L’Halloween. La fête de l’Halloween. Je vais aller droit au but: je ne sais pas d’où ça vient ni ce qu’on est censés célébrer à l’origine.
Demain, ce sera la journée où le déguisement est permis, parfois même encouragé. Les bonbons et les créatures surnaturelles seront à l’honneur. C’est la journée où la peur, comme émotion et comme expérience, est célébrée.
Mais pourquoi, POURQUOI, est-ce que moi et plusieurs autres tripons autant sur cette fête? Je ne peux répondre pour les autres…
Mais pour moi, cette journée appelle un état d’esprit particulier, unique. C’est l’automne, et les décorations « épeurantes » se marient fabuleusement aux couleurs accrochées aux arbres. La grisaille est balayée par l’orange vif des citrouilles et le noir brillant des chats et des chauves-souris qui ornent les terrains des gens. C’est un plaisir inouï de trainer les pieds à travers les feuilles qui jonchent le sol. Et je deviens plus attentive à la magie qui habite le monde. Oui, car, l’Halloween, c’est aussi ça.
C’est la fête de la magie, de l’invisible. On l’oublie parfois, car on le prend pour acquis, mais ces créatures de la nuit – sorcières, loups-garous, vampires, fantômes – ce sont les créatures qu’on remise à l’obscurité, à l’ombre, indignes du jour et de la lumière. Pour une nuit, on leur permet de sortir, de s’intégrer au monde des vivants. Cette nuit-là, on s’autorise à y croire un peu…
Et on se déguise! En nous sont enfouies diverses belles et bêtes qui attendent impatiemment le 31 octobre pour sortir! Personnellement, c’est comme ça que je pense mes déguisements. Je veux incarner des personnages ou êtres qui font un peu partie de moi, aussi minime que soit cette partie. J’essaie d’honorer et de rendre hommage, et je le vis comme un privilège qu’on m’offre une journée par année pour enfiler une peau un peu plus excentrique qu’à l’habitude…
On écoute des films d’horreur, ces films qui viennent jouer avec le possible et l’impossible, le probable et l’improbable, le visible et l’invisible… Le sentiment de peur et d’horreur naît sournoisement de notre incapacité à comprendre ce qui se passe. On n’arrive pas à faire du sens, à prévoir, à calculer, à raisonner. On se fait prendre de court, on perd nos repères, on se rend à la peur… Et on tripe. Car c’est magique. C’est magique d’être surpris. De goûter cet univers inconnu, perpétuellement « autre », et de chercher à toucher l’invisible, un peu…
Et vous, l’Halloween vous fait triper?! On veut vous entendre!