Il y a un dicton qui dit qu’il faut être bien avec soi-même avant d’être bien en couple. De prime abord, c’est plein de bon sens. La vie à deux représente son lot de défis et de compromis, et si déjà on ne se sent pas bien seul.e, ça risque de rendre les choses plus compliquées, non? Donc, ne devrait-on pas attendre d’être bien avec soi-même avant d’essayer d’être bien avec quelqu’un d’autre? J’ai toujours été plutôt en accord avec l’adage et je l’ai cru pendant longtemps. J’avais tort.
Suite à quelques années plus difficiles, j’ai remis en question ma façon de penser. Qu’est-ce qui arrive si on a des problèmes de confiance en soi ou encore si on fait une dépression? Est-ce que ça veut dire qu’on ne devrait pas s’accorder le droit de tomber en amour, d’être aimé.e ou d’être en couple?
Si on traverse une mauvaise passe et qu’on ne croit pas être la meilleure version possible de nous-mêmes, est-ce que ça veut dire qu’on doit s’interdire d’essayer de trouver le bonheur à deux jusqu’à nouvel ordre?
Non seulement cette façon de penser garde les personnes aux prises avec des difficultés dans un cercle de négativité (« j’ai de la difficulté à m’accepter et à m’aimer, donc c’est impossible que les autres puissent m’aimer »), mais en plus, elle perpétue des stéréotypes envers les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale.
Nous sommes humains, nous avons tous nos défauts, nous avons tous nos craintes et nos insécurités. Parfois, pour certaines personnes, ces insécurités ou ces problèmes de santé font qu’on ne s’aime (malheureusement) pas nécessairement à notre juste valeur. Est-ce que durant ces périodes plus difficiles, on doit alors s’isoler et attendre d’être « bien et parfait à 100% » avant de rencontrer quelqu’un ou de partager des moments à deux?
Sans utiliser l’autre personne comme une béquille, parfois c’est justement par l’entremise de l’amour de quelqu’un d’autre que l’on apprend à mieux s’aimer, à mieux s’accepter ou même à mieux régler et affronter certains de nos problèmes. Là où l’on voit des faiblesses, il y aura toujours quelqu’un pour y voir nos forces et nous les rappeler. À deux, c’est possible de panser nos blessures mutuelles et de s’entraider dans nos épreuves.
Je me permets d’ailleurs ici de citer une de mes chansons préférées des Cowboys Fringants, Pizza galaxie : « Comme une étoile poquée dans la nuit, je m’accroche à mon ciel et je survis, moi qui aurais tant besoin d’une amie, dans l’immensité de mon ennui. Comme tout le monde, je cherche la même chose, un peu d’amour sur mes ecchymoses. »
Dans le fond, pour une partie d’entre nous, maudit que c’est vrai. Puis c’est correct.
Nous sommes humains, il y aura toujours dans nos vies des moments où nous ne sommes pas à 100%. Ça ne fait pas pour autant de nous des personnes de moindre valeur qui ne méritent pas de goûter au bonheur.
À ceux et celles qui ont besoin de l’entendre, vous êtes valides et en aucun cas vos insécurités ou vos problèmes de santé ne devraient déterminer votre valeur ou dicter votre choix de vous investir auprès d’une personne si c’est ce que vous souhaitez. Vous êtes humain, et comme tous les humains, vous avez le droit d’aimer et d’être aimé.e.