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Pourquoi j’ai choisi de subir une réduction mammaire
Crédit: Unsplash

Depuis l’âge de 12 ans, je me dis que les gros seins, c’est une plaie. Les miens étaient lourds, flasques (j’ai eu le malheur de les avoir trop gros trop jeune), rebondissaient tellement que c’était gênant et douloureux de faire du sport. À la fin de la journée, les bretelles de mon soutien-gorge me faisaient mal et le maudit cerceau de métal me rentrait dans les côtes, sans oublier la petite odeur aigre, caractéristique du dessous des seins. Magasiner était un enfer, parce que les vêtements ne sont pas pensés pour les gens avec une telle morphologie. J’étais donc complexée lorsque j’étais habillée, mais aussi lorsque j’étais nue.

Crédit: J.F-Rémy 2011

Parlant de soutien-gorge: je dépensais des fortunes pour en acheter qui n’étaient pas beaux, mais qui apportaient au moins un minimum de soutien. Les grosses bretelles étaient essentielles; il fallait oublier les beaux motifs et les beaux tissus.

Je marchais toujours un peu recroquevillée vers l’avant. Assise aussi. Tout pour qu’on ne les voit pas trop s’étendre partout.

Être en pyjama devant du monde était une honte pour moi. Il me fallait impérativement un soutien-gorge si je dormais ailleurs que chez moi pour ne pas que les autres voient qu’à 20 ans, mes seins touchaient déjà mon nombril.

J’ai passé mon mariage à me cacher derrière mon bouquet, car je n’aimais pas ma silhouette et je n’avais d’ailleurs pas réussi à trouver un corset qui puisse soutenir suffisamment ma poitrine…

 

Crédit: J. F-Rémy 2017

 

Puis, à 27 ans, j’ai appris qu’une chirurgie sans frais existait pour les personnes comme moi, qui souffraient physiquement et psychologiquement parce que la nature les a dotées d’une devanture encombrante et ostentatoire : la réduction mammaire. À toutes celles qui se reconnaissent dans les détails énoncés plus haut, je vous dis : c’est la meilleure chose qui me soit arrivée.

Lorsque j’ai entrepris les démarches, j’ai appris que pour que la chirurgie soit couverte par la RAMQ à 100%, il faut se faire enlever au minimum 250g de chaque côté. Dans mon cas, je sais qu’ils ont au final retiré un peu plus de 250g d’un côté et plus de 400g de l’autre. Je portais du bonnet F-G; j’en suis maintenant à quelque chose entre le bonnet B et le C. La chirurgie se fait sous anesthésie générale, et la douleur sévère post-chirurgie s’est dissipée au bout de 3 jours dans mon cas. Le Tylenol suffisait, et j’ai repris mes activités normales assez rapidement. J’étais de retour au travail au bout de 3 semaines. J’y serais sûrement retournée plus tôt si j’avais fait un travail moins physique.

Aujourd’hui, je suis tellement bien dans ma peau. Et ça, ça aide tellement à être mieux dans sa tête. Je lève haut les bras sans me soucier de rien, je cours, je danse, je m’habille comme je veux et je peux même ne plus porter de satané soutien-gorge et être confortable, tellement confortable.

Alors, si vous me demandez, je dirai que c’était une des meilleures décisions que j’ai prises; cette réduction mammaire, je l’ai attendue toute ma vie (ou une quinzaine d’années, pour être précise).

Crédit: J. F-Rémy 2019
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