Une de mes activités favorites (et encore plus ces temps-ci ) c’est d’écouter des balados. La semaine dernière, en écoutant l’excellent Entre filles de Sarah-Maude Beauchesne, j’ai été vraiment surprise par l’épisode sur les menstruations. D’abord parce que c’est un sujet qui est rarement abordé ouvertement, mais plus particulièrement parce que chaque fille semble voir ou vivre ses menstruations différemment.
C’est ce qui m’a inspiré cet article, où j’ai récolté les témoignages des collaboratrices du blogue sur leur rapport à leurs menstruations et, ici aussi, les réponses sont très variées. Voici donc leurs témoignages :
Pas de règles, pas de problème
« D’aussi loin que je me souvienne, mes règles ont été vraiment rough. J’ai commencé tôt à les avoir et je ratais régulièrement de l’école à cause des douleurs. J’ai essayé toutes sortes de médicaments pour finalement débuter aussi relativement jeune à prendre la pilule, ce qui a eu des conséquences néfastes sur ma santé. De là, j’ai testé pas mal tous les types de contraception, sans vraiment plus de succès. J’ai fini par opter pour un stérilet qui coupe complètement mes règles. C’était vraiment la seule bonne solution dans mon cas! Plus de règle, plus de problème! » -Anonyme
« Je déteste mes menstruations. Je prenais 2 douches par jour, parfois. J’avais de terribles douleurs au ventre et j’étais vraiment fatiguée quelques jours avant et pendant… Depuis presque 2 ans, j’ai un stérilet, je n’ai plus mes règles et je vis le bonheur. Je ne cacherai pas que la pose a été vraiment douloureuse pour moi. Une douleur indescriptible, mais qui n’a heureusement duré que 15 ou 20 heures. Maintenant, je me sauve de mes menstruations et comme je ne veux pas d’enfants, je vois difficilement leur nécessité de toute façon. » – Anonyme
Comme ma grande soeur…
« Pour moi, sincèrement, les menstruations, c’est la pire chose du monde. Je me souviens qu’au début, j’avais vraiment hâte de les avoir. Je voulais être comme ma grande sœur. En plus, quand elle les a eues, ma mère l’a amenée magasiner une sacoche (how exciting?). Donc, à 12 ans je les ai eues, je l’ai annoncé à mes amies très contente et ça s’est passé assez »normalement » pour quelques années. Début vingtaine, j’ai remarqué que mes symptômes s’intensifiaient vraiment et c’est là que mon sentiment face aux menstruations est devenu vraiment lourd. Quelques années après, j’ai aussi eu beaucoup de problèmes de saignements abondants qui ont gâché plusieurs moments de mon quotidien. Heureusement, les saignements abondants ont cessé, mais les symptômes prémenstruels sont encore très intenses et je trouve encore vraiment difficile de ne pas toujours »être prise au sérieux » là-dessus. » – Justine
Je-m’en-foutisme menstruel
« Pour vrai, je crois que j’ai vraiment une attitude de je-m’en-fous-pas-mal. J’ai des douleurs parfois; des maux de ventre et des maux de dos. Mais, en général, ça ne change pas grand-chose à ma vie. Je suis un peu plus tranquille quand je suis dans ma semaine, j’ai un peu moins d’énergie et la peau un peu plus grasse et c’est pas mal tout. Ça n’a jamais vraiment été une grosse affaire pour moi. » – Jade
Un rapport qui évolue
« Je ne sais pas si j’ai un rapport particulier, mais il a beaucoup évolué, surtout en ce qui concerne les protections hygiéniques et la contraception. Déjà, j’ai eu mes premières règles et les douleurs qui vont avec à 10 ans. Durant les premières années, je trouvais ça vraiment injuste et c’était très tabou (dans ma tête); ce n’est pas trop la norme d’avoir ses règles au primaire. Je me souviens que j’avais très peur que les gens trouvent mes serviettes hygiéniques dans mon sac.. la honte! Le port du tampon quelques années plus tard et la pilule ont rendu mes règles très supportables. Par contre, je porte désormais une cup et je n’ai plus de contraception. D’un côté, je découvre véritablement mon flux maintenant et c’est cool (même si c’est 15 ans après le début de mes menstruation, mais mieux vaut tard que jamais), par contre, j’ai de nouveau très mal le premier jour et ça m’énerve de penser qu’une journée par mois, je suis limitée dans mes déplacements et mon intellect parce que toutes mes pensées sont occupées par la douleur. » – Anonyme
« J’ai eu mes menstruations très jeune, à l’âge de 10 ans. Mes parents ne m’avaient pas préparée à ça. Je me souviens de mes premiers saignements comme si c’était hier. Étonnamment, même si je n’étais pas préparée (du tout) ni même vraiment informée, j’ai bien pris ça. Pendant 2 ou 3 ans, j’ai porté des serviettes sanitaires en détestant cela; je me sentais sale et inconfortable. J’ai aussi manqué des journées d’école à cause de la douleur et de mes émotions trop intenses. C’est vers la fin de mon secondaire 1 que j’ai commencé à utiliser des tampons et quel soulagement de ne porter des serviettes que la nuit! Aujourd’hui, j’opte pour la Diva Cup – qui a littéralement changé ma vie en plus d’être une option plus écolo. J’ai pris la pilule contraceptive quelques années et mes menstruations sont devenues irrégulières, puis j’ai porté un stérilet et j’ai alors appris à laisser mon corps vivre son cycle hormonal avec douceur. Maintenant, je suis en paix plus que jamais avec mes menstruations. J’ai un calendrier de suivi menstruel avec la signification de chaque phase, histoire de bien me connaître et me comprendre. » – Audrey
Une semaine de guerrière
« Quand je suis dans ma semaine, j’essaie toujours de relever des défis, comme de porter une robe une journée que je me sens comme une grosse patate, manger un pot de crème glacée en un temps record, regarder mes cinq films préférés en une journée… J’aime mieux en rire que de pleurer sur mon sort (même si ça arrive encore parfois, ahah). J’ai souvent mal au ventre et je me couche par terre, proche de l’agonie, en attendant la mort qui n’arrive pas. Je parle à mon utérus en lui disant qu’il n’a pas besoin d’être en colère et je tiens bon jusqu’à ce que ça finisse, comme une vraie guerrière. » – Laura
La cup qui change tout
« La Diva Cup a changé ma vie. Avant, je ne connaissais que les serviettes, je me sentais sale à traîner là-dedans. La cup me permet d’oublier mes règles. Mais pas la douleur ou les symptômes pré, pendant et post. Mais ça fait partie de moi. Je le vis comme je vis avec mes bras et mes jambes. » – Jacynthe
Bref, avec tous ces témoignages, on comprend rapidement que chaque personne vit ses menstruations différemment; c’est loin d’être une expérience homogène.
Nous ne sommes pas payées pour parler de la Diva Cup, les collaboratrices qui l’ont mentionnée sont juste sincèrement satisfaites de leur découverte.