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[PARTIE 2] Ma santé mentale est mon secret, pas le vôtre
Crédit: Alexandru Zdrobău/Unsplash

Avant de lire ce qui suit, je vous suggère fortement de lire la partie 1.

 

Sur le coup, en apprenant que ma tante avait dit à son amie que j’avais un trouble alimentaire, j’ai été en colère et je me suis sentie trahie. Après un certain temps, par contre, j’ai mieux compris les raisons derrière ce geste. On s’entend, ça ne l’excuse pas. Mais ça l’explique, et moi, ça m’aide à être plus compréhensive envers ma tante. 

 

Les proches

On parle souvent de ce que c’est que de vivre avec un problème de santé mentale. C’est d’ailleurs un des sujets principaux que j’aborde souvent avec ma psychologue, mais on parle rarement de l’effet sur nos proches.

 

Quand j’ai dit à mes proches que j’avais un trouble alimentaire, ça a amené une réaction, des émotions, puis une réflexion. J’avoue que si un des mes proches me faisait une telle annonce, je me poserais beaucoup de questions. Je voudrais les soutenir aussi, c’est certain, mais peut être que je ressentirais un peu de culpabilité de ne pas avoir vu qu’il.elle “allait mal”. Bon après, faut se dire qu’on a tous nos secrets, tous nos problèmes… Mon but ce n’est pas de nous culpabiliser, mais bien de démontrer que les autres aussi “vivent” notre confession, notre petit défi quotidien. (Oui, j’appelle mon trouble alimentaire un défi quotidien. Parce que c’est ça que c’est, et que je ne veux plus le laisser me définir.) Avec mon défi viennent plusieurs symptômes et effets qui affectent les gens autour de moi. Pour vous donner un exemple parmi tant d’autres, j’ai de la difficulté à aller manger au restaurant. On peut facilement imaginer la scène de moi qui refuse souvent les invitations… Ça peut être difficile pour nos proches lorsqu’on refuse constamment leurs invitations sans donner d’explications.

 

Bref, tout ça pour dire qu’autant moi j’avais besoin de me confier et d’être honnête avec ma tante, mais elle aussi avait besoin de se confier sur le secret que je lui avais partagé. Elle avait besoin d’être écoutée, et je la comprend. J’ai le même besoin de parler. Elle a dû se poser des questions, avoir des inquiétudes aussi. Quand je m’inquiète, j’aime pouvoir en discuter; ça peut valider ou invalider mes inquiétudes en plus de m’offrir une façon de gérer ce stress… Alors oui je comprends un peu pourquoi ma tante a parlé de mon trouble alimentaire à son amie.

 

Crédit : GIPHY

 

Un dénouement positif inattendu

Et surprise, la discussion que ma tante a eue a encouragé son amie à s’ouvrir elle aussi! Apparemment, cette amie avait aussi eu à vivre avec un problème de santé mentale. De ce que ma tante m’en a dit, la discussion a vraiment été positive. Je n’irai pas plus loin. Parce que la maladie mentale de son amie lui appartient et que je respecte sa vie privée et son safe space #Apprendre. Donc, son amie, sachant que ma tante avait bien réagi à mon défi quotidien, a su qu’elle pouvait elle aussi se confier sans avoir peur du jugement. Wow. C’est comme si ça avait créé une mini chaîne de soutien et d’écoute. Peut-être qu’au final, ce n’était pas si mal

 

Crédit: GIPHY

 

Une bonne histoire finit toujours sur une morale, right? Il y a quelques mois, quand ma tante m’a raconté l’anecdote, je me suis sentie trahi et en colère. Avec du recul, je vois que ça a eu un impact positif. D’ailleurs, on va se le dire; je fais confiance à ma tante, et elle l’a dit à une amie de longue date, pas dans une publication Facebook, pas au travail… Je crois que le temps m’a aidé à relativiser et mieux comprendre le point de vue de ma tante, et comment elle se sentait.

 

La fin

Évidemment, j’ai demandé à ma tante de ne plus le refaire! Ça ne reste pas cool de briser le lien de confiance et d’empiéter sur mon safe space. Disons simplement que nous aurons tous appris de cette expérience. 

 

Avez-vous déjà vécu une situation similaire? 

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