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J’ai parlé de mon trouble anxieux dans un entretien d’embauche et voici ce qui s’est passé
Crédit: Unsplash

Je vis avec un trouble anxieux depuis le début du secondaire. Dans quelques semaines, je serai notaire. Aller étudier en droit n’était pas la voie facile. Je me suis fait dire à maintes reprises que j’étais « trop stressée » pour faire carrière dans ce domaine. Malgré mon trouble anxieux, le haut niveau de difficulté du programme et l’esprit de compétition qui régnait au sein de la faculté, j’ai tout de même réussi à obtenir un baccalauréat en droit et une maîtrise en droit notarial.

Mon parcours académique tirant à sa fin, j’ai dû commencer à chercher un emploi. C’est dans ce contexte que j’ai rencontré Geneviève (nom fictif), associée d’une firme notariale qui s’est intéressée à ma candidature. Au cours de mon entrevue, Genevieve m’a demandé si j’étais « une personne stressée ». J’aurais pu lui sortir la réponse politically correct que j’avais apprise par cœur au cas où on me posait ce genre de questions.

J’aurais pu, mais je suis tannée d’avoir honte de mon trouble anxieux. Je suis tannée que ce soit tabou d’en parler. Ça fait partie de moi. Ça ne m’a jamais empêchée de réussir et ça ne fait pas de moi une personne faible ou en manque d’attention. Ça fait de moi une personne forte qui persévère dans l’adversité.

Ça fait que j’ai été 100% transparente et je lui ai dit que je souffrais d’un trouble anxieux. Je lui ai dit que je suis médicamentée depuis quelques années et que ça m’aide beaucoup, mais qu’il y a encore des journées plus difficiles. Et savez-vous comment elle a réagi? Elle s’est intéressée à ce que je vis. Elle m’a expliqué qu’un de ses proches vit la même chose que moi et que ce n’est pas toujours facile. Elle s’est ouverte à moi, je me suis ouverte à elle, puis on a jasé de ça pendant une bonne demi-heure. Ah oui, puis j’ai eu la job.

Je voudrais dire merci à toutes les Geneviève, à ceux et celles qui essaient de comprendre au lieu de juger, qui voient plus loin que l’étiquette qu’on essaie de nous accoler, qui ne nous disent pas que « d’aller prendre une bonne marche dans la nature » nous ferait plus de bien que de prendre des pilules.

Et à tous ceux et celles qui doivent vivre au quotidien avec l’anxiété ou avec un autre trouble de santé mentale, j’aimerais vous dire de ne pas avoir honte, de croire en vous et de ne jamais laisser cet obstacle vous empêcher d’atteindre vos objectifs.

 

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