La cinéphile pas facile, c’est ma nouvelle chronique cinéma.
Je vous en ai déjà parlé ici, si vous voulez connaître tous les détails.
Les suites… Parfois, ça va de soi. Par exemple, les films de superhéros se terminent presque toujours sur l’ouverture d’un nouveau conflit, annonçant implicitement un prochain film. D’autres fois, on fait un film et son succès monstre justifie à lui seul la création d’une nouvelle histoire pour continuer à surfer sur ce succès et offrir aux fans ce qu’ils demandent.
Dans tous les cas, mais surtout dans ce dernier, entreprendre une suite à un film qui a très bien réussi du premier coup peut s’avérer très risqué. Pour le plaisir, rappelons-nous quelques exemples!
JOHN WICK, JOHN WICK CHAPTER 2, JOHN WICK PARABELLUM
Quelle audace et quelle extase ce premier chapitre fut! Une intrigue des plus simples et profondément humaine combinée à un Keanu Reeves au meilleur de ses compétences, aka cascades et peu de dialogues. La suite… fut une réussite!
À mon avis, les créateurs de ce personnage ont réussi à conserver la recette gagnante tout en renouvelant le scénario avec une nouvelle intrigue pertinente, « vraisemblable » et intéressante. On doit souligner le coup de force que fut la bande-annonce, qui révéla l’ajout de MORPHEUS au récit! *cris de fangirl* Réunir Keanu Reeves et Lawrence Fishburne à l’écran des années après La Matrice scella immédiatement le succès de cette suite au box-office.
Enfin, le troisième réussit aussi à continuer la danse, même s’il est un peu moins émotionnellement prenant. J’apprécie l’effort de céder un peu de place à de l’œstrogène badass et le film, fidèle à sa recette, se termine sur un suspense qui nous rend aussi impatients de voir le prochain chapitre prendre l’affiche. YAY!
BATMAN BEGINS, THE DARK KNIGHT, THE DARK KNIGHT RISES
Bien sûr, ce fut un succès. Mais, en y repensant, Warner Brothers/DC ont – depuis quelques années – toute la misère du monde à réussir un film de superhéros. Était-ce le génie de Christopher Nolan qui rend impossible tout futur succès chez DC?
Enfin, retenons que de combiner le talent d’un réalisateur qui n’a pas peur de miser sur la psychologie plutôt que sur les effets spéciaux à un scénario approfondissant les dilemmes éthiques et moraux rencontrés par un héros sans pouvoirs surnaturels garantit une trilogie où chaque film sera plus émouvant que le précédent. ÉMOUVANT, OUI. YAY!
The Hobbit: An Unexpected Journey, The Hobbit: The Desolation of Smaug, The Hobbit: The Battle of the Five Armies
Je crois que j’ai pleuré de déception en sortant de la salle de cinéma. Après l’épopée épique que constitua la trilogie du Seigneur des Anneaux, je m’attendais à quelque chose de semblable. C’est depuis cette trilogie que j’ai appris à ne plus avoir d’attentes envers un film dont la sortie est attendue.
Le film ne parvint ni à créer une affection pour ses personnages ni à émouvoir par la bravoure de ses protagonistes. Par loyauté envers cet univers fantastique, je les ai tout de même tous écoutés, et je dois admettre que le dernier chapitre sauve de justesse l’honneur de cette trilogie. Néanmoins, à mon avis, cette trilogie tombera dans l’oubli, si ce n’est pas déjà fait. NAY…
KICKASS, KICKASS 2
Le premier a réussi un magnifique coup en combinant une histoire tout à fait vraisemblable d’un jeune contemporain qui décide de prendre la justice entre ses mains, inspiré par ses superhéros favoris. Quoi? C’est possible… Enfin. L’humour était à point, les personnages colorés et originaux, et la chorégraphie des combats renouvelaient le genre en ne lésinant pas sur la violence. Je ne suis pas fan de violence, mais voir une jeune fille régler leur compte à une bande de gangsters qui se prend beaucoup trop au sérieux, c’est légèrement jouissif.
Mais, la suite… Encore à ce jour, je ne comprends pas ce qui s’est passé. Comment ont-ils pu miser ainsi sur les pires aspects du premier film, c’est-à-dire, la violence à outrance et l’humour immature? Ce sont ces aspects qu’ils ont décidé d’exploiter, annihilant toute une partie de leur auditorat qui appréciait l’originalité du premier. Big NAY…
UNBREAKABLE, SPLIT, GLASS
Night Shyamalan est reconnu pour ses films à suspense, mêlant réalisme magique, fantastique et philosophie. Le premier chapitre de cette trilogie est sorti en 2000. Le réalisateur a formé un mémorable duo d’acteurs qui a fait frissonner les foules, en soulevant du même coup des questions philosophiques très sensibles et vraiment bien orchestrées à l’écran! Ce n’est que 16 ans plus tard qu’on apprend qu’à ce chef d’œuvre, il y aurait une suite!
Le deuxième, il n’est pas si mal, car James McAvoy suffit par sa présence à nous faire oublier les indélicatesses du scénario. L’intrigue est intéressante en soi, et ce n’est qu’à la toute fin qu’on apprend le lien avec Unbreakable.
Glass, toutefois, est le pire navet de l’histoire récente du cinéma. Comment le réalisateur a-t-il pu abandonner les profondes questions soulevées dans Unbreakable, et nous offrir cette pièce de théâtre grotesque et invraisemblable? Je suis sortie du cinéma profondément insultée, avec le sentiment d’avoir été trahie par un réalisateur qui a accepté de clore sa trilogie sans avoir trouvé « la » bonne façon de le faire. Nay…
X-MEN: FIRST CLASS
Bon, ce n’est pas vraiment une suite, car le récit prend place avant le récit déjà installé dans la première trilogie. On a donc affaire à un antépisode, ce qui peut être tout aussi risqué qu’une suite. En effet, peut-on lâcher un récit gagnant et cesser de vouloir l’étendre et l’étendre pour surfer sur les bidous?
Dans ce cas-ci, toutefois, merci d’avoir voulu étirer la sauce. En allant chercher cette brochette d’acteurs de talent pour approfondir la tortueuse mais touchante relation entre Magneto et Xavier, cette nouvelle série de X-MEN réussit un pari risqué. YAY!
En 2020, j’attends la suite de Gladiateur (très sceptique), Beetlejuice (difficile de ne pas avoir d’attentes), Sherlock Holmes (aussi) et même Austin Powers! Qu’en pensez-vous? Y a-t-il d’autres suites qui vous ont épaté.e ou révolté.e?