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Ce qui s’est passé lorsque j’ai partagé mes photos érotiques en ligne
Crédit: Lana Abie on Unsplash

Il y a quelques années, avec les conseils d’une amie, je me suis fait un profil sur un site érotique. Pour aller droit au but, je n’avais aucun objectif bien précis, sauf avoir du fun. Une personne sur le site a vu certaines de mes photos et m’a proposé un shooting photo gratuit. Près avoir réfléchi et avoir discuté un bon moment avec elle, je me suis dit why not? 

C’est donc par simple curiosité que j’ai commencé là-dedans. À vrai dire, cela faisait longtemps que j’avais envie de vivre une telle expérience et pour une fois, les conditions étaient réunies pour que je puisse en profiter.

J’étais très nerveuse d’exposer mon corps devant un.e parfait.e inconnu.e, surtout que je suis d’un naturel timide et complexé. C’est pour ça qu’on y a été mollo au début, à ma demande. La personne qui m’a fait la proposition m’a dit qu’on était là pour avoir du fun avant tout et qu’on n’avait pas besoin de se presser.

Bref, lorsque j’ai vu le résultat de mon premier shooting photo, j’étais vraiment époustouflée. La personne avait fait peu de retouches et avait une longue expérience en photographie derrière elle. J’étais contente de me voir mise en valeur comme ça et j’ai eu envie de recommencer. J’y voyais aussi l’occasion de repousser mes limites, de vaincre la gêne de mon corps et, en quelque sorte, d’avoir le droit de me sentir séduisante.

Au début, je ne posais qu’en lingerie, mais j’ai rapidement fini par me mettre au défi. J’ai donc posé nue (érotisme et nudité ne sont pas des synonymes, c’est important de le noter), parfois seule ou avec d’autres personnes. Ensuite, mes photos ont rapidement pris une tournure plus suggestive et kinky.

Je n’ai pas beaucoup parlé de cette expérience. Généralement je passe pour une fille timide et même plutôt coincée. Juste à cause de mon attitude, personne ne se doutait que je faisais ça de temps en temps; d’autant plus que ma motivation restait le plaisir et que je n’ai jamais fait d’argent avec ces expériences. Aussi, contrairement à ce que certaines personnes ont pensé, je n’ai jamais eu de rapport sexuel lors de mes photoshoots.

Au total, j’ai publié quelques-unes de ces photos sur le site internet que j’ai évoqué plus tôt. Ce site ne permettait pas l’enregistrement ou le téléchargement du contenu publié et il restait, somme toute, assez protégé. Je m’y attendais un peu: beaucoup d’hommes me sollicitaient comme s’ils pensaient que j’étais à tout moment prête à coucher avec n’importe qui, n’importe quand.

Au début, ça me faisait rire, mais c’est devenu plutôt soûlant (j’ai reçu pas mal de dick pics, mettons). Un jour, un de mes amis m’a reconnue sur le site alors que je ne savais pas qu’il était lui aussi inscrit et il s’est rapidement essayé (évidemment, ça n’a pas fonctionné). Comme quoi, même un site protégé ne peut pas tout garantir! J’ai reçu des tonnes d’invitations, mais ça s’est très rarement concrétisé. J’ai tout de même eu des discussions et des rencontres vraiment intéressantes à quelques occasions, lorsque je voyais que la personne qui me parlait avait plus que deux ou trois phrases cochonnes à me dire.

Il était donc indispensable de mettre des limites dans ce que j’acceptais (ou non) de montrer. Dire que tout s’est passé comme sur des roulettes serait mentir; il est arrivé qu’on insiste beaucoup lorsque je manifestais un refus. J’ai parfois eu peur, mais heureusement, j’ai eu mon mot à dire et je ne suis pas tombée sur des personnes violentes. C’est tout de même à ce moment que j’ai réalisé que parfois, pour certaines personnes, la limite entre le jeu et la réalité peut être très fragile et qu’il est primordial de se faire respecter là-dedans.

J’ai arrêté par perte de motivation, tout simplement, lors de mon retour à l’école. Un peu comme un loisir que j’ai mis de côté. Par contre, je crois que si je pouvais recommencer, je prendrais clairement moins de risques. Je suis beaucoup plus consciente aujourd’hui que ce type de situation peut vite déraper, d’autant plus que dans mon cas, je n’avais aucun encadrement ni aucune protection s’il m’arrivait quelque chose. Je crois aussi que j’éviterais de repousser mes limites simplement par défi, car c’est quelque chose qui a fini par me rendre très nerveuse et qui aurait pu mener à des situations vraiment dangereuses.

Même si j’en ai publié quelques-unes, j’ai gardé la majorité des photos pour moi-même. Je savais que je n’avais pas besoin d’une telle expérience pour cela, mais honnêtement, ça a vraiment boosté mon assurance et je n’ai pas regretté une seconde de l’avoir fait.

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