présentaient leur vision du futur, imprégnée de néons, en se penchant sur le gel capillaire, le cuir brillant et les couleurs qui auraient été à leur place sur le plateau de Blade Runner.

Avant d’être romancés, les musiciens de blues jouaient en chemise de travail, en salopette, bref, en tenue de tous les jours. Au fil du temps, cette même esthétique discrète est devenue emblématique: vestes en jean, bottes, chapeaux inclinés contre le soleil du Mississippi. La musique profane et le look qui l’accompagne sont nés du même terreau.

Avec leurs vestes en velours côtelé, leurs pulls ironiques et leurs robes qui semblaient sorties de l’armoire de grand-mère, des groupes comme The Strokes ou Modest Mouse ont veillé à ce que leurs tenues reflètent leur musique de pacotille. Leur sens de la mode assemblé dans des magasins de seconde main a inspiré une génération à construire sa garde-robe à partir de vêtements achetés chez Goodwill.

Les figures de proue de ce genre personnifient l’esthétique de l’effondrement avec leur frange tombante couvrant un œil, leurs ceintures cloutées et leurs sweats noirs zippés jusqu’en haut au cœur de l’été. L’Emo diffusait le tumulte interne de l’angoisse adolescente par le biais de la musique et de l’eye-liner sombre.

Le funk était audacieux et sans complexe, avec ses motifs qui s’entrechoquaient, ses combinaisons de couleurs insensées et ses chemises déboutonnées jusqu’à la poitrine. La musique était pleine de basses et les vêtements s’accordaient avec les styles exagérés.