Aller au contenu
J’étais en couple, mais amoureuse de mon ami
Crédit: Alex Iby on Unsplash

Il m’arrive souvent de me dire que l’amitié avant le couple est un passage un peu obligé. Pourtant, c’est une étape que j’ai souvent sautée, peut-être parce que j’avais peur d’être seule ou parce que je ne faisais pas vraiment de différence entre l’attirance physique et le sentiment amoureux. Bref, avec le recul, j’ai réalisé que je n’avais jamais vraiment laissé le temps à mes sentiments de se développer avant de me caser avec quelqu’un.

J’ai commencé à voir cette personne de plus en plus régulièrement. On a commencé par prendre un café ensemble, puis sont venus les concerts, les délires, les beuveries, les longues promenades à parler de nos vies, la bouffe, le réconfort pendant les périodes plus dark, les discussions pendant des heures au téléphone… Le monde nous trouvait ben cutes quand on était ensemble et je me sentais tellement bien avec lui que tout semblait aller à merveille dans ma vie. C’était réciproque. Nous n’avons pas tardé à nous questionner sur le lien qui nous unissait.

Le hic: j’étais déjà dans une relation sérieuse à ce moment-là, depuis déjà un bon moment.

C’était évident: je me sentais mieux avec mon ami qu’avec mon chum et je savais qu’un jour, j’allais devoir prendre une décision, ce qui impliquerait probablement la perte de l’un ou de l’autre. Au bout de plusieurs semaines, sans même avoir pris de décision, j’ai avoué à mon chum que j’étais amoureuse de mon ami. C’est certain qu’il n’a pas été réjoui de l’apprendre, mais il a décidé de passer par-dessus. De mon côté, je m’étais sentie tellement coupable de ce qui était arrivé et aussi tellement « chanceuse » que mon chum m’aime assez pour me pardonner que j’ai poursuivi ma relation avec lui.

Ma relation avec mon ami s’est dégradée par la suite, mais j’ai été forcée d’admettre que nous avions toujours des sentiments l’un pour l’autre. C’est super égoïste, I know, mais je ne supportais pas de savoir qu’il aller fréquenter d’autres personnes. Après tout, je devais assumer qu’il allait poursuivre sa route et que les choses ne seraient plus jamais les mêmes. J’ai décidé de couper tout contact avec lui.

Deux ans se sont écoulés, et pendant tout ce temps, je gardais des pensées pour cet ami. Je me demandais s’il était heureux de son côté. Très souvent, quelque chose me rappelait à quel point il me manquait. En même temps, j’avais honte d’avoir aimé un autre gars et de penser toujours à lui. Pour me donner bonne conscience, je me disais que je m’étais probablement rapprochée de lui pour les mauvaises raisons.

Un moment après avoir quitté mon chum, je suis retombée sur mon ami par hasard et nous avons discuté. Lui, de son côté, n’avait jamais cessé complètement de penser à moi. J’étais rassurée, mais aussi triste de voir à quel point nous avions pris des chemins différents. Je m’en voulais de ne pas avoir donné de chance à notre relation quand c’était le bon moment. Nous sommes restés en contact, même si c’était plus timide et réservé qu’avant.

Étrangement, je crois que ce moment de ma vie a été un point tournant, car c’est à ce moment que j’ai choisi de continuer à vivre de mon côté sans m’attendre à tirer quelque chose de chaque relation. Même si mon ami était toujours un peu dans le portrait, je devais savoir que je n’avais pas besoin d’ être en couple ou d’avoir un pilier humain dans la vie pour réaliser des choses. J’ai voulu devenir plus indépendante et je crois l’être plus qu’avant.

Aujourd’hui, l’eau a de nouveau coulé sous les ponts. Mon ami est devenu mon amoureux et nous sommes heureux d’être ensemble. Certaines choses sont demeurées intactes entre nous, mais ça serait faux de dire que ça a été un happy ending instantané. À quelques reprises, nous nous sommes demandé si notre passé weird d’amis-amants allait toujours finir par nous rattraper. Avec le recul, je sais maintenant que j’avais beaucoup de choses à apprendre de mon côté avant de m’engager avec lui.

C’est pourquoi, finalement, je ne regrette pas notre histoire compliquée et notre gros vécu. Cela ne nous a pas empêchés d’en construire un nouveau.

 

Vous avez une histoire à partager? Écrivez-nous au info@tplmag.com

Plus de contenu