Voilà presque un an, l’homme que je croyais être le bon a décidé pour nous deux que c’était terminé après presque trois ans de relation. J’avais envie de parler de ma rupture depuis un petit moment, et puis je suis tombée sur la vidéo où Swann Périssé, humoriste et créatrice de contenu web, parle de sa rupture douloureuse, du chagrin qui a suivi et du chemin qu’elle a parcouru pour aller mieux.
Dans une story Instagram, elle ajoute qu’elle s’est filmée pour garder une trace, comme pour avoir un avant/pendant/après et pouvoir se rendre compte de l’évolution. Sa vidéo et son propos ont résonné en moi. De mon côté, j’ai beaucoup écrit cette dernière année, et relire tout ce que l’on a couché sur le papier permet également de voir l’évolution que nous avons eue. Spoiler alert: moi aussi je vais mieux et c’est pour cela que j’écris ces lignes aujourd’hui.
On fait le bilan, calmement
Nous avons souvent l’impression que nous sommes les seul.e.s à expérimenter une situation et que notre histoire est différente. Pourtant, en lisant une partie des commentaires laissés sous la vidéo de Swann, je me suis rendu compte que mon histoire n’était peut-être pas si spéciale. Enfin si, je la considère toujours comme très spéciale pour moi et importante pour ma vie d’adulte, mais elle est aussi terriblement banale. On s’aime, mais on se quitte. Voilà. Combien sommes-nous à vivre cela?
Après presque une année de remises en question et de bouleversements dans ma vie, j’ai décidé de regarder en arrière et de me remémorer les étapes de mon histoire personnelle, de mon chagrin et de ma « guérison ». Durant cette année, j’ai souvent eu cette étrange impression d’être hors de mon corps et de m’observer. En le verbalisant, j’avais l’impression de contrôler la situation : « Là, tu avances, là tu recules, là tu stagnes – ok tu vas mieux ». Chaque étape fut importante, et je suis désormais prête pour le bilan.
Je ne vais pas révolutionner l’Histoire des ruptures ici, mais je trouve important de partager certaines tranches de vie. Ne pas se sentir seul.e.s, c’est un premier pas pour aller mieux, non?
Première étape : Ressasser
J’ai passé le premier mois de ma rupture à raconter aux gens ce qu’il s’était passé. Étant donné que la nouvelle a surpris tout le monde, tout le monde voulait comprendre. Je finissais par répéter toujours la même chose et ça se terminait toujours de la même manière: je ne comprends pas.
Je tournais en boucle et j’ai fini par dire aux gens que je ne voulais plus en parler. J’ai beaucoup pleuré ce premier mois et j’ai aussi été très sociable. C’était d’ailleurs les moments où je ne pleurais pas (et à ma job aussi évidemment). J’avais un grand besoin de voir du monde, mais ironiquement, je ne me suis jamais sentie autant seule de toute ma vie.
Deuxième étape : Ne pas comprendre
Je ne comprenais déjà pas à la première étape, mais le fait est que nous n’avons pas arrêté de nous parler avec celui qui était donc désormais mon ex. Mauvaise idée pour passer à autre chose, vous me direz. L’été s’est donc déroulé bizarrement, entre la rupture qui était bien là (c’est à ce moment-là que j’ai acheté un billet pour rentrer en France) et le fait qu’on continuait de se parler.
Il est évident que nous voulions garder un lien. C’était tout en bienveillance et c’est pour cela que je ne regrette pas du tout ce moment. « On n’est pas du monde » qu’il me disait. Oui, nous n’étions effectivement pas du monde. J’ai moins pleuré ce mois-là.
Troisième étape : Replonger
C’était logiquement (?) l’étape d’après, vu notre comportement. Parce qu’on a eu envie d’y croire, parce que notre histoire était belle et parce que forcément, je me disais que ça devait en valoir le coup.
Quatrième étape : Partir
Pour de bon, cette fois. Je n’avais plus envie de rentrer en France, car cela allait mieux entre nous, mais je savais que cela était nécessaire. Pour prendre du recul, et retrouver l’amour inconditionnel de ma famille, mais aussi pour essayer de comprendre ce dont j’avais vraiment envie. Sachez-le, il ne s’est pas passé un seul jour entre l’achat du billet et le départ où je ne me suis pas dit « Reste, ça en vaut la peine ».
Toujours suivi de beaucoup (beaucoup) de «et si? ». Et si je reste, est-ce qu’on sera de nouveau heureux? Et s’il décidait de venir me rejoindre parce qu’on s’aime pis toute? (Il n’est pas venu, vous l’aurez compris). Je suis finalement partie, en espérant qu’on se rejoindrait un peu plus tard.
Ce fut une des décisions les plus compliquées de ma vie (à prendre, à vivre et à assumer). J’ai beaucoup pleuré, non seulement parce que je quittais de mon plein gré cette très belle histoire, mais je laissais aussi 5 ans de ma vie à Montréal. Soulignons que je dis que c’est moi qui quitte cette histoire alors que nous avons toutes et tous retenu que c’est lui qui m’a quittée en premier lieu. Nous reviendrons là-dessus plus tard.
Carnet de rupture sera publié en trois parties. Vous découvrirez bientôt les parties 2 et 3.