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Définir le genre selon les organes génitaux n’est pas basé sur la science
Crédit: Unsplash

L’auteure détient un baccalauréat en sciences biologiques à l’Université de Montréal. 

 

Le 23 juin, Nassira Belloula a publié un article dans Le Devoir où elle affirme que « les droits des transgenres doivent être clarifiés ». Dans son texte, elle nie carrément la réalité des personnes trans. Elle décrit les femmes trans comme « des hommes transformés en femmes » et les hommes trans comme des « femmes transformées en hommes ». 

Une opinion qui n’est pas fondée sur les faits scientifiques 

Définir le genre d’une personne uniquement en fonction de ses organes génitaux n’est pas basé  sur la science, comme en témoigne cet éditorial publié dans la très prestigieuse revue scientifique Nature

Selon le consensus scientifique actuel, le genre est une construction sociale. Il ne dépend pas de la biologie, mais plutôt d’une multitude de facteurs sociaux et environnementaux. Le genre n’est pas binaire et plusieurs personnes ne se retrouvent pas dans les catégories « homme » et « femme » définies par la société.  

Le sexe, non plus, n’est pas binaire.  Il y a des personnes XY qui naissent avec un vagin parce qu’elles ont une insensibilité aux androgènes. Il ya des personnes XX qui naissent avec un pénis, car elles ont le gène SRY (responsable du développement des organes génitaux dits « masculins ») situé sur un des 2 chromosomes X. Il existe aussi des personnes X0, XXY, XXXY, etc.  

Il y a aussi des milliers d’enfants intersexes qui naissent avec des organes génitaux des deux sexes. Mais on les invisibilise en les opérant sans leur consentement pour qu’ils aient une apparence conforme à un des 2 genres binaires définis par la société. Il s’agit du genre que les médecins ont déterminé à la place de l’enfant en se basant sur la longueur de son « pénis ».         

Des propos qui ont un impact sur la communauté trans 

Les femmes trans sont des femmes, les hommes trans sont des hommes et les personnes non-binaires sont valides. Nier nos identités trans relève non seulement de l’ignorance, mais cela a également un énorme impact sur la santé mentale des personnes trans. Saviez-vous que 70 % des personnes trans ont commis une tentative de suicide au cours de leur vie?   

Nos droits ne doivent pas « être clarifiés ». Ils doivent être respectés, comme ceux de toute autre personne, d’ailleurs. Cela débute, entre autres, par le fait de ne pas avoir à constamment débattre de son identité à cause des gens qui cherchent à tout prix à nous invalider. 

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