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«Les femmes existent ailleurs que dans votre regard»
Crédit: «Une femme qui émet une opinion n'attend pas forcément d'être validée ou applaudie par un garçon.»

Alors qu’un nouveau mouvement social prend de l’ampleur, Rosalie Bonenfant a pris le temps de remettre les pendules à l’heure quant aux intentions que certaines personnes prêtent aux femmes, sans fondement.

C’est à la suite de commentaires non sollicités à saveur misogyne sous une publication de Léa Clermont-Dion sur le réseau social X que le ton est monté. Elle a profité de la situation pour partager quelques captures d’écran dans un carrousel de photos sur son compte Instagram.

Les commentaires étaient sous sa photo professionnelle d’autrice. Sur celle-ci, elle fait face à l’objectif, a les lèvres entrouvertes et la tête penchée sur le côté. Cette pose a suffi pour que plusieurs hommes lui prêtent des intentions séductrices, une sorte d’invitation sexuelle quelconque.

Saisissant la balle au bond, Rosalie Bonenfant a rappelé à tous que «les femmes existent ailleurs que dans votre regard», en parlant des hommes.

«Une femme qui correspond aux standards de beauté occidentaux n’est pas forcément plus séductrice que les autres juste parce que vous vous sentez peut-être séduits en la regardant. De la même façon, une femme grosse ne fait pas forcément la promotion de l’obésité ni ne maudit forcément la minceur en existant simplement dans un corps gros. Une femme instruite qui affirme ses convictions n’est pas forcément plus prude ou moins sexuelle qu’une autre simplement parce que vous n’avez pas appris à désirer un être insoumis. Une femme qui émet une opinion n’attend pas forcément d’être validée ou applaudie par un garçon. (…) Il est temps de commencer à concevoir que les femmes existent ailleurs que dans votre regard.»

Elle poursuit dans son carrousel Instagram:

«Ce que vous ressentez face à nous ne nous regarde pas et ne nous intéresse pas. Nous n’aurons certainement pas besoin de vos lignes de conduite pour circonscrire nos façons d’agir. Nous avons confiance en nous au point de sortir des essais brillants et d’assumer que le public ne sera pas découragé de nous lire si nous avons en plus le culot d’être jolie. (…) Ceci dit, ne vous en faites pas trop avec ça, quand on vous varlope, c’est toujours avec la bouche ouverte et la tête penchée, au cas où vous nous apercevriez.»

Ces dernières paroles, sur une note à la fois amusante et provocatrice, font référence au mouvement #boucheouverte lancé sur les réseaux sociaux.

Ce mouvement s’est répandu comme une traînée de poudre dans le paysage médiatique québécois. Plusieurs personnalités publiques et même des citoyens ont publié une photo avec le hashtag #boucheouverte en soutien à Léa Clermont-Dion et pour démontrer l’absurdité des commentaires misogynes.

Bien que cela puisse sembler banal, comme il s’agit de commentaires faits sur le web, c’est tout, sauf banal. Les femmes, connues ou non, sont souvent la cible de commentaires misogynes et c’est une attaque directe aux droits universels qui, nous le rappelons, stipulent clairement que tout le monde a le droit de vivre libéré de toute violence et discrimination.

Sur ce, nous vous invitons à participer au mouvement en prenant un cliché de vous avec la bouche ouverte et la tête sur le côté, parce que, non, ce n’est pas une invitation séductrice.

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