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Je ne suis pas là où je croyais être
Crédit: Unsplash

J’ai toujours été de celles qui s’intéressent à tout, qui sont curieuses et qui veulent découvrir le monde. En vieillissant, je me rends compte que mon temps est précieux et que je ne peux pas tout faire. Ça me fait peur de réaliser que ce que je croyais important pour moi il y a 5 ans – même 10 ans – ne l’est peut-être plus aujourd’hui, ou du moins, que ces choses n’occupent plus la même place dans mes priorités.

Ça me fait peur, parce que j’ai forgé mon identité autour de ces priorités et force est d’admettre qu’aujourd’hui, ces choses ne me nourrissent plus autant qu’avant. Ça m’amène à me remettre en question et à me demander ici, maintenant; qu’est-ce que je veux vraiment?

Ça fait des années que je ne me suis pas posé cette question, parce que j’étais au Cégep, puis au bac, puis à la maîtrise.

Et maintenant que mon statut étudiant ne me définit plus, j’ai envie de questionner qui je suis pour m’orienter vers ce que je veux vraiment, évaluer ce que je pense vouloir et considérer ce que je peux vraiment faire.

Quand je regarde en arrière, j’ai toujours pensé que mon travail allait aider les autres, mais finalement, loin de là. Je ne sais pas si cela me rend triste ou indifférente, je ne sais pas à quel point mon cheminement a déraillé ou pourquoi le chemin que j’ai pris ne m’a pas amenée là où je pensais me retrouver aujourd’hui.

Crédit: Unsplash

Je ne sais pas si j’en suis déçue ou fébrile. Je me demande si je me suis égarée ou si la vie a bien fait les choses pour que je me retrouve à la bonne place aujourd’hui.

La réponse n’existe probablement pas.

Cette réflexion en alimente une autre et m’amène à me questionner sur quand et pourquoi mes priorités ont changé? Pourquoi je ne me sens plus « drivée » comme avant?

Je me demande si ma vie n’est pas seulement le résultat du rapiéçage constant d’un pot brisé. Un pot que j’aurais recollé à chaque cassure pour essayer de lui faire retrouver son état original. Je ne sais pas si ce rapiéçage est beau, s’il me convient, mais il tient. Il est un peu fragile, mais avec un polissage et une bonne couche de vernis, il est une pièce de collection unique.

Ce que je réalise aussi, c’est que oui, mes priorités ont changé, mais elles vont probablement encore changer d’ici les 5 prochaines années, parce que d’ici là, ma vie va continuer d’évoluer. Mes modèles d’aujourd’hui sont différents et même si j’admire toujours d’une certaine façon ceux d’avant, je me rends compte que je suis essoufflée de vouloir être quelqu’un que je ne suis pas.

Qui suis-je, moi, en dehors de ces modèles? Comment puis-je être une personne à part entière qui fait ses propres choix indépendamment d’influences externes? Qu’est-ce qui sera ma source de motivation pour les prochaines années?

La seule réponse qui me vient naturellement en tête, ce sont les paroles d’une vieille chanson de Green Day, Good Riddance (Time of your life), qui dit : « It’s something unpredictable, But in the end it’s right,  I hope you had the time of your life. »

D’ici à ce que je trouve ce que je veux, je vais garder ce mantra précieusement en tête, parce qu’au final, ce qui compte, c’est de profiter pleinement du temps qui passe.

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