Dans la foulée des hommages forts mérités qui abondent envers les travailleurs.euses des services essentiels, j’ai eu l’envie un peu folle d’en livrer un plutôt insolite à une autre classe d’aidants naturels: les animaux de compagnie. Ne méprenez pas mon intention: loin de moi l’idée de comparer un chien à une inhalothérapeute ou un chat à un commis d’épicerie alors que ces humains risquent leur santé au quotidien. Mais d’observer mes petits poilus (lire ici, 4 chats et 1 chien) m’a fait prendre conscience que la zoothérapie est une alliée précieuse dans la lutte à la solitude, aussi me sentais-je redevable.
Parce que mon chien, il ignore tout du pourquoi et du comment on on ne va plus dans le bois et encore moins en montagne depuis bientôt 6 semaines. Depuis plus d’un mois, il ne peut plus courir sans attache, ni jouer avec le labrador qu’on croisait souvent, dans la vie de l’avant-pandémie. Maintenant, on fait et refait le tour du quartier, à l’endroit, à l’envers, en changeant un peu l’itinéraire, question de s’inventer de nouveaux paysages. Je commence sérieusement à m’en lasser et à avoir hâte de retourner me perdre dans les conifères.
Mais pas lui. Pour lui, chaque repas est une fête, chaque pirouette que je lui fais réaliser est un nouveau tour à Disneyland et chaque sortie quotidienne est un festival de nouvelles odeurs. Sans parler des jours où je trouve le temps de sortir le Frisbee, alors là, il atteint le summum du bonheur.
Car lui, il vit dans l’instant présent. Ce que l’humanité essaie présentement d’apprendre, lui, il le maîtrise depuis longtemps. Apprécier chaque minute de soleil, du temps passé ensemble, de la chance qu’on a de manger, d’avoir un toit et la sécurité d’un cocon familial. Et faire de la simplicité une fête à célébrer.
Grâce à lui, j’apprends à me satisfaire de peu. Grâce à lui, je continue à sortir jour après jour dans ces rues que j’aurais depuis longtemps délaissées au profit de mon divan s’il n’aimait pas autant s’y promener. Et il a raison : si on se donne la peine de regarder, il y a toujours quelque chose de nouveau à observer. Grâce à lui, je m’arrête maintenant pour jouer. Sans cellulaire, sans faire de multitasking. Juste jouer. Et m’amuser.
Grâce à mes petits félins, j’apprends l’art de se reposer. Avec la tendresse d’un ronron bien lové contre la poitrine. Sans (trop) me préoccuper de ce qui m’attend demain.
Grâce à eux, j’ai une nouvelle mission chaque jour, celle de les occuper pour éviter qu’ils ne cherchent eux-mêmes à le faire. Car alors là, bonjour le papier de toilette – si précieux – déroulé dans la maison ou les lunchs qui disparaissent du comptoir. Grâce à eux, mon confinement a quelque chose d’un peu plus candide et de joyeusement poilu.
Alors, aux poilus pour qui la routine est tout autant perturbée que la nôtre, simplement merci de rendre notre isolement d’humains un peu moins esseulé.
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Aujourd’hui, c’est la journée nationale Adoptez un animal en refuge. L’occasion idéale de se sensibiliser à la réalité des animaux abandonnés… et de se rappeler qu’ils font les meilleurs compagnons poilus!