20 étranges superstitions en matière de mode

Les esprits maléfiques s’enfuient lorsqu’ils sont confrontés à un tissu cramoisi, selon l’ancienne sagesse chinoise. Cette puissante croyance a fait du rouge la couleur nuptiale par excellence dans toute l’Asie, où le blanc était traditionnellement réservé au deuil. Les robes rouges sont également considérées comme un symbole de fortune conjugale.

La mort tragique de Molière, alors qu’il jouait dans un costume jaune, a maudit à jamais cette couleur dans les cercles théâtraux français. Les Européens du Moyen Âge associaient les teintes dorées à la jalousie et à la trahison. Les acteurs évitaient donc les tissus jaunes par crainte de voir leur carrière détruite. Pourtant, l’Asie porte le jaune comme symbole de la prospérité impériale.

De nombreuses croyances traditionnelles veulent que le fait de mettre la chaussure droite avant la gauche porte chance, tandis que commencer par la gauche est considéré comme malheureux. Par exemple, les Romains de l’Antiquité pensaient que le fait de mettre la chaussure gauche en premier conduisait à des problèmes ou à un danger.

La mort frappe à votre porte lorsque le chapeau touche les draps, murmurent encore aujourd’hui les grands-mères italiennes. Dans les loges de théâtre, les chapeaux sont strictement interdits sur les lits, les stylistes qualifiant les violations de « malédiction de la garde-robe » qui condamne les productions. Cette superstition est née des associations funéraires, où les chapeaux symbolisaient la mortalité.

Les épouses de l’époque victorienne évitaient de porter des bijoux en perles, car elles pensaient que ces pierres précieuses de l’océan risquaient de briser le cœur de leur mariage. Un vieux mythe grec raconte que les perles ont été formées par les larmes d’Aphrodite, ce qui les associe à un sentiment de tristesse.

L’arrière est l’avant lorsque la chance se fait rare. Les pêcheurs écossais retournaient leur chemise avant de prendre la mer, persuadés que cette simple astuce leur garantissait un passage en toute sécurité dans les mers déchaînées. Le folklore européen prétendait que les vêtements à l’envers pouvaient détourner le mauvais œil et altérer la chance.

La littérature a détruit toute une industrie de pierres précieuses du jour au lendemain. Le roman de Sir Walter Scott, Anne de Geierstein, qualifiait les opales de présages de mort. Il a déclenché une panique générale en Europe parmi les amateurs de bijoux. La reine Victoria s’est défendue en offrant des pièces d’opale dans tout son empire. Par ailleurs, les joailliers du XXe siècle ont lancé des campagnes désespérées.

La mort rôdait dans les salles de bal de l’époque victorienne, cachée dans des tissus émeraude chatoyants qui étincelaient grâce à des teintures à l’arsenic. Cette toxicité littérale est à l’origine de la réputation maudite de la couleur verte auprès des acteurs médiévaux. Ils craignaient que les costumes verdoyants n’invoquent des fées malicieuses pour saboter les représentations.

Les ténèbres peuvent transformer d’innocents travaux d’aiguille en combat spirituel. Les couturières d’Europe de l’Est refusaient de coudre à minuit, convaincues que leur fil emprisonnerait les âmes dans les fibres du tissu. Les tailleurs considéraient également que se piquer les doigts pendant le travail de nuit était une invitation directe aux mauvais présages. L’éclairage électrique a progressivement mis fin à cette situation.

La superstition maritime renverse complètement le folklore félin. Alors que l’Europe médiévale considérait les chats noirs comme des symboles de sorcellerie dignes de crainte, les marins chérissaient les charmes félins comme une protection océanique contre les tempêtes et la noyade. La culture japonaise, quant à elle, célèbre ces créatures comme des aimants à amour.

Sept années de malheur attendent toute personne qui brise du verre lors de la retouche d’un vêtement. Les croyances romaines sur le reflet de l’âme sont à l’origine de cette superstition qui hante encore les boutiques et les cabines d’essayage modernes. De nombreuses cultures considèrent les miroirs comme des pièges à esprits, ce qui incite les tailleurs prudents à recouvrir les surfaces réfléchissantes.

Les fermetures de mode mêlent de manière intéressante les mathématiques et la mythologie. Les tailleurs européens utilisaient des boutons décoratifs pour remédier à la malchance liée aux nombres impairs, tandis que les jeunes mariées comptaient soigneusement les boutons de leur robe avant le grand moment. Même les uniformes militaires s’en tenaient à un nombre précis de boutons.

Selon une sagesse chinoise vieille de plusieurs siècles et qui perdure aujourd’hui, l’infidélité se manifeste par la couleur du couvre-chef. L’expression « porter un chapeau vert » reste l’argot mandarin pour désigner le cocuage. Elle remonte aux criminels de la dynastie Yuan dont les familles portaient cet identifiant honteux.

Les lames tranchantes peuvent abîmer les vêtements neufs si elles ne sont pas manipulées avec soin. Les couturières européennes ont mis au point des rituels de rangement élaborés afin d’éviter que leurs outils de coupe n’entrent en contact avec le tissu neuf. Elles pensaient que ce contact porterait définitivement atteinte à la chance du porteur. Les chutes accidentelles de ciseaux pendant les séances de couture provoquaient la panique.

La gravité devient prophétie lorsque le couvre-chef abandonne son porteur de manière inattendue. La société victorienne craignait les accidents de chapeau en public, interprétant les coiffes emportées par le vent comme des prédictions fatales exigeant une action immédiate. Les cow-boys considéraient également les chapeaux tombés comme des avertissements de trahison de la part de leurs alliés de confiance.

Les sociétés anciennes affirmaient avec une ferme certitude que l’énergie est transmise par les métaux précieux et les pierres précieuses. On disait que les bijoux empruntés absorbaient le karma de leurs anciens propriétaires, ce qui permettait à ceux qui les portaient d’acquérir les peines d’inconnus en plus de leur beauté éphémère.

À l’approche de la nouvelle année, tout dépend de ce que l’on porte pour apporter de bonnes vibrations. Au Brésil, les gens portent des vêtements blancs pour promouvoir la paix. Par ailleurs, en Italie, il faut porter des sous-vêtements rouges pour porter chance et amour.

Pendant longtemps, d’étranges croyances ont entouré le fait d’offrir des gants en cadeau en Europe. Les amoureux évitaient souvent cette pratique, car ils pensaient que cela signifiait qu’ils allaient se séparer ou avoir le cœur brisé. Pour éviter cela, les gens ont commencé à donner des pièces de monnaie en échange.

Les rituels de la mort ont contaminé à jamais le placement quotidien des chaussures dans les foyers britanniques. Les chaussures des personnes décédées étaient traditionnellement exposées sur les tables pendant les préparatifs des funérailles. Cela a créé des tabous durables autour de ce geste apparemment innocent. Saviez-vous que les artistes de théâtre évitent de placer leurs chaussures dans les coulisses?

Les couleurs jouent un rôle important dans la manière dont les différentes cultures expriment le deuil. En Occident, le noir est la couleur par excellence du deuil depuis le XIVe siècle. En revanche, en Thaïlande, le violet est la couleur du deuil d’un être cher devenu veuf.