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3 questions pour mieux comprendre le travail d’un.e sexologue
Crédit: Unsplash

Salut! Je m’appelle Kanica, je suis sexologue et bienvenue sur Le Sofa Sexologique, là où je réponds à vos questions en ce qui a trait à la sexualité ainsi qu’au bien-être relationnel et à la santé mentale.

Je commence une collaboration excitante avec Ton Petit Look et je me ferai un plaisir de démystifier la sexologie pour vous montrer comment tout le monde peut bénéficier de ce domaine passionnant, sur plusieurs aspects et à plusieurs niveaux.

Plongeons dans le vif du sujet en répondant aux questions que j’entends fréquemment.

« Les sexologues font de la thérapie de couple, c’est ça? »

Oui, mais pas seulement. C’est souvent ce qui vient en tête chez les gens quand on imagine la profession de sexologues, pourtant ce n’est qu’une partie de ce que les sexologues au Québec font. Outre la pratique privée, nous sommes toutes des éducatrices à la sexualité, aptes à animer des ateliers, des formations et des conférences devant des groupes de n’importe quel âge, sur des thèmes variés comme la prévention des agressions sexuelles, la promotion des relations égalitaires, la communication entre partenaires, la sexualité suite à la ménopause, le développement d’une image corporelle saine, et j’en passe.

De plus, certaines sexologues vont se concentrer en recherche, planification et conception de programmes pédagogiques pour des instituts, au sein de ministères, des organismes communautaires, des commissions scolaires, etc.

Donc les sexologues travaillent en pratique privée, oui, mais pas toutes. En passant, en thérapie de couple, la sexologue n’est pas là pour « prendre le bord de quelqu’un », mais pour améliorer la situation de l’entité qu’est le couple.

 

« Quelles sont les histoires les plus sordides que tu as entendues? »

Dans l’imaginaire collectif, les motifs de consultation seraient dignes d’une série télévisée, quand en réalité, les « histoires » qu’on entend sont, désolée de vous l’apprendre, beaucoup moins surprenantes que vous pourriez le croire.

Il faut comprendre que les médias sont friands d’un type de sexualité : la sexualité-sensationnaliste, ce qui explique pourquoi on imagine les sexologues comme étant des bibliothèques remplies de faits divers de nature sexuelle. Nous ne prodiguons pas de sex tips comme dans les magazines.

Les gens peuvent consulter pour des difficultés relationnelles, affectives et sexuelles, comme par exemple suite à une rupture, un avortement ou lorsqu’ils font face à des questionnements en tout genre.

De plus, les sexologues sont assujetties à un code de déontologie qui met l’accent sur la confidentialité, alors ce qui se dit dans le bureau de consultation, reste dans le bureau de consultation. Sorry!

 

« Est-ce que c’est normal si je … »

La normalité est tout un concept à examiner quand nous parlons de sexualité.  En sachant que la sexualité englobe cinq dimensions  (biologique, psychoaffective, relationnelle, socioculturelle et morale) (1), ce qui est considéré comme normal, donc dans « la norme », est à discuter et à analyser.

Gayle Rubin, une professeure d’anthropologie et d’études féministes de l’Université de Michigan, a dénoncé l’idée en 1984 selon laquelle il existerait une hiérarchie sexuelle: elle s’est positionnée contre l’idée d’une « bonne » sexualité qui serait dans un cadre hétérosexuel, marié, monogame, pour la reproduction, à la maison, seulement avec les corps, entre des partenaires de même génération et « vanilla sex » et d’une « mauvaise » sexualité qui serait dans un cadre homosexuel, hors mariage, avec plusieurs partenaires, sans lendemain, avec des objets, sado-maso et transgénérationnel (2).

Les moeurs sexuelles ont bien sûr évolué, mais les vestiges de ces idées dépassées se font encore sentir. C’est pourquoi les sexologues travaillent avec la prémisse qu’une sexualité doit avant tout être une expérience positive, sécuritaire et consentie.

 

J’ai beaucoup d’autres choses à partager avec vous, mais ça sera tout pour l’instant! J’espère vous transmettre la curiosité par rapport à ce domaine méconnu du grand public, qui pourtant, a comme sujet d’étude le bien-être de toutes.

Pour une prochaine chronique, j’ai hâte de savoir ce qui vous intéresse, et n’hésitez pas à m’en faire part sur ma page Facebook Le Sofa Sexologique.

 

À bientôt!

Bibliographie

1.Direction de santé publique / Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal. (Septembre 2018). Globalité de la sexualité. Récupéré de : https://santemontreal.qc.ca/fileadmin/fichiers/professionnels/DRSP/sujets-a-z/SEXOclic/Fiches/Globalite-de-la-sexualite.pdf

2.Rubin, G. (2011). Blood under the Bridge: Reflections on « Thinking Sex ». GLQ: A Journal of Lesbian and Gay Studies, 17 (1), 15-48.

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