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Quand les inégalités de genre affectent même notre santé
Crédit: Unsplash

En 2020, le féminisme est plus important que jamais. Nous avons pris des résolutions féministes et nommé les féministes les plus marquantes de la décennie. Nous avons aussi assisté l’an dernier au fait que la tuerie de Polytechnique soit (enfin!) reconnue comme un attentat antiféministe.

Qu’en est-il de l’importance du féminisme dans les autres sphères de nos vies, comme dans notre santé? Spoiler alert: le féminisme est primordial là aussi!

 

Le genre, source d’inégalités

Il est important de noter que selon l’Organisation mondiale de la Santé, le genre représente l’un « des plus importants déterminants sociaux des inégalités en santé ». Cela veut dire que le genre est l’un des facteurs (tels que le statut socioéconomique et la situation géographique) qui aura le plus d’impact sur les résultats de santé de quelqu’un.

D’où est-ce que cette inégalité dans la santé des personnes s’identifiant comme hommes et des personnes s’identifiant comme femmes peut bien venir?

Premièrement, c’est au niveau de la recherche clinique que les premiers biais commencent. En effet, bien que les personnes s’identifiant comme femmes composent la moitié de la population, elles ne forment que 30 % des participants et participantes aux études cliniques. Ce biais de sélection fait en sorte que les traitements et les méthodes de diagnostics s’appliquent mieux aux personnes s’identifiant comme hommes, et c’est nous qui en souffrons!

Ce biais sexiste a même un nom : le « syndrome de Yentl », selon lequel une personne s’identifiant comme femme ne reçoit pas le même traitement médical qu’une personne s’identifiant comme homme, même lorsque les symptômes sont identiques.

Deuxièmement, ce biais persiste dans le design des innovations médicales, comme les hanches artificielles ou les pacemakers. En effet, même si les hanches et les cœurs sont des organes « non genrés », tout le monde n’obtient pas les mêmes résultats lors de l’insertion de dispositifs médicaux. Selon plusieurs études, les femmes vivent plus de défectuosités dans les hanches artificielles et retirent moins de bénéfices de l’insertion de pacemakers, par exemple.

Crédit: Artur Tumasjan / Unsplash

 

Quoi faire pour y remédier?

Une piste de solution se situe dans la gouvernance des organisations qui produisent des dispositifs médicaux et de la recherche clinique. La nouvelle chirurgienne en chef du CUSM est un pas dans la bonne direction pour le Québec! Le fait d’obtenir au moins la parité de genre dans la direction des organisations de santé pourrait donc aider à réduire les inégalités, tout comme il serait souhaitable d’avoir la parité de genre partout dans la société, #justsaying.

D’ailleurs, saviez-vous que plus il y a de personnes s’identifiant comme femmes dans la gouvernance d’un pays, plus sa population est en santé? Ce serait attribué, selon plusieurs études, au fait que celles-ci adhèrent davantage aux politiques de gauche et tendent à vouloir améliorer les droits des personnes s’identifiant comme femmes!

Crédit: Rebrand Cities / Pexels

À défaut de devenir gestionnaires dans le domaine de la santé, qu’est-ce que nous pouvons faire pour remédier à ces biais sexistes? La réponse est bien sûr compliquée, mais le fait d’y être sensible est déjà un bon premier pas vers la résolution du problème. Je vous suggère de poser les bonnes questions à votre médecin, et de toujours être à l’affût des différences possibles entre les traitements recommandés!

Pour finir, si le sujet vous intéresse et que vous voulez en savoir davantage, je vous suggère cet article que j’ai écrit pour le blogue académique Hinnovic (sur l’innovation responsable en santé) qui va plus en profondeur!

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