Je suis dans la vingtaine. J’ai la vie devant moi. C’est quand même très long « la vie ». J’ai un peu peur quand je le dis de cette façon-là. Je suis certaine que je ne suis pas la seule. Pleins de questions me viennent constamment à l’esprit quand je pense au futur. Est-ce que je veux une maison? Est-ce que je veux des enfants? Où est-ce que je vais vivre? Est-ce que je vais avoir deux ou trois chats?
Une question qui revient souvent est celle quant à mon futur emploi. J’ai beaucoup de difficulté à savoir ce que j’aime parce que j’ai l’impression de tout aimer. La pandémie a amplifié l’écho de ces questions qui résonnent dans mon crâne. J’ai eu trop de temps pour réfléchir. C’est bien de réfléchir, de prendre le temps de le faire. Du moins, c’est ça qu’on me dit souvent. Le problème est que moi, je n’ai jamais pris le temps de réfléchir. Les fois où je l’ai faite, j’ai soit pleuré, soit j’ai décidé d’aller faire une autre activité plus proactive. Une activité qui garde mon esprit bien occupée. #J’aiGraduéEnÉvitement
C’est lors d’un après-midi de défilage de fil d’actualité Facebook que je suis tombée sur une publication de mon université qui me rappelait que j’avais accès à plusieurs services gratuitement en tout temps, mais surtout en ces temps de confinement. L’un de ces services était celui d’une rencontre avec un.e conseiller.ère en orientation.
« Pfff. J’en ai fait des tests de personnalité en secondaire 5. Je me connais assez bien. Je sais même mes quatre lettres du test MBTI » me suis-je dit en continuant de m’occuper l’esprit avec les publications un peu ennuyantes de mon réseau Facebook. #SorryNotSorry
« Non, mais pour vrai, ce n’est pas une autre personne que moi qui va pouvoir me dire ce que j’aime ou ce que je devrais devenir plus tard! »
Bref, j’ai rempli le petit formulaire pour avoir un rendez-vous et trois jours plus tard, je me faisais appeler par une conseillère. J’adore mon expérience jusqu’à présent! Nous avons eu trois rencontres, et j’attends avec impatience la quatrième.
J’ai beaucoup discuté de moi, de mon passé, puis de ma raison pour consulter. J’ai, oui, complété un test… Sauf que c’était plus un document de réflexion guidé où j’ai répondu à des questions à courtes, moyennes et longues réponses. De ces réponses, ma conseillère et moi avons discuté des différents intérêts que j’avais, ainsi que de ceux que je semblais avoir, sans le savoir!
Je pensais vraiment me connaître. J’ai réalisé, au cours des dernières semaines, que certaines facettes de moi me sont complètement inconnues. Dans nos rencontres, j’ai aussi pu comprendre d’où me venaient certains intérêts. Ça a été un beau voyage intérieur. Je ne dirais pas que c’était facile; comme j’ai mentionné, je n’ai jamais vraiment pris le temps de pousser mes réflexions suite aux premiers relents de stress que créaient ces pensées. J’ai beaucoup appris sur moi, mais aussi sur le processus d’orientation en général. Jusqu’à présent, voici les trois plus grandes leçons que j’espère retenir de mon expérience.
- Nos intérêts vont se modifier avec le temps; et notre emploi aussi. On ne choisit pas un emploi pour la vie! #MonNouveauMantra
- On n’est pas « obligé.e » de travailler selon nos intérêts; il faut prendre en compte nos besoins. Et c’est correct de prendre en compte ses besoins à soi.
- Ce que j’avais de besoin, c’était d’une méthode pour bien réfléchir, pas de quelqu’un qui me dise ce que j’aime ou ce que je devrais faire plus tard. La question « qu’est-ce que je vais faire de ma vie? » est une montagne. Chaque montagne peut être gravie un pas à la fois, mais c’est moi qui doit marcher. Ma conseillère d’orientation m’offre un fil conducteur, une main bienveillante que je peut tenir en plongeant tête première dans l’océan de multitudes de réponses qui peuvent résoudre l’énigme de la fameuse question.
À ma connaissance, tous les établissements scolaires secondaires et postsecondaires offrent, à divers niveaux, des services gratuits pour consulter un.e conseiller.ère en orientation. Saviez-vous que plusieurs programmes d’assurances collectives aussi? Vérifiez auprès de votre employeurs quels sont vos avantages offerts; une partie des frais de consultation ou un certain nombre de rencontres peuvent être remboursés.
Pour vrai, je recommande fortement l’expérience. Peut-être ne trouverai-je pas LA job que je veux faire. Ce qui est certain: je vais m’être découverte un peu plus. Et je vais avoir pris du temps pour réfléchir.