Le texte suivant se veut une réflexion personnelle et non pas une prise de position sur la situation actuelle. Au moment où j’écris ces lignes, le Québec a décrété qu’à 20h00, quotidiennement, tout le monde doit être rentré chez soi, sauf pour raison considérée essentielle (comme le travail, par exemple) afin de gérer la pandémie. Je ne suis pas ici pour questionner cette décision.
Ça fait presque 6 ans que je suis célibataire. Normalement, en temps hors-Covid, je fréquente quelqu’un pendant quelques mois, puis ça ne fonctionne pas, je me retrouve seule quelques semaines ou quelques mois mois et je rencontre quelqu’un d’autre.
Normalement, hors-Covid, je prends un verre dans un bar avec quelqu’un. L’alcool me monte un peu au cerveau, nous rions, passons un bon moment. Normalement, hors-Covid, je me permets de rencontrer 2-3-4-5 personnes la même semaine, voire la même journée. Je ne me pose pas de question, je fais attention si j’ai des rapports sexuels et c’est tout!
Mais depuis presqu’un an, « normalement » n’existe plus. Mes dates sont devenues des pique-niques dans les parcs où chacun amène son breuvage l’été lorsque c’est permis. C’est un pensez-y bien à chaque rapprochement que j’ai et avant même de connaître la personne, je lui sers un interrogatoire pour connaître ses contacts.
Dernièrement, les temps se sont faits plus sombres. Marcher dehors en novembre et en décembre est devenu une activité moins agréable. Quand on habite seul.e, on a le droit de recevoir une personne. Il m’est donc arrivé de recevoir une date chez moi après une marche de quelques heures qui était agréable. Il nous est arrivé d’étirer la soirée jusqu’aux petites heures sans que l’autre ne reste dormir. Parfois, simplement sur un ton amical et jovial, en maintenant une distance de 2 mètres. Parfois, avec plus de proximité et une envie de se revoir.
Et là, vient le couvre-feu. Et, de grâce, l’objectif ici n’est pas d’interpréter la loi à notre façon, mais bien de me confier à vous. J’ai deux choix quand une marche extérieure à deux mètres se passe bien. Inviter l’autre chez moi et espérer que ça se termine avant 19h30, voir 19h00 dépendant d’où il habite. Ou assumer que je garde un parfait inconnu à coucher! Vous comprenez un peu où je vais avec ça?
Je sais qu’on doit réduire nos contacts, faire des efforts, etc. Mais je sais aussi qu’il y a un an, quand je partais en date, je m’assurais d’être dans un lieu public, d’avertir une amie de mon emplacement et de la tenir informée de l’évolution pour assurer ma sécurité. Et là, notre seule façon, à moi et mon horloge biologique de dater (parce que j’ai 30 ans et je ne veux pas nécessairement faire des enfants à un homme que je connais depuis 6 mois; je veux prendre le temps de développer une relation de plusieurs années avant de fonder une famille), c’est de défier toutes mes anciennes règles établies pour ma sécurité.
Ne vous inquiétez pas, j’ai trouvé des options. Si, vous aussi, vous avez un peu peur, j’avoue que les appels vidéo et les conversations téléphoniques régulières, sur plusieurs semaines, sont très intéressants. Moi qui rarement, avant la pandémie, acceptais de discuter au téléphone avant la première date, je me le permets maintenant à plusieurs reprises; on apprend à connaître l’autre à plusieurs niveaux, disons!
Un autre avantage, c’est que tous les hommes sont sur les applications de rencontre. Le buffet est donc pas mal plus intéressant qu’avant. Et puis, on a quoi d’autre à faire, après 20h00, que de swipper toute la soirée?
Quels sont vos trucs pour dater de manière sécuritaire pendant la pandémie?
Pour plus de détails sur les activités permises pendant le confinement du Québec et l’instauration du couvre-feu, visitez le site du gouvernement du Québec.