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Ode à mes pensées catastrophiques quotidiennes
Crédit: Unsplash

Quotidiennement, je suis aux prises avec des pensées catastrophiques de toutes sortes. J’ai l’imagination tellement abondante pour le pire qui pourrait arriver que j’aurais pu être scénariste des films Destination ultime. J’attends le métro et je me dis « et si je tombais sur la voie? ». Je suis en date et je m’imagine que le gars va me kidnapper et m’enrôler dans une secte. Cela remonte à il y a bien longtemps, je me souviens d’ailleurs de la panique que j’ai ressentie lors d’un examen de mathématiques, et d’une seconde à l’autre j’imaginais la dégringolade qu’allait prendre ma vie à partir de ce fameux moment où je n’ai pas été en mesure de calculer la maudite hypoténuse du problème devant moi.

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Alors que je commençais un nouvel emploi et que mon entourage remarquait l’anxiété que cela me procurait, on m’avait posé cette fameuse question ; « C’est quoi le pire qui pourrait arriver? ». Notons que cette personne ne me connaissait clairement pas assez bien pour penser qu’elle me délivrerait soudainement de mon mal-être, tel un gourou guérisseur d’anxiété.

 

Voici quelle a été ma réponse ; « Je tombe dans le jus, le restaurant se remplit, tout le monde me regarde et me fait signe, mais je n’y arrive pas… Je cours en cuisine pour aller chercher des couteaux pour le deuxième service de mes tables 4, 7 et 19. J’échappe mon plateau de couteaux, je glisse de mes talons hauts, je tombe tête première, exactement au moment où un des couteaux rebondit, puis je me crève un œil. Le service est interrompu. Les secours sont en chemin, mais en attendant, les clients ont perdu l’appétit, les gérants doivent gérer la réputation du restaurant et des traumatisés. Ma vie n’est plus jamais la même parce que, non seulement j’ai fait fermer un restaurant, mais j’ai perdu la vue d’un œil, tout ça pour une job que je n’aime même pas. »

 

Imaginez le visage de la personne qui m’a demandé ça pour dédramatiser le fait que j’étais stressée par mon nouvel emploi étudiant. Des exemples comme ça, j’en ai à la pelleté. Je suis du genre à imaginer le pire, et ma conception du pire est nettement plus intense et gore que la plupart des gens. J’ai toujours pensé que c’était malsain, que je pensais trop loin et je trouvais cela envahissant. J’essayais d’ignorer ces pensées, mais c’est comme avoir une chanson dans la tête; pour s’en débarrasser, il faut les écouter au complet.

 

J’ai donc appris à accueillir les scénarios, les démystifier et les apprivoiser, pour finalement considérer ces pensées pour ce qu’elles sont; des pensées. J’ai appris à leur accorder moins d’importance, à dédramatiser les scénarios catastrophiques, et quoi de mieux pour dédramatiser que de les partager? À partir du moment où j’ai commencé à raconter le genre de scènes qui passaient constamment dans ma tête, mes amies ont réagi de la meilleure manière; elles ont ri.

 

La perception que nous avons sur nos pensées a beaucoup plus de pouvoir que ce que l’on croit, surtout quand on part avec un minding fataliste comme le mien. Finalement, je peux me définir comme une anxieuse qui a peur de tout, mais je préfère dire que je suis aussi une petite comique; je suis divertissante et j’ai une imagination débordante.

 

Sur ce, je retourne à l’écriture du scénario de Destination Ultime 6!

 

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