À mes 18 ans, j’ai rencontré un prince charmant. Nos valeurs de ce temps, les circonstances de notre rencontre, notre vie de l’époque; tout cela a permis un joli mariage fort émouvant lorsque j’avais 20 et lui 23 ans. Aucun regret.
Gros fast forward à aujourd’hui. 32 ans. Divorcée (eh oui: ma petite histoire ici!). À nouveau en couple depuis 3 ans (et demi!). Conjointe de fait depuis un an (et demi!). À la moitié d’une première grossesse. Le temps passe vite quand on s’amuse!
Et puis, comme si on ne s’amusait pas déjà assez, il m’a – SURPRISE! – demandée en mariage il y a quelques semaines et on a choisi de faire ça d’ici mon accouchement.
Remettre ça, revivre cette expérience supposément unique à une vie, oser encore me risquer…? En vitesse, en plus? Tout ça pour quoi? Obtenir un bout de papier? Oui. Mais non.
Ce n’est même pas pour permettre à mon fiancé (houuuu) de vivre cette journée à son tour : lui, se marier (ou non), ça ne lui faisait pas un pli. Ce n’est pas non plus par urgence d’avoir un bébé dans les liens sacrés du mariage… ils sont déjà rompus, lesdits liens sacrés #lolpaslol
Le mariage représente l’engagement amoureux le plus puissant à mes yeux et mon chum a décidé dès nos débuts d’accepter la place que ça reprenait progressivement pour moi. Bon : il m’a aussi fait un enfant, c’est-à-dire qu’il a fait le choix que je sois dans sa vie forever and ever, quoi qu’il arrive, pour partager la vie de cet enfant. Ouais, pas pire engagement, c’est vrai.
Mais… ce n’est pas pareil! Ma vision du mariage concerne assez exclusivement l’engagement de deux humains à combiner leurs vies dans un seul parcours. À porter l’autre lorsqu’il tombe, à savoir que je serai soutenue si je chute, à parfois nous effondrer à deux pour mieux nous relever ensemble. Un duo avant tout le reste. Avant les enfants et le reste du monde.
On fera un mariage civil, sans invités, sans décoration, sans fla-flas. Juste nous deux, les témoins obligatoires et le greffier. Je sais, ça peut paraître un gros compromis pour aller vite.
Lui et moi. Le reste, je m’en fous. J’ai déjà eu la robe et les moments de princesse, j’ai adoré et ça ne m’émeut pas du tout de ne pas le revivre. Complètement heureuse du passé et de ce choix d’aujourd’hui, promis.
Il y a quelque chose de terriblement optimiste – limite insouciant – à vouloir s’engager « pour la vie » avec quelqu’un, comme si on avait la moindre idée de ce qui nous attend, comme si on défiait la vie de nous tester, comme si on savait ce qui nous pend au bout du nez pour les 20-30-40-50-60 prochaines années.
Mais c’est aussi un magnifique saut dans le vide : je choisis d’avancer à tâtons avec toi et on verra bien ce qu’on arrive à faire ensemble des surprises qui nous attendent. Ensemble, à égalité, selon nos forces et nos défis respectifs.
Ah, évidemment, le mariage n’est pas le passage exclusif obligé pour assurer l’engagement de deux humains l’un envers l’autre. Il ne garantit rien de mieux, rien de pire. Juste quelques avantages côté légal… et plus de tracas en cas de rupture.
Dans mon histoire, l’idée du mariage demeure précieuse et me donne des papillons dans le ventre. J’ai hâte de recevoir nos alliances (parce que ça, oui, c’est requis : une main d’homme avec son alliance? Wow!) et d’avoir « notre » date officielle. Bon, et de faire un party l’été suivant pour célébrer en gang. #javoue
Au fond, puisque le mariage concerne seulement deux humains, qu’est-ce que ça peut bien faire, ce que les autres en disent?