Je n’aime pas les gens; c’est un constat que j’ai fait il y a de cela plusieurs années. Je n’aime pas les gens au point où je suis une des personnes les plus désagréables avec qui travailler; je n’aime pas tout ce qui n’a pas été fait par moi et j’ai beaucoup de difficulté à reconnaître le travail de l’autre.
Je suis de ces personnes ultra-perfectionnistes et ultra-observatrices. De celles qui ne donnent droit ni à l’erreur ni au temps de faire les choses. Je comprends rapidement comment un nouveau milieu fonctionne, je fais habituellement bien mon travail et j’exige la même chose des autres. Pourtant, il m’arrive de faire des erreurs – l’erreur est humaine – mais je déteste me faire reprocher quelque chose que je fais de mal.
Bref, les personnes qui n’arrivent pas à s’adapter et qui manquent de tact en me disant que je fais mal quelque chose me tapent royalement sur les nerfs. Je les déteste et je ne m’empêche pas de le leur montrer.
Pire, j’ai une extrême capacité à rendre quelqu’un si certain qu’il travaille mal qu’il perd sa confiance en lui et devient tout malheureux dans son travail, tout en faisant réaliser au patron tous ses défauts. Et ceci, sans que le patron ne se rende compte de ce que je fais! Et avant de me faire jeter des roches, je suis consciente de ce point et j’essaie de ne pas utiliser cette tactique. Je comprends de plus en plus le mal que je fais en agissant de la sorte et je réalise que je ne peux pas être ce bourreau du travail avec tout le monde.
Avec le temps, j’essaie de reconnaître les signes avant-coureurs de ces situations pour éviter que ces situations s’enveniment. J’essaie de voir les bons côtés de la personne, d’apprendre à la connaître, de garder mes distances et de ne pas me brûler trop vite. Peut-être suis-je faite pour travailler de la maison? Ou seule dans un bureau? Je suis probablement la candidate idéale pour le télétravail (sans appels de clients, de grâce!)! Il faut voir les bons côtés, ça prend des gens asociaux pour occuper ces postes-là.
Il n’en reste pas moins que ça me prend un gros moment pour apprivoiser l’autre; surtout celui qui est différent, mais aussi celui qui me ressemble. Ça prend de grosses frictions et de nombreuses situations problématiques. À un moment, ça éclate, puis je deviens près de la personne. Des fois, c’est aussi le temps qui fait qu’un.e collègue que je n’aimais pas devient quelqu’un de familier, avec qui j’aime travailler.
Comme le dirait si bien Marjo « On n’apprivoise pas les chats sauvages! »