Il existe de multiples sortes de psychothérapie et puisque nous sommes tous différents, nous avons tous besoin d’une thérapie qui s’adapte à nos différences! Tout le monde connait le classique face à face avec le ou la thérapeute. Mais il existe plusieurs autres techniques, dont une que je trouve particulièrement intéressante et que j’ai eu envie de vous présenter; il s’agit du psychodrame.
Si cette méthode vous semble intéressante, pour vous un.e proche ou pour vos enfants (parce que je trouve que cette technique doit être amazing pour les plus jeunes aussi), je vous invite à visiter le site internet de l’Association des psychodramatistes du Québec. Il s’agit d’une méthode qui utilise l’improvisation théâtrale comme base de la thérapie. Nous devons cette approche thérapeutique à Jacob Levy Moreno, et je vous invite vivement à lire Le psychodrame d’Anne Ancelin Schützenberger si vous souhaitez en apprendre davantage.
Pour les psychodramatistes, l’émotion générée par l’interprétation théâtrale a plus qu’une valeur uniquement esthétique. Elle permet d’accéder à l’univers psychique d’un individu, à des souvenirs et à des émotions réelles. Cet accès permettra à l’individu de concrétiser certains de ses enjeux mentaux et d’apprendre à les gérer. L’émotion qui sera ressentie pendant le jeu sera aussi réelle qui celle ressentie dans la réalité. Généralement, le psychodrame s’exécute en groupe, sous la supervision d’un spécialiste, un psychodramatiste.
Au cours d’une séance de psychodrame, il est possible de mettre en scène un événement de sa vie, quelque chose qui pourrait se produire dans l’avenir, le rêve d’un.e participant.e, ou une histoire complètement fictive. Mais en fait, même l’élément inspiré de l’histoire personnelle de la personne sera en quelque sorte une création. En se mettant en mouvement, en réinterprétant le souvenir dans un autre contexte, il est possible qu’elle pose alors sur cette scène un nouveau regard, que sa compréhension de la situation soit différente.
Lorsqu’on parle du psychodrame, on dit : « “ jouer en faisant comme si ”, ce qui n’est pas pour autant “ faire semblant ” ». Ce qu’on dit aussi, c’est que ce qui sera vécu et joué « sur scène » ne sera pas faux. On viendra présenter une interprétation subjective d’une situation, et les émotions qui seront ressenties seront vraies. En formulant cette hypothèse, il nous est possible de percevoir le réel intérêt thérapeutique du jeu. Avec cette approche, le thérapeute ne vient pas expliquer au patient ses symptômes ni exiger que ce dernier utilise le langage rationnel pour présenter quelque chose de fondamentalement affectif. On laisse l’individu jouer sa scène, éprouver les émotions qui y sont rattachées et parvenir à assimiler d’une façon personnelle et unique l’événement.
Évidemment, il ne s’agit pas d’un cours de théâtre. Les rencontres ne se limitent pas au jeu. En fonction de la discussion de groupe dirigée par le thérapeute, il peut demander si un.e participant.e souhaiterait interpréter un événement dont il a parlé, et ensuite le groupe pourra discuter de cette mise en scène. Ce qui est fascinant avec cette technique, c’est que les participant.e.s doivent improviser. Ainsi, l’histoire peut changer en cours de route. Un.e autre participant.e peut ajouter un élément complètement inattendu, ne faisant pas partie de l’histoire initiale, mais qui viendra en changer le sens. En agissant de la sorte, autant celui qui joue son histoire que ceux qui participent pourront trouver un sens subjectif à l’expérience vécue.
En encourageant l’improvisation et la spontanéité, on peut penser que les participant.e.s parviendront à sortir de leurs rôles habituels et que de cette façon, ils parviennent à être eux-mêmes. Mais le but de l’interprétation dramatique viendra modeler cet aspect.
Il me semble qu’il s’agit d’un type de thérapie dont on parle peu, mais qui me semble vraiment pertinente! Je suis certaine que de nombreuses personnes pourraient bénéficier d’une telle approche!
Qu’en pensez-vous?