Être dans le dating game, ce n’est jamais quelque chose de facile. Ben, en tout cas, pour moi; je ne sais pas pour les autres. Je suis quelqu’un qui fait pas mal d’anxiété et je sais que je ne suis pas toute seule. Et des premiers rendez-vous, ça m’angoisse au plus haut point. Faut dire qu’entretenir du small talk le plus fluide possible avec un.e parfait.e inconnu.e pendant deux bonnes heures, ça ressemble davantage à un cauchemar qu’à un rêve à mes yeux. Mais bon, faut c’qui faut ç’a l’air.
Le pire moment, c’est vraiment celui où tu arrives au bar où vous aviez convenu, dans un élan de gaieté, de vous retrouver pour prendre un verre. Tu arrives, mais tu ne sais pas où est l’autre. Il fait noir et une casquette-bourgogne-juste-à-gauche-du-bar-tu-vas-voir, ben c’est pas toujours évident à repérer. Ça te fait paniquer parce que l’autre personne t’a sûrement déjà spotté et tu t’imagines avoir l’air vraiment bizarre, en te martelant l’esprit à grands coups de « Bon, ça commence bien! ».
Tu trouves, finalement. Elle était juste là, à t’attendre bien sagement. Ton angoisse se dissipe un peu, le temps des phrases d’usage qui sortent spontanément et expertement de ta bouche sans que tu aies besoin de penser à quoi que ce soit. Ça, c’est jusqu’à ce que tu réalises que vous n’avez plus rien à vous dire, là, maintenant. Tu cherches désespérément un sujet de conversation pas trop banal, mais pas trop profond non plus. Disons que tu n’as pas envie de jaser de météo, mais que tu n’as pas non plus envie de t’ouvrir sur ta vision de la finalité de l’existence non plus. Alors tu fixes ta consommation en te disant que l’autre trouvera certainement une façon de vous sortir de cette impasse hautement anxiogène.
Est-ce que j’ai dis que le pire est d’arriver deuxième et de chercher l’autre personne? Ah, excusez-moi, ce que je voulais dire, c’est totalement le contraire. Quoi de plus angoissant que d’attendre – en tête-à-tête avec ton vodka-canneberge vraiment trop sucré – que l’autre personne se pointe le bout du nez? C’est précisément dans ces situations qu’avoir le don de se rendre invisible est souhaitable. Tu ne sais pas trop si tu dois fixer ton cellulaire en ayant l’air désinvolte et tellement nonchalante ou si tu dois épier les alentours avec un regard bienveillant, mais pas malaisant (l’exercice est définitivement plus ardu qu’il ne paraît).
On peut dire qu’avoir un premier rendez-vous, ce n’est définitivement pas de tout repos, mais quand ça débouche sur une relation positive quelconque, on se dit que le jeu en vaut la chandelle. N’est-ce pas? Dites-moi que oui, s’il vous plaît…
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