Le 27 août dernier, la plateforme de Maripier Morin publiait un Cours 101 pour donner la meilleure fellation, un guide contenant quelques conseils sexuels, certes un peu univoque.
Une semaine plus tard (c’est-à-dire aujourd’hui), les médias sociaux se sont enflammés. Plusieurs personnes se sont levées contre la publication jugée inadéquate. Je ne m’oppose pas aux critiques de Rosalie Bonenfant et d’Alanis Désilets ; leurs arguments se tiennent. Simplement, je suis toujours surprise des incessants scandales entourant la sexualité. Quand on parle de sexe sur la scène publique, ça passe rarement bien.
J’espère partager ici des réflexions et des propos nuancés.
Pourquoi a-t-on tant de difficultés à partager ouvertement quand il est question de sexualité? Pourquoi en parle-t-on toujours de manière négative? Pas fans des conseils offerts sur le blog de Maripier? Pourquoi ne pas partager les vôtres?
En lisant certains commentaires et critiques, je me suis sentie presque sale d’aimer ça, moi, faire des fellations. J’éprouve du plaisir à les pratiquer et j’apprécie lire des articles sur le sujet. J’aime lire les expériences des autres ; ça me donne des idées, ça m’apprend de nouvelles techniques. Certes, tout le monde n’est pas confortable à l’idée de sucer son ou sa partenaire, et c’est vraiment correct comme ça. Mais si certain.es ont envie d’en parler, pourquoi pas?
On se rappelle que le guide s’adresse à ceux et celles qui veulent bien le lire. Je comprends qu’il pourrait tomber entre les mains de « jeunes influençables », mais ne devrait-on pas plutôt les encourager à développer une sexualité saine et positive basée sur leurs préférences au lit? Est-ce que l’existence d’un tel guide est fondamentalement problématique? J’ai l’impression que peu importe la façon de l’écrire, il y aura toujours quelqu’un pour en critiquer le contenu.
Je ne serai certainement pas celle qui vous dira qu’en 2019, la sexualité des femmes n’est pas encore complexée et ultra-normée. On peut en parler longuement et c’est d’ailleurs ce qu’on fait sur notre plateforme. La pression mise sur les épaules d’une personne s’identifiant comme femme est un enjeu (très problématique et) bien différent. Néanmoins, je ne serai pas celle qui mettra la faute sur l’auteure du guide publié sur le site de Maripier.
Tel que soulevé par plusieurs personnes, la communication et le respect sont les meilleures pratiques à adopter au lit. On ne le répétera jamais assez, c’est tellement TELLEMENT important. Néanmoins, je crois qu’il est aussi possible d’en parler à l’extérieur de la chambre à coucher. J’espère qu’il existe une façon de discuter doucement et ouvertement. Et d’arrêter d’en parler uniquement pour éteindre les feux.