Je me sens égoïste. La plupart du monde ne l’a « pas facile » présentement avec tout ce qu’on vit. On dirait cependant que tout ce que je vois, ce sont mes problèmes à moi. La Terre pourrait arrêter de tourner et on dirait que je ne m’en rendrais même pas compte. Il y a une pandémie qui court et moi, tout ce qui m’obsède, c’est lui. En fait, je me sens contaminée, pas par le coronavirus, mais bien par lui. Par celui dont je suis séparée depuis à peine quelques semaines. Je stalk son Facebook, son Instagram, je regarde s’il ajoute d’autres filles, etc. Je le sais bien au fond de moi que ça ne m’aide pas du tout, et que je devrais cesser. Mais non, car je fais malheureusement partie des personnes qui courent après les gens qui les fuient ou ne les traitent pas bien.
Je suis demeurée deux ans en couple avec lui … Il était sweet, mais ça ne fonctionnait pas, car j’avais réellement besoin d’un gars qui peut s’ouvrir et lui, il est muet comme une carpe. C’était voué à l’échec, mais je l’aimais réellement et c’est pourquoi je n’arrivais pas à le laisser… Donc, j’essayais plus fort; je le suppliais de s’ouvrir, je ne voulais pas croire qu’on était incompatibles. Je ne voulais pas le perdre.
Mais plus je cognais fort à sa porte et plus il la fermait à double tour. Ça s’est donc terminé par texto, en pleine pandémie. Il ne voulait pas et ne veut toujours pas en parler. Pas en personne, pas via texto, ni même par téléphone. Il me fuit alors qu’il a toujours été présent. Et je le SAIS avec ma tête que je dois le laisser partir, car de toute façon, avec lui, je n’étais pas comblée. Et je le SAIS avec ma tête que sa distanciation face à moi ne veut pas dire que notre histoire était insignifiante pour lui. Cependant, mon cœur le vit autrement : le rejet fait trop mal.
Particulièrement des hommes. Je me SENS comme si j’étais une moins que rien pour lui alors qu’il n’y a même pas une semaine, il me disait encore qu’il m’aimait. Je veux juste qu’il me serre. Qu’il me dise que ce n’est pas moi le problème, je veux ressentir encore son amour. Je le sais que c’est d’une certaine façon égoïste, car je voudrais qu’il revienne pour avoir moins mal; pas tant pour poursuivre notre histoire qui est un réel cul-de-sac.
J’ai envie de crier fort : « parle-moi s’il te plaît! » et de ramper à ses pieds pour qu’il me reprenne. Ce qui ne fait aucun sens puisque c’est en quelque sorte moi qui ai mis fin à nous deux. Je veux retrouver mon amour propre, mais je le sais que je fais erreur en agissant de la sorte : il n’y a que moi qui puisse la retrouver. Pourtant, chaque fois que j’ai vécu une rupture, j’ai fait la même chose: m’arranger pour voir encore l’amour de l’autre dans ses yeux, ou minimalement le désir, afin de retrouver ma valeur.
Mais s’il vous plaît, si vous êtes dans une situation similaire à la mienne, faites ce que je dis et pas ce que je fais. En effet, voir dans les yeux de l’autre que vous êtes encore important.e. pour lui ou pour elle, ça apaise sur le coup, mais à long terme, ça ne guérit rien.
Mes cours de psycho m’ont appris qu’on aime bien confirmer nos pensées, et ce, même si elles sont négatives, car l’humain aime la cohérence. Je le sais au fond de moi que j’ai la pensée que je n’ai pas ce qu’il faut pour être aimée, alors je cours souvent après les gars qui vont avoir de la difficulté à m’aimer entièrement. Des gars qui ont de la difficulté à me dire « je t’aime », des gars distants ou qui ont de la difficulté à s’engager.
Le gars dont je parle est loin d’être une mauvaise personne et sa volonté de couper tous les ponts avec moi signifie sûrement simplement qu’il est blessé, mais ça me brûle quand même de m’accrocher à lui, car je l’ai fait trop souvent, et ce, dans des relations beaucoup plus malsaines. Et je suis lasse de me détruire.
Juste pour vous donner une idée, j’ai déjà été en couple avec un gars qui, étant trop intoxiqué, a oublié que j’étais dans son appartement et s’est mis à parler au téléphone avec son père de la fille de sa vie… Ce n’était pas moi, vous aurez compris. En quittant son appartement, il m’a dit que maintenant que je partais, il réalisait qu’il m’aimait. Chose qu’il ne parvenait jamais à me dire lorsque nous étions ensemble. Puis, moi, les jours suivants, tout ce que je voulais savoir, c’est s’il m’aimait davantage que l’autre fille, au lieu de fuir en courant. Une chance que l’eau a coulé sous les ponts depuis.
Dorénavant, le seul moment où je vais accepter « d’être infectée » par quelqu’un, c’est lorsque je vais rencontrer, comme Lexie dans Grey’s Anatomy, mon Mark Sloan. Quoique, en y pensant bien, Lexie est restée accrochée à Mark plusieurs fois malgré qu’il ait fui… Mais ça, c’est une autre histoire…