Les propos controversés de Gabrielle Bouchard et leur impact sur la communauté trans
Gabrielle ManzanoMardi, Gabrielle Bouchard, la présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), a suscité la controverse avec ses propos sur l’interdiction des relations hétérosexuelles.
« Les relations de couple hétérosexuel sont vraiment violentes. En plus, la grande majorité sont des relations basées sur la religion. Il est peut-être temps d’avoir une conversation sur leur interdiction et abolition. »
– Gabrielle Bouchard , présidente de la FFQ, sur son compte Twitter personnel.
Elle s’est excusée par la suite en affirmant qu’elle avait été maladroite dans ses propos.
Je tiens premièrement à mentionner que Madame Bouchard a tenu ces propos en son nom personnel et que ces derniers ne représentent ni la FFQ, ni la communauté trans.
On comprend que les propos de Madame Bouchard se voulaient sarcastiques, mais quand tu es présidente de la FFQ, tu dois faire attention à ce que tu dis sur les réseaux sociaux . Il y a donc des limites à utiliser le sarcasme ou l’ironie. C’est encore plus vrai si tu fais partie d’une communauté marginalisée, car tes propos peuvent avoir un impact, non seulement sur la FFQ, mais aussi sur ta communauté (dans ce cas-ci la communauté trans).
Beaucoup de gens au Québec ne connaissent pas une personne trans dans leur entourage. Ils vont donc – souvent – se fier aux quelques personnes trans qu’ils voient dans les médias pour se faire un point de vue sur cette communauté. Mais, à l’exception de Michelle Blanc et de Gabrielle Bouchard, très peu de personnes trans ont une tribune dans les médias. Donc, quand la présidente de la FFQ tient des propos qui dépassent les bornes, c’est toute la communauté qui en subit les conséquences.
Bref, faire partie d’une communauté marginalisée tout en occupant un poste influent vient avec son lot de responsabilités. Cela peut parfois être lourd à porter et la société a beaucoup moins tendance à pardonner. C’est une réalité injuste, certes, mais il faut en tenir compte et être capable de s’adapter en conséquence.
La FFQ a aussi perdu beaucoup de crédibilité et a failli perdre son financement. C’est très triste, considérant que l’organisation défend les intérêts de toutes les femmes du Québec.
Est-ce que Gabrielle Bouchard a toujours sa place comme présidente de la FFQ? Personnellement, je crois qu’un vote de confiance devrait se tenir pour permettre aux membres d’en juger. Il faut dire que la présidente n’en est pas à sa première controverse. En juin, elle avait écrit sur Twitter qu’on devrait « discuter de la vasectomie obligatoire à 18 ans ».
Que pensez-vous des propos de la Présidente de la FFQ?