J’habite Montréal et c’est mon excuse pour ne pas conduire; je n’ai pas besoin de voiture, je ne ferais que la changer de bord de rue sans cesse. Le métro et le bus m’amènent là où je veux, mais je suis également du type à faire du pouce ou à prendre un taxi lorsqu’il n’y a pas de transport en commun.
Du plus loin que je me rappelle, conduire m’a toujours rendue mal à l’aise. J’ai échoué mon examen théorique une première fois. Puis, j’ai dû faire le double des cours pratiques pour me sentir prête. Sauf que j’ai échoué l’examen trois fois; la quatrième fois, j’étais bien prête et j’ai réussi. Je dois avouer que ce sont des épreuves qui marquent! D’ailleurs, du plus loin que je me souvienne, tout le monde a toujours voulu m’inscrire à la série Les pires chauffards canadiens. J’avais même préparé mon vidéo avec une ancienne collègue (et entre nous, j’aimerais bien y aller, car ça a l’air d’une très bonne école de conduite; je payerais cher pour ça!!).
Tranquillement, j’ai pris confiance au volant; je conduisais de mieux en mieux, j’étais de plus en plus consciente des dangers autour. Étrangement, c’est seule au volant que je me retrouvais le plus en contrôle, sans personne à côté pour juger ma façon de conduire. Jusqu’au jour où je me suis retrouvée dans le trafic dans une rue étroite et j’ai mal évalué mes distances. Tellement que je suis arrivée à faire au-dessus de 10 000$ de dommages sur la minivan familiale… en fonçant dans une voiture stationnée!
Ma confiance, que j’avais tranquillement développée, s’est mise à dégringoler. Mes parents insistaient pour que je reprenne le volant. Et je le faisais, mais avec encore moins de confiance qu’avant.
Quelques années plus tard, j’ai eu la brillante idée de m’acheter un RV (Bravo Claudine!) alors que je déteste conduire. Ça m’a pris de grandes respirations et des chemins tout faits d’avance pour arriver à la conduire. Et j’ai réussi à rester coincée dans une ruelle avec! Je vous laisse imaginer la suite.
Donc, pendant que j’habitais mon RV, j’étais, disons, très peu mobile, malgré le caractère mobile de mon habitation. Je me suis résignée à prendre des cours de conduite de RV. Et le professeur m’a demandé : « Ça fait combien de temps que tu n’as pas conduit de voiture? » La réalité m’a frappée: je n’avais repris le volant que quelques fois après mon accident.
J’ai entamé des cours de conduite… tout s’est enchaîné et je n’ai jamais suivi plus d’un cours.
Un an plus tard, je me suis retrouvée à devoir aider un ami à sortir sa voiture de la neige: « Conduis et moi je pousse! », m’a-t-il dit. Je l’ai fait – parce qu’il était vraiment mal pris – mais je tremblais de partout.
J’habite Montréal et je n’ai pas besoin de conduire même si j’ai mon permis depuis 10 ans. C’est l’excuse que j’utilise parce que conduire me rend anxieuse… voilà tout!