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[TÉMOIGNAGE] Pourquoi la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires est importante
Crédit: Emma Simpson/Unsplash

Chaque année, quand la première semaine de février arrive, je trouve ça un peu difficile parce que ça me rappelle des souvenirs franchement très malheureux. Sauf que cette semaine est nécessaire, parce qu’elle permet d’ouvrir le dialogue sur des troubles qui sont encore très stigmatisés. Du 1er au 7 février, c’est la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires, et j’aimerais vous partager mon témoignage afin de souligner l’importance d’en parler.

 

Je suis tombée malade en 2011. Je crois que la maladie a toujours été là, mais elle s’est réveillée brusquement un soir de janvier et a eu de l’emprise très rapidement sur plusieurs aspects de ma vie. La première phase de mon trouble alimentaire s’est déroulée dans la restriction et a duré environ une année. Je pouvais me peser jusqu’à 20 fois par jour, c’était obsessif. À cette époque, j’ai aussi développé un trouble de dysmorphie corporelle que je traîne encore à ce jour et qui m’occasionne par le fait même de sérieux problèmes d’estime de moi (mais je travaille là-dessus!). Après la restriction vient malheureusement souvent la compulsion et dans mon cas elle m’a frappé très, très fort. Aujourd’hui, après plus de 8 ans à vivre avec la boulimie, je vais être 100% honnête avec vous, ce n’est pas encore réglé complètement et surtout, je traîne encore des dettes de cette époque où je dévalisais les épiceries pour m’offrir mon « fix » de nourriture. Je pense qu’avoir un trouble alimentaire, c’est le défi d’une vie et je vais toujours porter un petit bagage de sensibilité. Je le vois un peu comme si j’avais à marcher sur une corde raide pour le reste de ma vie, mais qu’au fur et à mesure que mon état et ma santé mentale s’améliorent, cette corde s’épaissit et rend la traversée un peu plus facile. Oui, on peut guérir d’un trouble alimentaire, et c’est avec des initiatives comme la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires qu’on peut contribuer à aider des gens à s’en sortir. 

 

Cette année, la thématique tourne autour de l’utilisation des réseaux sociaux et je trouve que c’est un sujet dont il faut parler. Quand j’étais très malade, j’utilisais Instagram (et Tumblr, back in the days) pour partager du contenu sur les troubles alimentaires. Je me faisais renforcer dans mon trouble parce que les gens aimaient mes photos et me félicitaient sur mon corps. Et évidemment, je suivais une panoplie de comptes qui faisaient la « promotion » de corps parfaits, de diètes et d’exercices extrêmes. Ça n’a définitivement PAS aidé mon parcours vers la guérison. Même si Instagram a aujourd’hui resserré ses politiques sur le contenu à sujet sensible, ça reste que c’est difficile d’être sans cesse bombardé de corps instagrammables. Du haut de mes 26 ans et de mes 8 années de thérapie, je suis capable de faire la part des choses, mais je sais que ce n’est pas nécessairement le cas de plusieurs jeunes filles et jeunes femmes. C’est aussi l’opinion de Myriam Trudel, directrice de la Maison l’Éclaircie : « L’utilisation des réseaux sociaux est un facteur de risque parmi plusieurs. Il est important d’apprendre aux personnes à filtrer les contenus qu’ils voient et à avoir un esprit critique face à ceux-ci. Par exemple, ce que je vois, est-ce une photo retouchée ou prise au naturel? Combien de temps de préparation a été nécessaire pour obtenir une photo parfaite? »

 

Profitons de cette Semaine de sensibilisation pour ouvrir le dialogue sur le culte de la beauté et de la minceur qui règne sur les réseaux sociaux. Profitons de cette semaine pour déconstruire certains préjugés envers les troubles alimentaires.

 

Je vous invite à consulter le site Web de la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires pour en connaître plus sur les outils proposés et les événements organisés.

 

ANEB

(514) 630-0907

Maison L’Éclaircie     

(514) 382-2760

Tel-Jeunes

1 800 263-2266

 

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