Aujourd’hui, j’écris un billet un peu différent de ce à quoi je suis moi-même habituée. J’écris à toi, avec qui je me suis chicanée. Cinq ans d’amitié se sont terminés un peu durement. Après un petit froid de quelques jours et la fameuse soirée qui a fini en larmes de part et d’autre, nous avons toutes deux compris ce qui venait de se passer.
J’ai envie de t’écrire parce que je n’ai plus rien à dire. Nous nous sommes dit vraiment beaucoup d’affaires en 5 ans. Tu es sûrement la personne qui me connaît le plus, pour le meilleur et pour le pire, comme ils disent. Ce qui s’est dit il y a quelques mois, je ne le regrette pas. C’est une réalité qu’il faut comprendre; nous avons chacune nos opinions et nos valeurs. On change avec le temps. Parfois, ces changements font que nous ne nous sommes plus compatibles.
Je ne regrette pas ce que j’ai dit. Peut-être un peu la façon dont cela a été fait. Nous avons toutes deux parlé sous l’effet de la colère. Te connaissant, je sais bien que tu le comprends autant que moi je le comprends. Nos mots n’étaient pas aussi pesés qu’ils auraient dû l’être. Nos langues n’ont pas tourné 5 fois dans nos bouches. Non, au contraire, nos langues se sont trop facilement déliées après les semaines de frustration. Donc, je ne regrette pas ce que j’ai dit.
Sache que je ne suis pas fâchée. Je comprends ce que tu m’as reproché. Je ne l’accepte pas vraiment comme étant réel ou justifié, mais je pense t’avoir entendu. Je suis certaine que ce sentiment est réciproque. Comme je disais, c’est une question de valeurs et de point de vue. Je pense que maintenant, on s’en fout un peu, qui a eu raison, qui a eu tort; on a gagné et on a perdu en même temps. Une dernière chose qu’on a faite ensemble. Ça, et arrêter de se parler.
Je suis triste. J’ai perdu ma confidente de plusieurs de mes aveux, ma partenaire qui m’accompagnait dans mes péripéties plus ou moins palpitantes. Je n’ai plus ma principale récipiendaire de mes selfies pas trop beaux, la créatrice qui m’accompagnait dans mes envolées lyriques sur les sujets d’actualité. Je suis vraiment triste. J’ai un vide dans la poitrine. Je m’ennuie de toi.
Sauf que mes émotions sont temporaires. Je vais aller mieux. Je dois juste me donner du temps. Notre amitié maintenant terminée, je me rends compte que c’était pour le mieux. Ça arrive tsé. Depuis les dernières semaines, je sens comme un poids levé de sur mes épaules. Je ne sais pas quand notre amitié est devenue difficile pour moi, mais ça faisait déjà un certain temps pour que je ne m’en rende plus compte. Est-ce que toi aussi, tu le sens, ce même poids qui s’est enfin retiré?
Je ne te souhaite que du bon. J’ai beaucoup de respect pour toi, pour la femme absolument extraordinaire que tu es. Tu mérites du bon. Je mérite aussi du bon. Nous n’étions plus cela l’une pour l’autre. J’espère, mais je sais aussi, que tu vas aller au bout de tes rêves, passions et bonheurs de la vie.
Je ne sais pas ce que le futur me réserve, à moi, à toi, à nous. Allons-nous nous réconcilier? Peut-être. Pas avant un certain temps. Et c’est correct. Je suis triste et ça aussi c’est correct.
Merci pour les beaux souvenirs,
Avec toute ma gratitude.
Note de l’auteure: J’ai demandé la permission à la personne concernée avant de publier ce texte.