Malgré les perpétuelles interventions, les dénonciations à découvert en stories et les reportages sur le sujet, force est d’admettre que plusieurs personnes n’ont toujours pas appris à se comporter avec civisme sur Internet. Ces gens se cachent derrière leur écran pour se permettre des commentaires, voire des insultes très violentes et sans retenue qu’ils ne feraient pas en personne. Et les personnalités connues sont des victimes faciles pour ces trolls qui sévissent sans vergogne sur les réseaux sociaux. Les femmes sont des cibles de choix pour eux, n’hésitant pas à s’en donner à cœur joie pour les rabaisser gratuitement.
Geneviève Pettersen en a donné un bon exemple récemment lors d’une de ses chroniques au 98,5 FM. L’autrice et amoureuse de Pierre-Yves McSween a partagé un des pires messages qu’elle a reçu à la suite d’un segment où Frédéric Labelle et elle discutaient de la décision de la mairesse de Montréal Valérie Plante de bloquer les commentaires sur certaines plateformes.
Geneviève poursuit son intervention en lisant un message qu’elle a reçu sur Facebook. Elle met d’abord en garde les auditeurs avant de débuter et nous faisons de même. Les prochains passages pourraient en choquer certains.
«Et là je m’excuse, auditeurs, auditrices, c’est très très cru et ça m’a pris deux jours m’en remettre. C’est pas une joke. T’es une est* de grosse c*nne, je te souhaite la mort ma vieille t*rche sale. Tu ne mérites rien de ce que tu as. Tu devrais fermer ton est* de grande gueule sale et laide. Je peux pas croire que tu te donnes le droit de parler. Je te souhaite de te faire battre jusqu’à la mort vieille cruche. Comment oses-tu parler quand tu n’es qu’une c*nne? (…) Le karma va te rattraper et je t’espère le pire du pire du mal. Je veux te voir écraser par un camion de poubelle et te voir te faire battre des milliers de fois, comme d’après toi, une fois c’est pas assez. Je te souhaite de te faire v**ler jusqu’à ta mort (…)».
Son coanimateur lui demande alors si elle a porté plainte, ce à quoi elle a répondu qu’elle a arrêté de le faire, mais que oui, c’était bel et bien le type de message pour lequel elle aurait pu aller voir la police.
Voici l’intégralité du message en question:
Certaines personnalités ont réagi à la publication de l’animatrice, comme Kim Lizotte et Manal Drissi, en partageant à leur tour leur point de vue sur la violence des commentaires et des messages en ligne.
Kim a partagé le segment audio de Geneviève, accompagné d’une capture d’écran d’un commentaire reçu sous une de ses vidéos. On peut y lire: «Méchante cr*ss de folle! Elle connaît f*ck all. C’est une wannabe humoriste. Sors de ta chambre d’écho est* de folle. Personne pense ce que tu dis! Ast* de folle du cal*ce».
Afin de soutenir les femmes victimes de cette méchanceté gratuite, elle soulève une question simple: Mais pourquoi?
«En soutien à toutes les femmes de la sphère publique qui le vivent régulièrement. C’est normalisé, banalisé, mais c’est ça. On tolère et on continue. Mais pourquoi?», se questionne-t-elle à propos de la violence vécue sur diverses plateformes qui, vraisemblablement, n’arrivent pas à filtrer les agressions.
À son tour, Manal Drissi a soulevé la problématique. Elle est revenue sur sa plus récente expérience sur Facebook, au dévoilement de la bande-annonce d’un projet en collaboration avec Gabrielle Lisa Collard.
Ce simple dévoilement de sa série en développement a provoqué une vague de commentaires méchants sur Facebook. En réaction à ces derniers et à la publication de Geneviève, elle a tenu à rappeler ce qu’implique être une femme ou un individu marginalisé dans la sphère publique. La mairesse de l’arrondissement Côte-des-Neige–Notre-Dame-de-Grâce, Gracia Kasoki Katahwa, en sait également quelque chose.
À titre informatif, voici une mise en contexte de ce qu’a vécu la mairesse de l’arrondissement montréalais:
Tout ça se déroule au ici, au Québec, mais sachez que cette misogynie est présente partout ailleurs. Afin de vous informer et de prendre conscience de l’ampleur des dégâts qu’elle cause, nous vous invitons à visionner le documentaire Je vous salue salope de Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist.