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La pandémie me force à repenser ma définition de la liberté
Crédit: michael rechenberg/Unsplash

Pré-COVID, une grande partie de mon sentiment de liberté résidait dans mes finances. M’acheter ce que je veux quand je veux. Ne jamais avoir à décliner un souper au resto par manque de fonds. Et, surtout, partir en voyage quand bon me semble. Mais maintenant, mon rapport à l’argent (et à la liberté!) a changé.

Ce rapport s’est transformé parce que l’argent n’a plus le même pouvoir : pour l’instant, fini les voyages, les sorties et les additions salées au resto. Désormais, riches et pauvres vivent de l’insécurité financière (à différents niveaux, évidemment). Nous sommes tou.te.s (relativement) dans le même bateau.

L’argent me semble aussi plus intangible et volatile que jamais. Quand on regarde toutes les pertes liées à la bourse, par exemple, disons que ça fait réaliser que l’argent peut nous glisser entre les doigts pour des situations hors de notre contrôle et imprévisibles. L’économie peut s’écrouler n’importe quand.

 

Et cette nouvelle liberté, c’est quoi?

Je considère désormais que l’autosuffisance – du moins, s’en approcher – est LA nouvelle liberté (disclaimer : dans un pays libre comme le Canada). Arriver à se nourrir soi-même. Cultiver. Vivre plus simplement. Habiter en campagne. Partir son feu avec le bois bûché dans la forêt derrière. Limiter sa dépendance au système. Parce que le confinement fait aussi réaliser que sommes tellement (!) dépendant.e.s du système.

Entre vous et moi… Le sentiment de liberté n’est pas à son meilleur dans l’immense file d’attente de l’épicerie le samedi matin.

 

Et le futur, il ressemble à quoi?

Alors là, c’est difficile à dire. Comment allons-nous évoluer post-léthargie? Va-t-on développer une nouvelle conscience, transformer notre mode de vie? Va-t-on oublier trop vite, continuer à surconsommer? Va-t-on apprendre les bases de la survie, des savoir-faire ancestraux? C’est bien beau de savoir cuisiner son pain, mais qu’en est-il de savoir transformer son blé en farine? 

Bref, je la trouve grisante, cette définition de la liberté réinventée. Et j’ai bien envie de m’approcher d’une plus grande autosuffisance ou au minimum, d’une moins grande consommation. Dans tous les cas, je crois que le monde ne sera plus jamais pareil et je nous souhaite, en tant que société, d’évoluer. D’évoluer véritablement, pas juste pour faire beau.

 

P.S. Je vous laisse sur une citation de Cyril Dion du magazine BESIDE, éclairante et toujours plus d’actualité :

« Le monde qui nous attend promet d’extrêmes tensions et un contexte nettement plus hostile. Il est donc indispensable de construire la résilience de nos territoires (et pourquoi pas de nos lieux de vie). Par « résilience » j’entends leur capacité à encaisser les chocs sans s’effondrer. À s’adapter, à survivre, en gardant un minimum d’intégrité. Ce qui veut dire : produire un maximum de nourriture et d’énergie localement, mettre en place une gestion de l’eau potable qui ne soit pas uniquement dépendante de gros réseaux centralisés, développer la réutilisation de matériaux existants, la réparation, le recyclage, mais également la fabrication artisanale, qu’elle soit traditionnelle ou réinventée. Et retrouver les savoir-faire que nécessitent ces activités »

 

Est-ce que la crise actuelle vous fait repenser le monde?

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