Il ya quelques années, je pensais faire une infection urinaire. Tsé, l’affaire pas vraiment agréable? Je vous épargne les détails et allons droit au vif du sujet: ma visite chez le médecin. Voici quelques points importants à savoir:
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- J’avais fait une infection urinaire 2 mois auparavant.
- Je n’ai pas réussi à avoir de rendez-vous avec ma médecin de famille, donc j’allais en voir un autre à ma clinique.
- Je déteste aller chez le médecin.
J’attends patiemment dans le bureau, en répondant aux questions du docteur. « Oui, je bois de l’eau. » « Oui, c’est ça, j’ai toujours envie d’aller aux toilettes, mais rien ne sort. » Et ainsi de suite. Les choses se déroulaient de la même façon que lorsque j’avais fait mon autre infection quelques mois plus tôt.
Puis sont arrivées des questions abordant un autre sujet. « As-tu eu une relation sexuelle dernièrement ? » Non. « C’était quand la dernière fois ? » Euhhh… Il y a 1 an environ. « Est-ce que vous vous étiez protégés ? » Non, mais c’était mon copain à l’époque, ça faisait longtemps qu’on était en couple, on avait fait les tests… « Ok. » Il n’y a pas eu d’explications et moi, de mon côté, je commençais à me demander c’était quoi le lien entre ma vie sexuelle plate et ma peut-être infection.
Et il a pris des notes dans son ordinateur de bureau, a sorti une feuille avec une grande liste de je-ne-sais-quoi (du moins, à ce moment-là, je ne savais pas). Il a crayonné un peu, coché quelques cases, puis a étampé le nom de ma clinique dessus. Il me tend le fameux papier, je le prends d’une main un peu hésitante, le visage ben confus; je n’avais pas eu ça la première fois, 2 mois auparavant, voyez-vous. Il me dit: « C’est peut-être juste une roche dans ta vessie. Bois de l’eau et du jus de canneberges et ça va sortir. Pour être sûr, va au CLSC de ton quartier et donne leur cette feuille-là. Tu vas faire des tests. » Et moi, vraiment confuse et incrédule: « Ok… Les tests c’est pour vérifier si c’est une infection urinaire ? Je dois juste aller à l’accueil du CLSC et leur donner la feuille ? Ils vont savoir c’est quoi ? »
On s’y attend, la réponse du médecin a été affirmative, mais sans plus d’explications. J’ai mis ledit papier dans mon agenda et je suis rentrée chez moi, en passant à l’épicerie chercher du jus de canneberges (que je déteste en passant, voulez-vous ben me dire à quoi ça sert, du jus de canneberges? Anyways). Quand j’ai relu le papier, j’ai parcouru rapidement la liste et j’ai vite constaté que le médecin allait me faire faire passer des tests pour la chlamydia, la gonorrhée et d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS ou STD, en anglais).
Ok. C’est tout à fait correct, là. Les symptômes d’une infection urinaire peuvent ressembler à ceux d’une ITSS. Mais pourquoi ne pas m’avoir dit que c’était des tests pour cela ? On avait déjà abordé le sujet du sexe avec les questions. Pourquoi ne pas avoir répondu honnêtement à ma question ? J’aurais pu arriver au CLSC et être gênée sur place d’apprendre que c’était pour des ITSS !
Il me semble qu’un médecin devrait parler ouvertement à son.sa patient.e, non ? Et ce, peu importe son âge, son sexe, sa religion, sa culture, etc. La communication est tellement importante pour s’assurer que le diagnostic soit le bon, pour s’assurer que rien ne se cache derrière les symptômes, pour s’assurer que le traitement convienne, pour s’assurer que le.la patient.e comprenne la situation.
Mais surtout, pour entretenir et conserver un lien de confiance et pour faire preuve de respect. On discute de situations et événements très personnels avec nos médecins. Ils sont en partie responsables de notre santé. Il doit y avoir un certain lien de confiance et de respect.
Bref, j’aurais aimé être avertie que les tests étaient entre autres pour les ITSS. Plein de questions me sont venues quand j’ai lu la feuille:
- Pourquoi ne pas me l’avoir dit ?
- Est-ce à cause de mon jeune âge ?
- Pensait-il que si je savais, je ne voudrais pas faire les tests ?
- Est-ce même relié à l’infection où il fait faire ces tests-là à tous les jeunes ?
- Est-ce que j’ai une ITSS sans le savoir ?
Bref, ça m’a longtemps tourné dans la tête. Je n’ai jamais aimé aller chez le médecin, et c’est en grande partie parce que j’ai souvent eu de très mauvaises expériences par manque de communication, justement. J’aimerais ça que ça change, mais on dirait que je sais pas trop quoi faire…
Et pour finir mon histoire, j’ai été faire les tests: pas d’ITSS, pas d’infection. C’était une roche qui a passé après 2 jours, à force de boire de grands verres de jus de canneberges.
Note funny de l’auteure: Si vous avez un peu de temps à perdre, cherchez « STD » sur le site de Giphy. Les résultats sont bien divertissants.
Est-ce que votre médecin accepte habituellement de répondre à vos questions? Avez-vous déjà vécu une expérience similaire?
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