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Au volant avec les badboys
Crédit: Unsplash/ Luka Malic

Bon, mon titre est un peu trompeur, je n’ai même pas de voiture (ici lire pas de permis non plus), mais je dois admettre que même sans bagnole, j’en ai fait du chemin avec les badboys. Puis, à leur côté, j’ai réellement l’impression d’être au volant d’une voiture de formule 1 : il y a l’adrénaline, le risque, l’impression d’être libre et que plus rien ne peut m’arrêter. Une vie sans limites, si excitante. C’est une addiction pour moi. Le seul problème, c’est qu’à chaque tournant, il y a toujours un risque que je m’écrase ou que je frappe un mur, ce qui, à vrai dire, arrive à tout coup.

 

Ma dernière histoire remonte à ce week-end, mais elle a débuté il y a un peu plus d’un mois, alors que je swippais à droite devant ses photos qui mettaient plus en évidence ses joints ou ses bouteilles de bière que son visage. Un bel air de « je m’en foutisme » aussi était aussi perceptible. Puis, je pourrais bien me le cacher, mais c’est incroyable à quel point je trouve ça sexy… Ce n’est aucunement rationnel, dans le sens où ce n’est pas ce genre d’hommes là que je recherche… Je ne fit pas avec eux… Je suis la fille qui stresse dès qu’elle transgresse une loi et qui aime bien l’alcool, mais je ne veux pas trop virer de brosses souvent afin de pouvoir profiter du soleil le lendemain matin… Vous voyez le genre? Puis, je ne vous parle même pas de cannabis… Je prends une puff et je badtripe. Mais une partie de moi a envie d’être comme eux. Puis, cette journée-là, devant mon cell, j’ai eu réellement envie de faire partie de la vie de ce gars au regard brumeux.

 

La suite ne fut pas très originale, mais plutôt similaire à ce que j’ai déjà vécu par le passé avec le même genre de gars. Il était beau, charmeur, charismatique, drôle, intéressé, avec une tête sur les épaules. Il ne cachait pas non plus qu’il était loin d’être sage, qu’il avait notamment perdu son permis pour conduite en état d’ébriété, mais on dirait que dans leur bouche, ça a toujours tellement l’air excitant (même si une voix dans ma tête me dit souvent de fuir). Il était déjà prêt à me présenter à ses amis le premier soir. C’est le genre de choses qui me fait peur, mais me fait tellement du bien en même temps! Je l’intéresse au point qu’il me présente à ses amis, me disais-je. Mon Dieu que ça gonflait mon estime.

 

C’est difficile à expliquer, mais en présence de ce type de gars, ma tête ne fonctionne plus… Une partie en moi les trouve si hot, je tombe souvent automatiquement sous leur charme. Mon corps tout entier les réclame carrément et je peux même pleurer de douleur lorsque je tente de partir de la toile qu’ils ont tissée. Je parle de toile, car souvent, au fil du temps, je ne me sens pas bien avec eux, mais je me sens réellement comme la petite mouche prise dans la toile de la grosse araignée bien velue qui s’apprête à la dévorer. Pour ma part, je suis une mouche qui, à la fois est terrifiée, mais qui, étrangement, n’attend aussi que ça, être mangée.

 

J’aimerais bien savoir s’ils sont conscients que je les sens me dominer telle une mouche face à son prédateur. Mes amies me diraient que oui… Il reste que mon expérience avec eux, c’est qu’ils finissent souvent par être fuyants et bien me faire comprendre que je suis cool, mais qu’ils ne sont pas réellement prêts à s’engager. Puis au fond, chaque individu a bien le droit de vouloir une relation sérieuse ou pas, mais le problème c’est qu’ils n’arrêtent pas de me donner des signes d’intérêt et souvent, ils m’offrent plus que du sexe, ils veulent aussi faire des sorties, etc. Puis c’est là où ça devient malsain pour moi : au-delà du côté badboy, un gars ambivalent, c’est réellement ma drogue. Je veux constamment retrouver les petits yeux brillants qu’il me fait parfois parce que, quand il prend ses distances, je me sens comme si je n’ai pas ce qu’il faut pour être aimée. Ainsi, j’ai l’impression que la seule chose qui pourra me soulager sera sa présence et ses bras autour de moi. Puis c’est là où je me réduis moi-même à un état d’objet. Je veux tellement être aimée, que j’essaie de tout faire pour être ce qu’IL veut. Dans son cas à lui, j’ai été au lit le genre de femmes qu’il semblait aimer au point de ne pas respecter mes limites, je commençais aussi à vouloir être comme les filles que je voyais dans ses stories Instagram… Ou du moins, je me comparais constamment à elles en me disant que je n’étais pas à la hauteur et que c’est pour ça qu’il n’était pas réellement intéressé à 100%.

 

Je voulais tellement lui plaire, mais ma tête ne comprenait rien. En apprenant à le connaître, je voyais bien qu’il ne me plaisait pas réellement. Il pouvait être arrogant et très centré sur ses besoins. Mais je pense que je ne voulais pas le voir. Je suis partie de chez lui ce week-end après qu’il ait dévoré des yeux une autre fille présente dans sa cour sans s’en cacher. Je n’étais pas mieux, j’en étais rendue à lui parler de mon intérêt pour ses amis… Mais ce n’est pas moi ça…

 

Je me suis perdue, car avec eux, je perds qui je suis. Je les laisse prendre le volant de ma vie, puis c’est ça que je ne veux plus. Donc, désolée monsieur, mais ton chemin se termine ici, j’ai envie de prendre le chemin de la reconstruction de moi-même et ce sera impérativement sans toi. Je mentirais si je disais que je n’ai pas peur de tomber sous le charme d’un autre auto-stoppeur ou de faire marche arrière et lui demander s’il a encore envie de faire de la route avec moi… Je dois aussi me battre constamment contre moi-même pour ne pas le recontacter. Vous voyez, c’est réellement une obsession. Ça vient clairement de mes daddy issues. Mais je me mets au défi d’être une conductrice plus avertie à partir d’aujourd’hui. Embarquez-vous avec moi dans ce défi?

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